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À La Une - Etats-Unis

La visite surprise de Trump en Irak suscite des critiques

Pourquoi aucune rencontre avec le Premier ministre ? Pourquoi une visite maintenant ? Quel impact sur la scène politique irakienne ?

Le président américain Donald Trump et son épouse Melania lors d'une visite surprise en Irak, le 26 décembre 2018. AFP / SAUL LOEB

Donald Trump s'est rendu mercredi en Irak pour rencontrer les soldats américains, et a profité de ce premier déplacement en zone de conflit depuis son élection pour justifier sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie. Mais cette visite soulève des critiques dans un pays divisé sur le rôle des Etats-Unis depuis l'invasion américaine en 2003.

Pourquoi aucune rencontre avec le Premier ministre ?
La visite de M. Trump a suscité la surprise et des spéculations selon lesquelles les autorités irakiennes n'étaient pas au courant, le président américain n'ayant rencontré aucun ministre.

Le gouvernement irakien a confirmé dans un communiqué l'absence de rencontre entre le Premier ministre Adel Abdel Mahdi et M. Trump en raison d'une "divergence de points de vue" sur l'organisation de la rencontre, remplacée par une simple conversation téléphonique.

"Le gouvernement a tenté de sauver la face" avec cette déclaration mais le fait que "M. Trump ait refusé de rencontrer le Premier ministre à Bagdad insistant pour une rencontre dans la base militaire d'al-Assad a été perçue comme une preuve supplémentaire du mépris de Trump", a indiqué à l'AFP Fanar Haddad, un spécialiste de l'Irak de l'université de Singapour.



(Lire aussi : "Éradiquer l'EI", une gageure que Trump laisse à Erdogan en Syrie)



Pourquoi une visite maintenant ?
Cette visite intervient quelques jours après l'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie qui a entraîné les démissions du ministre de la Défense Jim Mattis et de l'émissaire américain pour la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk.

Selon M. Haddad, cette visite "rassurera ceux (aux Etats-Unis) qui craignent que la politique américaine en Irak soit similaire à celle en Syrie".

M. Trump a assuré qu'il ne prévoyait "pas du tout" de retirer les troupes américaines d'Irak, voyant "au contraire" la possibilité d'utiliser ce pays "comme une base" s'il devait à nouveau intervenir en Syrie. "Les Etats-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde", a-t-il ajouté, annonçant également une réduction de moitié des 14.000 soldats présents en Afghanistan.

Selon l'analyste politique Hicham al-Hachemi, "l'Irak est important en raison de sa position stratégique. La présence de forces américaines dans ce pays rassure la Jordanie et l'Arabie saoudite et assure un équilibre entre les Kurdes et la Turquie, et entre la Turquie, l'Iran et l'Irak", affirme le spécialiste. La présence américaine en Irak répond également, selon lui, "au désir d'Israël de bloquer la route Téhéran-Beyrouth" et de contrebalancer la présence iranienne dans la région.


Quel impact sur la scène politique irakienne ?
Les relations américano-irakiennes n'ont pas été simples après l'invasion des Etats-Unis de l'Irak et la chute de Saddam Hussein en 2003. La présence américaine en Irak a été vite décriée.

La visite mercredi de M. Trump a ravivé la colère des groupes irakiens soutenus par l'Iran, qui composent un bloc clé au Parlement.

La milice Harakat al-Nujaba a estimé que la présence des forces américaines étaient "une violation de la souveraineté du pays" et qu'il était désormais "du devoir du gouvernement de (les) expulser". Cela "ne restera pas impuni. Nous ne permettrons pas que l'Irak soit utilisé comme une base pour menacer d'autres pays", a ajouté cette milice, en référence à l'Iran, la bête noire de Donald Trump.

Le secrétaire général de la milice chiite Assaïb Ahl al-Haq, Qaïs al-Khazali, a, lui, affirmé sur Twitter que cette visite "révélait la réalité du projet américain en Irak". Selon lui, l'Irak répondra "par une décision du Parlement pour faire sortir les forces militaires" américaines. "Si vous ne partez pas, nous avons les moyens de vous faire partir par un autre moyen", a-t-il menacé à l'adresse de M. Trump.

