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À La Une - Crise

En France, "gilets jaunes" et gouvernement de nouveau face à face

L'exécutif, qui avait déjà dénoncé un mouvement aux mains "d'agitateurs" a de nouveau appelé dimanche à mettre un terme aux violences.

Plusieurs centaines de femmes "gilets jaunes" manifestent à Paris, le 6 janvier 2019. AFP / Bertrand GUAY

Au lendemain d'une journée de mobilisation émaillée de heurts, des femmes "gilets jaunes" ont repris dimanche le flambeau d'une contestation qui s'enracine face à un gouvernement tenté de durcir la répression.

A Paris, Toulouse (sud-ouest), Saint-Etienne (est) ou encore Rennes (ouest), des centaines de femmes ont défilé en ciblant le chef de l'Etat --"Macron t'es foutu, les gonzesses sont dans la rue"-- avec l'espoir de donner une image plus pacifique du mouvement qui défie l'exécutif depuis un mois et demi. Certaines portaient le bonnet phrygien, symbole républicain.

La veille, près de 50.000 personnes ont manifesté à travers la France, une hausse par rapport à la semaine précédente et un succès comptable pour les "gilets jaunes" après des mobilisations en demi-teinte à la fin de l'année 2018. Cela "donnait une impression de 17 novembre", s'est félicité sur Facebook Eric Drouet, une des figures du mouvement, en référence à "l'acte I" qui avait réuni 282.000 personnes selon les autorités.

Mais une nouvelle fois samedi, des incidents parfois violents à Paris, Bordeaux ou Toulouse ont quelque peu éclipsé le message d'un mouvement qui ciblait initialement la hausse des prix des carburants et porte aujourd'hui des revendications plus larges comme le référendum d'initiative citoyenne.

A Paris, l'entrée du ministère du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a été défoncée par un engin de chantier. A Dijon (centre-est), une caserne de gendarmerie a été dégradée. A Rennes (ouest) un petit groupe de "gilets jaunes" a cassé une porte vitrée d'accès à la mairie.

"Nous devions assister aujourd'hui à une manifestation pacifique à Paris, et les plus radicaux s'emploient, une fois de plus, à nuire à cette mobilisation légitime", a regretté Jacline Mouraud, autre figure du mouvement.

Le gouvernement qui avait déjà dénoncé un mouvement aux mains "d'agitateurs" a de nouveau appelé dimanche à mettre un terme aux violences, condamnées par le président Emmanuel Macron.

"Je souhaite que tous ceux qui croient à la démocratie, à la représentation souveraine du peuple français se rassemblent et disent +ça suffit+", a déclaré sur la radio Europe 1 le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "On est en train de faire du mal à l'image de la France", a affirmé le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer au Grand Jury LCI-Le Figaro-RTL.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, principal syndicat du pays, a également désapprouvé l'intrusion dans les bureaux de M. Griveaux. "C'est factieux. On a en face de nous des gens qui veulent renverser la démocratie", a-t-il déclaré sur la radio France Inter. 


(Lire aussi : Macron exhorte les Français à l'"unité" et à "faire mieux" en 2019)


Un fichier de manifestants violents?

Ces réserves n'ont pas entamé la détermination des "gilets jaunes", restés jusqu'à présent insensibles aux concessions du gouvernement et au grand débat national qui doit s'ouvrir mi-janvier pour faire émerger leurs revendications.

Dans le cortège dimanche à Paris, Karen, une infirmière de 42 ans, explique que cette première manifestation de femmes est "destinée à donner une image inédite du mouvement", car "tout ce qui émerge du mouvement dans les médias, c'est les actes de violence".

"Le gouvernement veut nous faire passer pour des casseurs, mais aujourd'hui nous sommes des mères, des grands-mères, nous sommes les filles, les soeurs de tous les citoyens", dit, à Caen, Chloé Tessier, 28 ans, professeure d'équitation. "Pour la France de nos enfants" ou "Je suis une fille et je ne veux pas d'enfant dans ce monde-là", pouvait-on lire sur des pancartes parmi la centaine de manifestantes à Montceau-les-Mines (centre-est).

De son côté, le principal syndicat de la police Alliance a réitéré dimanche sa demande de création d'"un fichier" de manifestants violents. "On entend des déclarations disant qu'il faut plus de fermeté. Cela fait deux ans que nous demandons plus de fermeté contre ceux qui agressent les forces de l'ordre", a déclaré à l'AFP son secrétaire général Frédéric Lagache.

En réponse, le gouvernement n'a pas fermé la porte à une évolution. "Une réflexion est en cours pour réfléchir aux mesures qui permettraient de mieux encadrer les manifestations", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez, évoquant un possible "fichier" et un "durcissement de la législation pénale".


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commentaires (2)

IL SUFFIT DE VOIR LES FACES DE CES MANIFESTANTS POUR COMPRENDRE QUI SONT DERRIERE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 56, le 07 janvier 2019

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Commentaires (2)

  • IL SUFFIT DE VOIR LES FACES DE CES MANIFESTANTS POUR COMPRENDRE QUI SONT DERRIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 56, le 07 janvier 2019

  • Un mouvement contre la hausse des prix des carburants se transforme en chienlit par un agitateur Eric Drouet qui avait appelé à "envahir" l'Elysée. Il faut savoir arrêter un mouvement qui tourne vers une haine sanglante contre les forces de l'ordre et vers les pillages.

    Un Libanais

    17 h 19, le 06 janvier 2019

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