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Économie - Rapport

Les maigres dépenses des réfugiés syriens ont augmenté en 2018

Environ 88,3 % des ménages sont actuellement endettés.

Joseph Eid/AFP

Selon un rapport publié en janvier et commandé par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), le programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef, les réfugiés syriens ont dépensé 110,9 dollars par mois et par personne en 2018. Une moyenne en hausse de 13,4 % par rapport à celle enregistrée en 2017 (97,8 dollars), selon le Lebanon This Week, qui a relayé ces chiffres basés sur un sondage réalisé auprès de 4 446 ménages de réfugiés syriens répartis dans 25 cazas et Beyrouth entre le 16 avril et le 4 mai 2018.Ce total est très largement inférieur au salaire minimum légal en vigueur au Liban depuis 2012, qui est de 450 dollars. De plus, les commanditaires du sondage soulignent que les réfugiés syriens « ont épuisé leurs ressources financières » et sont contraints d’adopter « des mesures encore plus sévères pour survivre ». L’étude indique en outre que 51 % de ces foyers ont dépensé moins de 87 dollars par mois en 2018, soit le seuil minimum de dépenses des ménages (Survival Minimum Expenditure Basket) qui couvre les besoins basiques nécessaires à la survie du ménage. Près de 68,5 % des ménages syriens vivaient en-dessous du seuil de pauvreté en 2018, qui est de 3,84 dollars par personne et par jour, contre 76 % d’entre eux en 2017.

Le Liban accueille près de 1,5 million de réfugiés syriens ayant migré sur son territoire depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, faisant de lui le pays avec la plus forte concentration de réfugiés par habitant au monde (près de 30 % de sa population).

Plus en détail, le sondage démontre que c’est dans le caza du Metn que les dépenses mensuelles des réfugiés syriens ont été les plus élevées (179,5 dollars par personne), devant le Kesrouan (172 dollars), Beyrouth (160 dollars) et Jbeil (156,9 dollars). C’est en revanche à Baalbeck (66,3 dollars) et le Hermel (63,6 dollars) que leurs dépenses mensuelles ont été les moins élevées. Les dépenses par habitant ont augmenté en glissement annuel dans 22 cazas et reculé dans quatre selon l’étude, qui avance que cette hausse pourrait être liée à une « augmentation des ressources disponibles pour les ménages » dans les zones concernées.

Les réfugiés syriens ont en outre consacré en moyenne 40,4 % de leur budget aux dépenses alimentaires, devant les frais de logement (20 %) et de santé (12,2 %). Le loyer moyen payé par ces ménages pour leurs abris (logement résidentiel, non résidentiel et structures non permanentes) a atteint 182 dollars en 2018, en légère baisse par rapport à 183 dollars en 2017. Sans surprise, c’est dans le mohafazat de Beyrouth que les loyers déclarés par les sondés sont les plus élevés (358 dollars en moyenne), devant le Mont-Liban (255 dollars), tandis que ceux de la Békaa (120 dollars) et du gouvernorat de Baalbeck-Hermel (80 dollars) sont les moins chers. Le prix de la location pour les structures non permanentes, tels que les tentes dans les camps informels, s’élève à 35 dollars par mois en moyenne. La moyenne des loyers pour les logements non résidentiels (usine, atelier, ferme, sites de construction actifs, entrepôt, etc.) et résidentiels (appartement ou maison) atteint respectivement 149 et 221 dollars.

Concernant leur situation légale, plus de 61 % des ménages ont déclaré n’avoir aucun membre en situation régulière, contre seulement 18 % qui ont au moins un membre régularisé.

Le travail par intérim dans les chantiers de construction constitue la principale source de revenus pour 21,8 % des ménages, contre 16,6 % dans le secteur des services, 14,5 % dans le secteur agricole et 5,1 % dans l’industrie.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : les participants au sommet esquivent la polémique en adoptant un texte de compromis)


Stratégies face aux revenus limités

L’étude a souligné que 97 % des foyers ont adopté une stratégie pour pallier à leurs revenus limités. Ainsi 78,6 % d’entre eux ont acheté de la nourriture à crédit, tandis que 75 % ont réduit leurs achats alimentaires, 55 % ont limité leurs dépenses en soins de santé et éducation, 29,7 % ont puisé dans leurs économies pour les dépenses et 21,6 % ont vendu des articles ménagers pour subvenir à leurs besoins.

