Les évêques maronites appellent une nouvelle fois à la formation d’un gouvernement de technocrates

Le Conseil des évêques maronites, qui a tenu hier sa réunion mensuelle à Bkerké sous la présidence du patriarche Béchara Raï, a appelé une nouvelle fois les responsables politiques à former un gouvernement restreint de technocrates.

« Nous nous adressons aux responsables en les appelant à surmonter les obstacles politiques et autres qui empêchent la formation du gouvernement, et de se mettre d’accord rapidement sur une formule de cabinet qui puisse surmonter les obstacles, notamment les réformes structurelles et les investissements prévus par la conférence de Paris (...) », ont dit les évêques à l’issue de leur réunion.

Les prélats ont réitéré l’appel du patriarche Raï à la formation d’un « gouvernement restreint composé d’experts indépendants, réputés pour leur intégrité et capables d’assumer la mission de sauvetage aujourd’hui requise, avant que l’édifice ne s’effondre sur tous ». Ils ont dans ce contexte critiqué, sans le nommer, le président du Parlement Nabih Berry, qui avait appelé à adopter le budget de 2019 même en l’absence d’un nouveau gouvernement. Les évêques ont jugé « inquiétant ce précédent anticonstitutionnel ».

Ils ont également abordé indirectement l’affaire de la députée sunnite du bloc Hariri, Roula Tabch Jaroudi, qui s’était retrouvée au cœur d’un tollé sur les réseaux sociaux, parce qu’elle avait été bénie par un prêtre durant la communion, lors de la messe à laquelle elle avait participé il y a quelques jours en l’église Saint-Élie d’Antélias. Les prélats maronites ont ainsi exprimé leur « inquiétude face à des pratiques qui tendent à déformer la spécificité libanaise, consacrée par la Constitution et fondée sur la coexistence et les traditions qui s’y attachent, ainsi que sur le respect réciproque, la préservation des libertés personnelles et notamment la liberté de culte ».