Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Abbas Ibrahim et les sunnites pro-8 Mars optimistes : le gouvernement sera incessamment formé

"Dans les deux ou trois prochains jours, vous entendrez la bonne nouvelle de la bouche du général Ibrahim", affirme le député sunnite Abdel Rahim Mrad, après un entretien avec le directeur de la Sûreté générale.

Le directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim (g), reçu par le Premier ministre désigné Saad Hariri. