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À La Une - Venezuela

Bras de fer opposition-Maduro dans la rue pour les 20 ans de la révolution

Nicolas Maduro est réapparu en public pour la première fois depuis six mois.

Le président vénézuélien autoproclamé Juan Guaido, livrant un discours devant ses partisans, le 2 février à Caracas. Photo AFP / Federico PARRA

L'opposant vénézuélien Juan Guaido, qui s'est proclamé président, a annoncé que le mois de février sera "déterminant" pour chasser du pouvoir le chef de l'Etat Nicolas Maduro, qui a menacé en réponse d'avancer les élections législatives pour renouveler le Parlement contrôlé par ses adversaires.

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus samedi dans les rues de Caracas, les uns pour exiger le départ de Nicolas Maduro, les autres pour célébrer le 20e anniversaire de la révolution bolivarienne et réaffirmer leur soutien au dirigeant socialiste.
Des deux côtés, les photos prises par l'AFP montraient des rues et des avenues noires de monde. Aucun chiffre ne circule généralement après les manifestations au Venezuela.
Depuis une estrade devant la représentation de l'Union européenne à Caracas, dans le quartier de Las Mercedes, le chef de l'opposition a annoncé l'arrivée dans les prochains jours d'une aide humanitaire destinée au pays à la frontière colombienne, au Brésil et sur une "île des Caraïbes", en demandant à l'armée de la laisser entrer. "Nous allons continuer dans la rue jusqu'à ce que nous soyons libres, jusqu'à la fin de l'usurpation", a déclaré, la voix enrouée, Juan Guaido, 35 ans, en costume sombre et chemise blanche. "Oui, c'est possible!", lui répondait la foule. Anticipant un mois de février "qui doit être déterminant", il a appelé ses partisans à ne pas relâcher la pression, lors d'une nouvelle manifestation le 12 février, Jour de la jeunesse au Venezuela. Une autre mobilisation, liée à la distribution de l'aide humanitaire, est prévue dans les prochains jours, a-t-il lancé, sans plus de précision. 
La tension monte à chaque appel à manifester au Venezuela. Une quarantaine de personnes ont été tuées et plus de 850 arrêtées selon l'ONU depuis le début des mobilisations le 21 janvier. 


(Lire aussi : L'opposant vénézuélien Guaido dénonce les tentatives d'intimidation des forces de l'ordre)



"Liberté!"
"Liberté! Liberté! Liberté!", scandaient les manifestants en tapant sur des casseroles ou en actionnant des cornes de brume, tandis que d'autres portaient des pancartes avec le visage du président Maduro barré.  "Ecoutez la garde (bolivarienne), écoutez le Sebin (services de renseignement), ça va tomber, comme le mur de Berlin", pouvait-on lire par ailleurs. Ou encore: "Des Vénézuéliens meurent de faim faute de nourriture et de médicaments: Maduro assassin!". Le rassemblement de l'opposition s'est dispersé sans incident majeur signalé.

A une dizaine de kilomètres de là, au centre de Caracas, Nicolas Maduro est réapparu en public pour la première fois depuis six mois.
Vêtu d'une chemise rouge, il a pris la parole devant un parterre de supporters réunis sur l'avenue Bolivar, où il y a six mois des drones chargés d'explosifs avaient explosé près de la tribune où il se trouvait. Il s'est déclaré favorable à la tenue d'élections législatives anticipées dans le courant de cette année, alors que le Parlement est justement la seule institution contrôlé par l'opposition.
Le mandat actuel des députés, élus fin 2015, va de janvier 2016 à janvier 2021. Les prochaines élections législatives doivent normalement avoir lieu fin 2020. Pour faire face à ce qu'il a qualifié de "plan macabre" des Etats-Unis, il a aussi annoncé une augmentation du nombre de soldats en appelant les miliciens, un corps composé de civils, à rejoindre l'armée.
"Gringo hors de ma patrie", pouvait-on lire sur le panneau d'un des manifestants. "Allez au diable, Yankees de merde!", disait un autre pancarte.


(Lire aussi : Au Venezuela, la presse étrangère dans le collimateur)



"Coup dur pour l'armée"
Quelques heures avant le début de ces manifestations, qui se sont déroulées également à travers le Venezuela et à l'étranger, un général de division de l'Armée de l'Air a annoncé faire allégeance à Guaido, alors que Maduro compte sur le soutien déterminant des forces armées pour se maintenir au pouvoir. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, où il apparaît en uniforme, le général Francisco Yanez rejette "l'autorité dictatoriale" de Nicolas Maduro et "reconnaît le député Juan Guaido comme président".
Se présentant comme directeur de la planification stratégique de l'Armée de l'Air, il est le militaire de plus haut rang à se rallier publiquement à Guaido. Jusqu'ici, seul un colonel, attaché de défense aux Etats-Unis, avait franchi le pas. Le général Yanes a été immédiatement qualifié de "traître" par l'Armée de l'Air. "C'est un coup dur pour l'armée même s'il ne commande pas de troupes", a déclaré à l'AFP l'experte militaire Rocio San Miguel.
"Les Etats-Unis appellent tous les membres de l'armée à suivre l'exemple du général Yanez, et à protéger les manifestants pacifiques qui soutiennent la démocratie", a déclaré dans la foulée sur Twitter le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale, John Bolton.

Nicolas Maduro n'est pas reconnu par une partie de la communauté internationale, et l'opposant Juan Guaido, est soutenu par les Etats-Unis, la plupart des Etats latinoaméricains et certains pays européens. Alors que le Parlement européen a appelé jeudi, en reconnaissant l'autorité de M. Guaido, tous les pays de l'UE à faire de même, six d'entre eux (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné à Nicolas Maduro jusqu'à dimanche pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme président. Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba, M. Maduro, 56 ans, rejette l'ultimatum européen et accuse les Etats-Unis d'orchestrer un coup d'Etat. 

Dans une main tendue à la Chine, Juan Guaido a assuré samedi dans le South China Morning Post qu'il honorerait, une fois au pouvoir, les accords conclus entre Pékin et son pays et qu'il souhaitait entamer "dès que possible" le dialogue avec la Chine.
Etat pétrolier, autrefois pays le plus riche d'Amérique latine, Le Venezuela a sombré économiquement et ses habitants souffrent de graves pénuries de nourriture et de médicaments, ainsi que d'une inflation galopante (10.000.000% en 2019 selon le FMI). Depuis 2015, quelque 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays.


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L'opposant vénézuélien Juan Guaido, qui s'est proclamé président, a annoncé que le mois de février sera "déterminant" pour chasser du pouvoir le chef de l'Etat Nicolas Maduro, qui a menacé en réponse d'avancer les élections législatives pour renouveler le Parlement contrôlé par ses adversaires.Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus samedi dans les rues de Caracas,...

commentaires (2)

Ça rappelle le complot contre la Syrie à ses debuts . Si les russes et les chinois décident de ne pas laisser faire , on va assister au scénario syrien. C'est peut être ce que veulent les grandes puissances, un terrain d'affrontement pour remplacer celui de la Syrie où les occidentaux ont été défaits.

FRIK-A-FRAK

21 h 06, le 02 février 2019

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Commentaires (2)

  • Ça rappelle le complot contre la Syrie à ses debuts . Si les russes et les chinois décident de ne pas laisser faire , on va assister au scénario syrien. C'est peut être ce que veulent les grandes puissances, un terrain d'affrontement pour remplacer celui de la Syrie où les occidentaux ont été défaits.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 06, le 02 février 2019

  • IL DOIT DEGAGER LE CHAUFFEUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 44, le 02 février 2019

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