Un attentat a visé samedi un bus d'enseignants à Manbij faisant un mort, la quatrième attaque à toucher cette ville du nord de la Syrie en moins de trois semaines, a indiqué une ONG.
Un engin placé en bord de route a explosé au passage du bus, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Le conducteur est mort et au moins quatre personnes ont été blessées, a-t-il précisé.
Sur son compte Twitter, le porte-parole du conseil militaire de Manbij, Sherfan Darwish, a fait état d'une "explosion terroriste avec un engin explosif contre un véhicule d'enseignants".
La ville de Manbij, prise au groupe jihadiste Etat islamique (EI) en 2016, est actuellement contrôlée par un conseil militaire affilié aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une force arabo-kurde soutenue par la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis. Elle constitue l'un des principaux points de contentieux entre la minorité kurde de Syrie, qui a instauré une autonomie de facto dans le nord et nord-est du pays, et le voisin turc, qui craint que cette autonomie ne ravive les velléités indépendantistes de la communauté kurde de Turquie.
En décembre, Ankara a menacé de lancer une nouvelle offensive pour déloger de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG).
Le 16 janvier, dix-neuf personnes, dont quatre Américains, ont été tuées dans un attentat à Manbij revendiqué par l'EI.
Vendredi soir, une explosion a ciblé une patrouille dans laquelle se trouvait un haut dirigeant du conseil militaire de Manbij, qui a été blessé, a indiqué M. Abdel Rahmane.
Ces attentats interviennent après l'annonce en décembre d'un retrait prochain des troupes américaines de Syrie. Le président Donald Trump avait justifié ce désengagement en assurant que l'EI avait été vaincu.
Après une ascension fulgurante en 2014, l'EI est aujourd'hui acculé dans ses derniers retranchements. Mais le groupe jihadiste parvient toujours à mener des attentats meurtriers.
Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 360.000 morts.
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commentaires (1)
Le parrain, le soutien, le commanditaire et même lexecuteur si nécessaire sont tout près à quelques kilomètres.... Même pas besoin de deviner,...
Sarkis Serge Tateossian
18 h 21, le 02 février 2019