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Nos Lecteurs ont la Parole - par Bélinda IBRAHIM

Un « soin visage » qui coûte un œil, la bourse et la vue !

Photo d'illustration Bigstock

Le tout début de cette terrible mésaventure a commencé par un cadeau atypique : une boîte dans laquelle se trouvaient plusieurs « choix » concoctés sur mesure pour les « super mums ». Cette boîte-là était restée près d’une année dans mon armoire, et le temps avait passé. J’étais tombée dessus et j’avais découvert que le bon à valoir expirait le 19 décembre. J’ai alors opté pour ce qui était le plus simple à faire, à savoir un soin du visage de 80 minutes qui me donnerait « un éclat » sans précédent dans un institut de beauté.

Avant les fêtes, ça tombait à pic ! J’ai donc pris rendez-vous pour me faire chouchouter le vendredi 14 décembre. Ce fut un moment de détente totale et j’en avais bien besoin! Ce soin « initié par une technique chinoise » s’était fait avec le concours d’une lampe rouge censée booster les actifs qu’on me mettait sur le visage, et en particulier sur le contour des yeux. « Que des produits bio », m’avait assuré la dame qui me prodiguait les soins lorsque je l’avais questionnée au sujet de cette lampe. Le gommage avait été pratiqué jusqu’aux proches contours de mes yeux parce que ce produit « le permettait »...

J’étais repartie avec un visage rafraîchi. Que demander de plus ? Sauf que dans l’heure qui avait suivi, j’ai commencé à voir la ville comme à travers un brouillard et les lumières comme un gigantesque halo lumineux bordé de bleu. Tout d’abord, j’ai mis ça sur le compte d’un excès de pollution qui se serait soudainement abattu sur Beyrouth. Mais non, c’étaient mes yeux qui portaient désormais un rideau opaque. J’ai réussi à rentrer chez moi après avoir eu mon ophtalmologue au téléphone. Il m’a dit que je faisais probablement une kératite et m’a prescrit des antibiotiques sous forme de gouttes (à distiller toutes les heures jusqu’au moment de dormir, c’est-à-dire quatre fois), tout en me recommandant d’hydrater au maximum mes yeux avec un produit adéquat et de le rappeler le lendemain pour lui donner de mes nouvelles.

Samedi 15, le lendemain donc, je m’étais réveillée avec un flou et un inconfort persistants avant que la descente aux enfers au sens littéral du terme ne commence. J’avais des coups de couteau continus qui martelaient mes yeux. C’était non seulement insoutenable, mais j’avais perdu la vue au point de ne percevoir que des formes floues. J’étais incapable de lire le moindre mot. Même avec une loupe ! Je larmoyais abondamment et mes yeux ne ressemblaient à rien ! Je ne pouvais ni ouvrir ni fermer les paupières. Quoi que je fasse me soutirait un cri de douleur. Mon médecin traitant, qui suivait scrupuleusement l’évolution de mon état, m’a alors demandé de me rendre en urgence pour me faire examiner les yeux dans un centre spécialisé : le Beirut Eye & ENT Specialist Hospital dans le secteur du Musée qui reçoit les patients 7 jours/7.

Arrivée sur place, on a dû distiller dans mes yeux des gouttes anesthésiantes pour pouvoir procéder à l’examen. J’avais tellement mal que ça n’aurait pas pu se faire sans cela. Le diagnostic est tombé : brûlures diffuses bilatérales de mes cornées ! J’avais subi une abrasion due au mélange de « lumière » et des produits utilisés au ras de mes cils. La prescription médicale a été intensifiée. La douleur, durant les heures qui avaient suivi, était atroce. Non seulement ma qualité de vie a été gravement altérée, mais le devenir de ma vision restait un point d’interrogation auquel le temps devait répondre...

Pendant près de 16 jours, j’ai vécu cloîtrée chez moi, dans la pénombre. Je ne pouvais supporter aucune lumière, je comptais à la fois les moutons et les idées noires.

J’ai raté mon Noël et la Saint-Sylvestre (un voyage surprise à Florence pour assister au Florence Light Festival était prévu et il a été annulé). Les très rares fois où j’ai pu/dû sortir de la maison, c’etait juste pour les contrôles médicaux, et j’étais toujours accompagnée puisque non autonome !

Et bien sûr, j’ai dû annuler tous mes rendez-vous à venir, qu’ils soient professionnels ou sociaux.

Le 31 décembre dernier, ma vue s’est nettement améliorée et je l’ai annoncé publiquement sur Facebook, remerciant le ciel pour cette grâce.

Je suis journaliste, auteure et éditrice. Lire et écrire résument ma vie qui se résume à ma vue. Mettre tout cela en péril suite à un simple soin du visage est inimaginable et inacceptable !

Ce qui l’est encore davantage, c’est la réponse de l’avocat de cet établissement, suite à la mise en demeure initiée par mon avocat, insinuant que j’aurais inventé tout cela pour nuire à la réputation de cet institut (quelle lâcheté !), ajoutant qu’on me tiendrait responsable de tout propos émanant de moi visant à entacher leur réputation !

Réfuter la souffrance qui m’a été infligée (sans intention de la donner, bien sûr) équivaut à brûler une seconde fois mes cornées. L’injustice engendre la révolte, et la révolte prend des chemins imprévisibles...

Je ne baisserai pas les bras, et je ne fermerai certainement pas les yeux (sic) sur ce que j’ai enduré...

Les témoins de cette douloureuse affaire sont légion !


Le tout début de cette terrible mésaventure a commencé par un cadeau atypique : une boîte dans laquelle se trouvaient plusieurs « choix » concoctés sur mesure pour les « super mums ». Cette boîte-là était restée près d’une année dans mon armoire, et le temps avait passé. J’étais tombée dessus et j’avais découvert que le bon à valoir expirait le...

commentaires (4)

Le nom de cet institut de beauté? Cella peut sauver d'autre

Khalil S.

08 h 58, le 10 janvier 2019

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Commentaires (4)

  • Le nom de cet institut de beauté? Cella peut sauver d'autre

    Khalil S.

    08 h 58, le 10 janvier 2019

  • IL EST BON AU MOINS QU,IL NE COUTE PAS AVEC L,OEIL, LA BOURSE ET LA VUE... LA VIE AUSSI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 32, le 09 janvier 2019

  • Il faut porter plainte sans hésiter une seconde. Je conseillerai de porter plainte devant l'Ordre des Pharmaciens, auprès du Ministère de la Santé qui ce chargera alors de porter l'affaire devant la justice

    COURBAN Antoine

    12 h 19, le 09 janvier 2019

  • Il ne faut pas se taire devant ce genre d’accidents, résultat peut-être d’un certain laisser-aller. Il n’y a de plus cher que la santé, et le bien-être. Tenez-nous au courant, et tenez l’affaire à l’œil. Surtout, ne jamais lâcher prise. C'est grave ce qui vous arrive.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    02 h 54, le 09 janvier 2019

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