Parallèlement, 17 % des ménages affirment tirer l’essentiel de leurs revenus des aides apportées par les organisations humanitaires, tandis que 64 % les obtiennent de dons assurés par des membres de leur famille ou des amis. Près de 33,1 % d’entre eux bénéficient de bons d’achat alimentaires. Le PAM et le HCR ont lancé en 2012 un programme permettant à 750 000 réfugiés syriens de dépenser une trentaine de dollars par mois dans des commerces agréés à travers une carte de crédit spécifique.

Selon le sondage, 88,3 % des ménages de réfugiés syriens sont actuellement endettés, dont 75,9 % ont une dette excédant les 200 dollars et 43,3 % excédant les 600 dollars. Les foyers endettés ont accumulé un total annuel de 896 dollars de dettes par foyer. L’étude indique que 50 % des foyers les plus endettés résident dans les cazas de Bécharré, Bint Jbeil, Hasbaya, au Kesrouan, dans le Koura, le Metn et Zghorta, tandis que les moins endettés se trouvent au Akkar, à Batroun, Rachaya et Saïda.

Enfin, 82 % des ménages ont indiqué avoir emprunté de l’argent pour acheter de la nourriture, contre 53 % pour la location, tandis que 35 % des foyers se sont endettés pour couvrir les soins de santé. Les emprunts d’argent proviennent de la famille et d’amis résidant au Liban pour 84 % des foyers, des supermarchés et magasins (47 %), des propriétaires (12 %).

Le sort des réfugiés, notamment syriens, a été abordé par les pays arabes, qui ont évoqué la question de leur rapatriement au sommet économique de la Ligue arabe du 20 janvier. Un communiqué a été adopté à l’issue du sommet portant sur la « nécessité de fournir une assistance aux déplacés et réfugiés dans leur pays d’origine afin de les encourager à y retourner », en vertu du pacte mondial sur les réfugiés (non contraignant) dont le Liban est signataire, tout en évitant d’aborder les conditions d’un tel retour.


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Selon un rapport publié en janvier et commandé par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), le programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef, les réfugiés syriens ont dépensé 110,9 dollars par mois et par personne en 2018. Une moyenne en hausse de 13,4 % par rapport à celle enregistrée en 2017 (97,8 dollars), selon le Lebanon This Week, qui a relayé ces chiffres basés...

commentaires (1)

et quid alors des "refugies" syriens Employes chez nous- apres renvoi du salarie libanais-, quid du revenu de ceux-la - des dizaines de milliers de ceux la - ajoute a celui verse par les divers organismes int'l, ong et autres ? ca reviendrait a combien /mois? Aussi, combien ceux la depensent ils au Liban vs a ce qu'ils transfèrent en Syrie ? Evidemment, tout ce qui touche aux LIBANAIS,RIEN , AUCUNE TRACE DE SENSIBILISATION QUANT A LEURS MALHEURS A CAUSE DE CES MEMES SYRIENS.

Gaby SIOUFI

14 h 57, le 24 janvier 2019

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Commentaires (1)

  • et quid alors des "refugies" syriens Employes chez nous- apres renvoi du salarie libanais-, quid du revenu de ceux-la - des dizaines de milliers de ceux la - ajoute a celui verse par les divers organismes int'l, ong et autres ? ca reviendrait a combien /mois? Aussi, combien ceux la depensent ils au Liban vs a ce qu'ils transfèrent en Syrie ? Evidemment, tout ce qui touche aux LIBANAIS,RIEN , AUCUNE TRACE DE SENSIBILISATION QUANT A LEURS MALHEURS A CAUSE DE CES MEMES SYRIENS.

    Gaby SIOUFI

    14 h 57, le 24 janvier 2019

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