Le CEMO « demande justice » pour les chrétiens d’Orient

À l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des églises, le Conseil des églises du Moyen-Orient (CEMO) au Liban tient depuis hier une session de deux jours au siège du patriarcat de l’Église syriaque-

orthodoxe, à Atchané (Metn), en présence de représentants de toutes les familles d’Église du M-O, et notamment du patriarche des chaldéens, Louis Sako Ier, et de la secrétaire générale du CEMO, Souraya Bechaalani. La session est présidée par le patriarche des syriaques-orthodoxes, Ignace Ephrem II. Son thème est « Demandez seulement justice ». C’est sur ce thème que le patriarche Ephrem II est intervenu, en ouverture de session, relevant que cent ans après « le grand génocide » perpétré par les Ottomans (1915), les tragiques événements se sont reproduits.

« C’est avec stupéfaction que nous nous arrêtons sur ce que le Machrek essuie comme destructions (…) nous demandant ce que sont devenus les deux évêques d’Alep Boulos Yazigi (grec-orthodoxe) et Youhanna Ibrahim (syriaque-orthodoxe), enlevés en 2013 et dont on est sans nouvelles, étonnés du silence observé par les grandes puissances, puisqu’en dépit de toutes nos tentatives, nous n’avons obtenu aucune réponse satisfaisante à leur sujet. »

« Au profit de qui la région est vidée de ses chrétiens, qui l’ont pourtant bâtie ? » s’est interrogé le patriarche.

Tout en affirmant savoir que « l’avenir est au vivre-ensemble avec les musulmans », sur la base des droits de l’homme et du respect mutuel, le chef de l’Église syriaque-orthodoxe, dont le siège est à Damas, a affirmé que la construction de cet avenir doit être « concertée et non individuelle », appelant à « un travail à plusieurs niveaux spirituel et politique » pour « écarter l’extrémisme et dynamiser les valeurs du vivre-ensemble et de la liberté religieuse ».