Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Septième week-end de mobilisation des "Gilets jaunes" : faible mobilisation et des heurts

De nombreux protestataires ont déjà en point de mire la soirée du réveillon. Plusieurs rassemblements sont attendus pour lundi soir notamment sur les Champs-Élysées à Paris.

Des "gilets jaunes" agitant un drapeau français sur les Champs Elysées, à Paris, le 29 décembre 2018. AFP / Sameer Al-Doumy

Les "gilets jaunes" en colère contre la politique sociale et fiscale du président Emmanuel Macron se sont moins mobilisés samedi pour leur septième week-end de manifestations en France, marqué par plusieurs incidents avec les forces de l'ordre.

A midi, les manifestants étaient 12.000, selon les chiffres du gouvernement, contre 38.600 le 22 décembre et 282.000 pour la première journée de mobilisation le 17 novembre, selon la même source. Aucun chiffre de mobilisation n'a été donné à la fin de la journée.

Un millier de personnes ont défilé à Paris, Marseille (sud-est) ou Nantes (ouest). L'affluence était supérieure à Bordeaux, où 2.400 contestataires ont manifesté au cri de "Macron démission !". En fin de cortège, des heurts ont éclaté dans cette ville du sud-ouest entre des manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait usage, face au jet de divers projectiles, de gaz lacrymogène et de balles de défense. A Metz, dans l'est, jusqu'à 400 personnes, dont certaines munies de barres de fer, ont tenté de forcer un barrage de gendarmes, qui ont là aussi recouru à du gaz lacrymogène pour les repousser, a dit à l'AFP le directeur départemental de la Sécurité publique. Des incidents ont également émaillé le défilé de "gilets jaunes" à Lille, dans le nord, où plusieurs manifestants ont été blessés, selon des journalistes de l'AFP, ainsi qu'à Toulouse où s'étaient rassemblées 1.350 personnes dont "650 profils violents", selon la préfecture. Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont parallèlement éclaté dans à Rouen, en Normandie, où la porte de la Banque de France a été incendiée, et à Nantes, où les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont fusé dès le départ du cortège. Un millier de manifestants ont été recensés par l'AFP dans chacune de ces deux villes.



"Pipi de chat"
Pour plusieurs participants à ce mouvement populaire, né hors de tout cadre politique ou syndical, cette faible mobilisation est due aux fêtes de fin d'année et ils prédisent une reprise très forte le mois prochain, malgré les concessions du gouvernement. "On tient le coup même si on nous dit qu'on est de moins en moins nombreux. Là, il y a les fêtes de fin d'année, les vacances. Ça va repartir en janvier", a ainsi assuré Murielle, une employée de bureau de 55 ans, de toutes les manifestations depuis le début du mouvement.

Convaincue elle aussi que le mouvement va continuer en 2019, Priscillia Ludosky, qui avait lancé la pétition contre la hausse des prix des carburants, a défilé à Marseille, dans le sud-est. "On veut retrouver du pouvoir d'achat et avoir notre mot à dire dans les décisions", a-t-elle déclaré. Estimant que les annonces du gouvernement "ne suffisent pas", elle réclame un "référendum sur la mise en place du référendum d'initiative citoyenne" et "la baisse des taxes sur les produits de première nécessité".

Mêmes slogans à Paris à proximité des locaux de la chaîne de télévision BFMTV et du groupe public France Télévisions : plusieurs centaines de "gilets jaunes" dénonçaient les "journalistes collabos". En début de soirée, plusieurs voitures ont brûlé dans ce même quartier devant le siège du quotidien régional Le Parisien. Une enquête était en cours pour déterminer la cause du sinistre.

"Les annonces de Macron ? Une misère. Du pipi de chat. Peut-être que monsieur Macron a du caviar mais nous on a du pâté de foie", estime Christelle Camus, une secrétaire médicale de 49 ans qui a participé aux sept samedis de mobilisation dans la capitale.

Le chef de l'État continue de cristalliser les rancoeurs des "gilets jaunes", dont certains ont tenté jeudi de pénétrer dans le Fort de Brégançon, la résidence d'été méditerranéenne des présidents français.

En dehors des grandes villes, les actions semblaient s'étioler, avec quelques échangeurs fermés et des opérations péages gratuits.

De nombreux protestataires ont déjà en point de mire la soirée du réveillon. Plusieurs rassemblements sont attendus pour lundi soir notamment sur les Champs-Elysées à Paris.

La mobilisation a porté un coup aux hôteliers français qui ne feront pas le plein pour le Nouvel An, après un Noël mitigé : les touristes étrangers ont été refroidis par les images des manifestations violentes liées aux "gilets jaunes".

Hors de France, le mouvement semblait en inspirer certains. Selon l'agence belge Belga, une soixantaine de gilets jaunes ont mené une "action de sensibilisation" à Namur (Wallonie) en réclamant notamment un referendum d'initiative citoyenne pour obtenir une TVA à 6% sur les produits énergétiques de base. Et à La Haye, entre 150 et 200 "gilets jaunes" néerlandais ont manifesté, et huit personnes ont été interpellées après des échauffourées


Lire aussi

"Gilets jaunes" : Noël offre un peu de répit à l'exécutif français, qui reste "vigilant"

Après l’« acte VI », le gouvernement français se montre ferme

"Gilets jaunes" : l'éveil de trois jeunes pour qui le mouvement "a tout changé"




Les "gilets jaunes" en colère contre la politique sociale et fiscale du président Emmanuel Macron se sont moins mobilisés samedi pour leur septième week-end de manifestations en France, marqué par plusieurs incidents avec les forces de l'ordre. A midi, les manifestants étaient 12.000, selon les chiffres du gouvernement, contre 38.600 le 22 décembre et 282.000 pour la première...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut