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Moyen Orient et Monde - Syrie

La France pourrait rester « très seule » dans un environnement hostile

Emmanuel Macron a réaffirmé le maintien des troupes françaises en Syrie au sein de la coalition anti-État islamique.

Emmanuel Macron présentant ses vœux aux armées jeudi dernier sur la base de l’armée de terre de Toulouse-Francazal. Ludovic Marin/AFP

Bien que Washington ait annoncé le départ de ses troupes de Syrie en décembre dernier, Paris compte maintenir sa présence sur le terrain au sein de la coalition contre l’État islamique lancée en 2014. À l’occasion de la présentation des vœux aux armées jeudi, le président Emmanuel Macron a affirmé que la France restera « militairement engagée au Levant au sein de la coalition internationale au cours de l’année qui vient », précisant que « toute précipitation à se retirer serait une erreur ».

Selon le président français, « le retrait annoncé de Syrie de notre allié américain ne doit pas nous faire dévier de notre objectif stratégique : éradiquer Daech en privant cette organisation terroriste de toute empreinte territoriale et en empêchant sa résurgence », alors que Paris dispose de forces spéciales en Syrie réunissant 1 200 militaires. « La France est satisfaite de ses opérations. Elle estime que dans l’ensemble, les alliés ont réussi à contenir la menace, à affaiblir Daech, mais que dans ce type d’effort, crier victoire trop tôt peut être fatal, et souhaite donc maintenir l’engagement », explique à L’Orient-Le Jour Frédéric Charillon, professeur de relations internationales à Sciences Po Paris. Si les jihadistes de l’EI ont perdu plus de 90 % de leurs territoires en Irak et en Syrie, des poches de l’organisation existent toujours sur le terrain. « On a pu constater à la fois que l’armée française avait un savoir-faire toujours important pour développer ce type d’action, et que l’action collective était importante », poursuit le spécialiste. « Le combat n’est pas terminé », a insisté Emmanuel Macron lors de son discours sur la base de l’armée de terre de Toulouse-Francazal. « Les prochaines semaines et prochains mois seront déterminants car nous voulons tous terminer cette guerre », a-t-il ajouté.


(Lire aussi : Macron : la France restera « militairement engagée au Levant » en 2019)


La décision-surprise des États-Unis de se retirer du terrain de l’Est syrien, où près de 2 000 soldats américains sont présents, soulève toutefois de nombreuses questions, à commencer par la manière dont seront gérées les futures opérations de la coalition anti-EI. Washington entretient toutefois le flou sur le calendrier du départ de ses troupes de Syrie, alors que les versions contradictoires se sont multipliées ces dernières semaines au sein de l’administration du président Donald Trump. Par conséquent, « tout va dépendre évidemment du reste de la coalition, et notamment des incertitudes qui pèsent sur l’attitude américaine », note M. Charillon. « Il n’est jamais aisé d’envisager de se maintenir sur un terrain, pour une action importante et de long terme, sans ses principaux partenaires », observe-t-il, avant de préciser que « tout le monde sait aujourd’hui la supériorité de moyens qui est celle des États-Unis, laquelle a engendré une certaine dépendance de leurs alliés à leur égard ». Au-delà de la décision américaine, Paris pourrait également faire face à d’autres difficultés sur le plan logistique avec les troupes britanniques, alors que Londres est actuellement noyé dans les débats sur le Brexit. « Cela pourrait donc laisser la France très seule face à d’autres puissances présentes sur place. » Ou du moins avec d’autres alliés moins proches que ne le sont les Américains et les Britanniques, estime M. Charillon qui souligne que « cela impose une réelle réflexion diplomatique et politique sur la suite à donner à la posture française ».



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Bien que Washington ait annoncé le départ de ses troupes de Syrie en décembre dernier, Paris compte maintenir sa présence sur le terrain au sein de la coalition contre l’État islamique lancée en 2014. À l’occasion de la présentation des vœux aux armées jeudi, le président Emmanuel Macron a affirmé que la France restera « militairement engagée au Levant au sein de la...

commentaires (1)

La France compte maintenir la présence de 1200 militaires des forces spéciales sur le terrain en Syrie contre DAECH. En 1945, le général de Gaulle avait proposé au Liban un traité de défense permanent que le gouvernement libanais sous l'influence d'Edward Spears avait refusé. Mille fois dommage !

Un Libanais

14 h 47, le 19 janvier 2019

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Commentaires (1)

  • La France compte maintenir la présence de 1200 militaires des forces spéciales sur le terrain en Syrie contre DAECH. En 1945, le général de Gaulle avait proposé au Liban un traité de défense permanent que le gouvernement libanais sous l'influence d'Edward Spears avait refusé. Mille fois dommage !

    Un Libanais

    14 h 47, le 19 janvier 2019

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