M. Hachemi prédit que "l'axe pro-Iran (au sein du pouvoir irakien) va chercher à obtenir un vote au Parlement en faveur d'un agenda basé sur le retrait américain d'Irak". Ces milices pro-Téhéran jouent aujourd'hui un rôle sécuritaire important, surtout près de la frontière syrienne.

Selon M. Hachemi, "le manque de respect de Trump à l'égard de ses alliés provoque des tensions entre M. Mahdi et les forces politiques irakiennes". Cela pourrait "ouvrir la voie à une nouvelle résistance à la présence américaine", estime-t-il.


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Donald Trump s'est rendu mercredi en Irak pour rencontrer les soldats américains, et a profité de ce premier déplacement en zone de conflit depuis son élection pour justifier sa décision de retirer les troupes américaines de Syrie. Mais cette visite soulève des critiques dans un pays divisé sur le rôle des Etats-Unis depuis l'invasion américaine en 2003.Pourquoi aucune rencontre avec...

commentaires (5)

IL A CONFIE AU MINI SULTAN ERDO LE JOB EN SYRIE ET CROIT QU,IL Y REMEDIERA... EN CAS OU... DE L,IRAK. STRATEGIE DE LA BETISE !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 25, le 27 décembre 2018

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Commentaires (5)

  • IL A CONFIE AU MINI SULTAN ERDO LE JOB EN SYRIE ET CROIT QU,IL Y REMEDIERA... EN CAS OU... DE L,IRAK. STRATEGIE DE LA BETISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 25, le 27 décembre 2018

  • let me tell you a story that goes around here, maybe you heard it: During the visit of the Pope, a strong gush of wind blew his hat into the Potomac River. Trump, in a gesture of charity, got into the river, walked on the water, grabbed the hat and brought it back to the Pope, without wetting himself. The next day, all the newspapers had one headline:"TRump does not know how to swim">

    SATURNE

    20 h 18, le 27 décembre 2018

  • Plus on représente une puissance importante, plus on à des devoirs envers les autres. La diplomatie n'est-elle pas l'art de prévoir et de prévenir des conflits et les éviter ? Trump fait le contraire, il est arrogant et manque de diplomatie. Ce n'est pas en rendant une visite officielle chez le dictateur éhonté et sanguinaire au royaume des effendi ottomanistes, et en esquivants les kurdes et arabes irakiens, (une visite en catimini en Irak), qu'il fera rétablir la grandeur de l'Amérique. Un peu de bon sens et tout ira bien.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 15, le 27 décembre 2018

  • L'Amérique du clown et de tout autre président à venir devrait ne plus se moquer du monde. Que ce pays ne se mêle plus des pays qui n'ont pas envie de subir leur injuste présence. On connaît tous leurs choix dans ce monde celui de piller les ressources des pays faibles ou qu'ils cherchent à affaiblir. PLUS JAMAIS CETTE TUMEUR SUR NOS TÊTES. ET LEUR APPENDICE DANS NOTRE RÉGION DEVRAIT DECAMPER VITE FAIT.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 54, le 27 décembre 2018

  • Le Président Trump n'a tout simplement pas voulu courir un risque sécuritaire en se déplaçant à Bagdad. Selon un Tweet de sa part il n'a pas aimé du tout qu'à l'approche de l’aéroport en Irak l'avion a atterri toutes lumières éteintes y compris à l'intérieur avec les hublots fermés. Les USA ont dépensé un trillion en Irak et ont bombardé avec des centaines de milliers de tonnes de bombes et ils n'arrivent toujours pas à exposer un soldat en marchant sans protection dans la rue. De nos jours les armes ne sont utiles que pour les chiffres du commerce extérieur des vendeurs. Elles sont inutiles contre les peuples en Orient et ailleurs. La soumission des populations aux puissants ne fait plus recette. Un trillion de dollars = mille milliards !

    Shou fi

    18 h 50, le 27 décembre 2018

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