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Gilets jaunes : Macron va appeler les Français à un grand débat national

Les modalités de cette consultation et son pilotage doivent être précisées lundi par Édouard Philippe.

Emmanuel Macron publie lundi une lettre aux Français pour les appeler à participer à un grand débat national pour sortir de la crise des Gilets jaunes qui, depuis deux mois, met la pression sur le gouvernement.

Les derniers rassemblements de ces Français issus des classes populaires et moyennes et qui dénoncent la politique fiscale et sociale du gouvernement ont connu samedi un regain de mobilisation. Ils étaient 84.000 dans toute la France contre 50.000 la semaine précédente, selon le ministère de l'Intérieur. Mais il y a eu au final moins de violences.



Emmanuel Macron "va trouver les mots, j'en suis certain, pour faire en sorte que le dialogue puisse se renouer" lors de ce débat, "inédit dans l'histoire française", a affirmé dimanche le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau. Emmanuel Macron avait promis ce débat en décembre, en complément de différentes mesures sur le pouvoir d'achat adoptées par l'exécutif pour répondre à la colère des Gilets jaunes.

Dans une lettre aux Français, Emmanuel Macron entend inviter les Français à saisir l'opportunité de dialoguer. Il se rendra mardi en Normandie (ouest) pour inaugurer l'exercice. Quatre thèmes ont été retenus: pouvoir d'achat, fiscalité, démocratie et environnement. En est exclue toute remise en cause de l'avortement, de la peine de mort et du mariage aux couples homosexuels.


(Lire aussi : Pas d’effet gilets jaunes pour la gauche radicale)


"Enfumage"
Le débat est cependant déjà contesté par de nombreux Gilets jaunes. "Le débat, c'est dans la rue, pas dans une salle ou sur internet", estime par exemple un Gilet jaune à Strasbourg, Jean-Jacques, 59 ans.

Tous les partis ne sont pas prêts à y contribuer non plus. "C'est un enfumage pour un enterrement" de la contestation, selon Danielle Simonnet, une personnalité de la France insoumise (gauche radicale). "Ce n'est pas à la hauteur des enjeux" et l'exécutif cherche par là à "gagner du temps", critique aussi sur Cnews Wallerand de Saint Just (RN, extrême droite).

A l'inverse, Les Républicains (opposition de droite) vont "essayer d'apporter (leur) soutien à cette consultation" car "nous voulons sortir du chaos", a déclaré la porte-parole Laurence Saillet, tout en émettant "des doutes quant à la méthode".

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux l'assure: "L'idée c'est d'aller partout, dans tous les interstices des territoires et de la République et de n'oublier personne". "Pour que les gens viennent, il faut qu'il y ait de l'ordre. Et moins de haine", prévient un ministre, selon qui la missive du chef de l'Etat devra donner "un cadre sans donner l'impression d'enfermer"."Il y a une vraie prise de conscience, rien ne sera pareil après ce grand débat, il doit nous obliger", d'après le secrétaire d'Etat Mounir Mahjoubi. "L'enjeu est que la lettre montre que le débat peut être utile, peut servir à quelque chose", ajoute un proche du chef de l'Etat. "Pour la société française", le débat "peut être très important, et bénéfique, même si beaucoup vont essayer de l'entraver", a considéré samedi un responsable du parti centriste MoDem, François Bayrou.

Les modalités de cette consultation doivent être précisées lundi par le Premier ministre, Edouard Philippe. Le pilotage reste encore à définir, après la défection cette semaine de la présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, à la suite d'une polémique sur sa rémunération. Un "comité de garants" pourrait être installé, possiblement chapeauté par une personnalité comme le Défenseur des droits et ancien ministre, Jacques Toubon, ou le Haut Commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye.


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