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À La Une - Venezuela

Maduro confronté à une pression croissante des Etats-Unis

Déterminé à provoquer le départ du président, le Parlement vénézuélien, dirigé par Juan Guaido, se réunit pour débattre d'un "plan de sauvetage du pays" et de la possibilité d'"élections libres et transparentes".





Le président vénézuélien Nicolas Maduro lors d'une conférence de presse à Caracas le 25 janvier 2019. AFP / Yuri CORTEZ

Le président Nicolas Maduro était confronté mardi à une pression croissante des Etats-Unis, qui ont brandi la menace de "sanctions supplémentaires" et donné de nouveaux gages à son opposant Juan Guaido, auquel le régime vénézuélien veut interdire de quitter le pays.

"Nous recherchons toujours des sanctions supplémentaires (...) afin de s'assurer que nous protégeons les actifs du pays pour le peuple du Venezuela", a affirmé le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. "Il n'y a pas de doute que nous essayons de couper les fonds au régime", a-t-il reconnu.

Lundi, les Etats-Unis avaient déjà serré la vis sur le pétrole vénézuélien en visant la compagnie pétrolière PDVSA, à laquelle ils ont interdit de faire du commerce avec des entités américaines et dont ils ont gelé les avoirs à l'étranger.

"La stratégie des Etats-Unis est de provoquer l'effondrement du système économique du Venezuela pour forcer la sortie" de Maduro, estime pour l'AFP l'économiste Luis Vicente Leon.

Le département d'Etat américain a en outre annoncé mardi que les Etats-Unis avaient formellement donné à l'opposant vénézuélien Juan Guaido, autoproclamé président et dont ils ont reconnu l'autorité, le contrôle des comptes bancaires de son pays sur leur territoire.

Furieux des sanctions américaines, Nicolas Maduro a réagi en lançant : "Le sang qui peut couler au Venezuela sera sur vos mains, Donald Trump".

Impuissant face au géant américain, le régime de Maduro a choisi de s'attaquer à Juan Guaido. Le procureur général Tarek William Saab a ainsi annoncé l'ouverture d'"une enquête préliminaire" et demandé l'application de "mesures de précaution" contre M. Guaido, dont "l'interdiction de sortir du pays" et "le blocage de ses comptes".

Déterminé à provoquer le départ de Maduro, le Parlement vénézuélien, dirigé par Juan Guaido, 35 ans, se réunit mardi pour débattre d'un "plan de sauvetage du pays" et de la possibilité d'"élections libres et transparentes". Des tensions étaient perceptibles peu avant le début de la session, alors que des militants chavistes s'étaient réunis face au Parlement.





"Ingérence flagrante"
Juan Guaido appelle en outre à manifester mercredi puis samedi, alors que tous les regards sont tournés vers son pays, en plein naufrage économique.

La communauté internationale redoute une catastrophe humanitaire au Venezuela, qui se débat entre hyperinflation (10.000.000% en 2019 selon le FMI) et graves pénuries de nourriture et de médicaments.

Dans le camp des partisans de Maduro, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a fustigé les sanctions "illégales" de Washington. La Russie a investi des milliards de dollars dans les hydrocarbures et les armes au Venezuela.



(Lire aussi : Les États-Unis avertissent d’une « réponse significative » en cas de menaces contre l’opposition au régime de Maduro)



Principal créancier de Caracas, la Chine s'est elle aussi dite "opposée" à ces sanctions qui "vont mener à une détérioration dans la vie de la population au Venezuela".

Outre Pékin et Moscou, Nicolas Maduro reste soutenu par la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba.

Mais de plus en plus de voix se rallient à Juan Guaido, notamment en Europe où six pays (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné jusqu'à dimanche au président socialiste pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront son adversaire.

Les manifestations d'opposants ont fait plus de 40 morts en une semaine, a affirmé l'ONU mardi. L'ONG vénézuélienne Provea a fait état d'au moins 35 morts, mais a aussi évoqué huit "exécutions illégales" lors d'opérations policières.



"Confrontation entre frères"
Nicolas Maduro se montre inflexible, rejetant l'ultimatum des Européens et accusant les Etats-Unis d'agir en coulisses de ce qu'il considère un coup d'Etat: "L'opposition doit ignorer les appels de l'Empire (les Etats-Unis, ndlr) qui visent à la confrontation entre frères", a-t-il tweeté mardi.

Juan Guaido a affirmé avoir "discuté avec le président" Trump, commencé à prendre le contrôle des actifs du Venezuela à l'étranger et entamé "le processus de nomination des comités de direction de PDVSA et Citgo", filiale de raffineries aux Etats-Unis.

Caracas dispose des plus importantes réserves de brut au monde, même si sa production a fondu par manque d'entretien des installations.

Le deuxième angle d'attaque de l'opposition et de Washington est l'armée, l'autre pilier qui maintient au pouvoir le chef de l'Etat depuis 2013 mais où des dissensions ont commencé à apparaître. John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a exhorté l'armée à accepter une transition "pacifique, démocratique et constitutionnelle" du pouvoir. Et Juan Guaido a offert l'amnistie aux fonctionnaires et militaires acceptant de le soutenir.
Mardi, il a lancé sur Twitter un appel aux fonctionnaires de la justice: "A ceux qui sont au siège du Tribunal suprême: le régime est dans sa phase finale, c'est inéluctable, et vous n'avez pas à vous sacrifier pour l'usurpateur (Maduro, ndlr) et sa bande!".




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Le président Nicolas Maduro était confronté mardi à une pression croissante des Etats-Unis, qui ont brandi la menace de "sanctions supplémentaires" et donné de nouveaux gages à son opposant Juan Guaido, auquel le régime vénézuélien veut interdire de quitter le pays. "Nous recherchons toujours des sanctions supplémentaires (...) afin de s'assurer que nous protégeons les actifs...

commentaires (2)

ILS N.ONT PLUS BESOIN DE CHAUFFEUR DE TAXI !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 50, le 29 janvier 2019

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Commentaires (2)

  • ILS N.ONT PLUS BESOIN DE CHAUFFEUR DE TAXI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 29 janvier 2019

  • Et si les puissances mondiales se sont données rendez vous au Venezuela pour en découdre, après qu'ils aient fini de s'affronter en Syrie du héros BASHAR EL ASSAD ???? **&&^^/$#@. La Russie la Chine et l'Iran ne vont sûrement pas lâcher l'affaire, après leur victoire en Syrie du héros BASHAR EL ASSAD.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 52, le 29 janvier 2019

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