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À La Une - conflit

L'EI revendique une attaque meurtrière contre des forces kurdes et américaines en Syrie

Cinq combattants des FDS tués dans l'attentat kamikaze perpétré dans la province de Hassaké.

Un kamikaze au volant d'une voiture piégée a pris pour cible lundi 21 janvier un convoi des forces américaines et de leurs alliés locaux à Hassaké, en Syrie. AFP PHOTO / HO / ANHA

Un convoi des forces américaines et de leurs alliés locaux en Syrie a été pris pour cible lundi par un kamikaze au volant d'une voiture piégée, une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) dans lequel cinq combattants kurdes ont été tués.

L'attentat intervient moins d'une semaine après une attaque meurtrière également revendiquée par l'EI contre une patrouille américaine à Manbij (nord), alors que Washington a annoncé en décembre le retrait prochain de ses troupes déployées en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Lundi, cinq combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance arabo-kurde soutenue par Washington, ont été tués dans l'attentat survenu dans la province de Hassaké (nord-est), a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Un convoi des troupes américaines escorté par les FDS a été pris pour cible par un kamikaze au volant d'une voiture piégée", sur la route reliant la ville de Hassaké à celle de Chadadi, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Le porte-parole de la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington a confirmé sur son compte twitter un attentat contre "un convoi conjoint des Etats-Unis et d'une force syrienne partenaire". "Il n'y a pas de victimes américaines", a-t-il précisé. Selon l'OSDH, deux soldats américains ont été blessés.

Un témoin contacté par l'AFP a affirmé que l'explosion avait eu lieu à proximité d'un barrage de contrôle des forces kurdes, près de Chadadi. Des avions survolaient le secteur avant qu'il ne soit entièrement bouclé, a-t-il précisé.



(Pour mémoire : Manbij traumatisée après un attentat meurtrier contre les forces américaines)



Retrait américain

Dans un communiqué, la police kurde des Assayech a confirmé une attaque mais assuré qu'il n'y avait "pas de pertes humaines", précisant que seule une policière a été "légèrement blessée".

L'EI a revendiqué "une attaque suicide menée avec une voiture piégée", selon son organe de propagande Amaq.





Ces violences interviennent alors que les Etats-Unis ont annoncé le mois dernier le prochain départ des quelque 2.000 soldats américains, justifiant ce désengagement par la défaite de l'EI.  Mais les jihadistes, acculés dans des petits secteurs dans l'est de la Syrie, continuent à perpétrer des attentats meurtriers.

Le 16 janvier à Manbij, dix civils et cinq combattants des forces arabo-kurdes ont été tués dans un attentat revendiqué par l'EI. Quatre Américains ont également péri : deux militaires, un employé civil du ministère de la Défense et un employé d'un sous-traitant du Pentagone. Il s'agissait de l'attaque la plus meurtrière contre les forces américaines en Syrie, au vu des chiffres du Pentagone, qui rapporte la mort ces dernières années de deux Américains tombés au combat dans ce pays dans deux incidents distincts.


(Lire aussi : Syrie-Turquie : les développements autour d'une zone tampon ou de sécurité)



Menaces turques
Manbij constitue un des principaux points de contentieux entre la minorité kurde de Syrie, qui a instauré une autonomie de facto dans le nord et le nord-est du pays en guerre, et le voisin turc, qui voit d'un mauvais oeil cette émancipation, craignant qu'elle ne ravive les velléités indépendantistes de la communauté sur son propre territoire.
En décembre, Ankara avait menacé de lancer une nouvelle offensive pour déloger de sa frontière la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG). Lors d'un entretien téléphonique dimanche avec M. Trump, le président turc Recep Tayyip Erdogan "a indiqué que la Turquie était prête à assurer, sans perdre de temps, la sécurité dans la région de Manbij".


Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a été mis en déroute par de multiples offensives lancées dans ces deux pays. Dans l'Est syrien, un ultime bastion des jihadistes est toujours la cible d'une offensive des FDS, soutenues par les raids aériens de la coalition anti-EI. Outre ce réduit, l'EI est présent dans un secteur du désert syrien qui s'étend du centre du pays à la province de Deir ez-Zor. C'est là que des affrontements sporadiques les opposent aux forces progouvernementales.

L'ancien envoyé spécial américain pour la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, qui a démissionné de ses fonctions après l'annonce du retrait américain, déplorait pour sa part dimanche que Washington n'ait "pas de plan" pour ce qui devait suivre, après le désengagement.


Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations par le pouvoir de Bachar el-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.


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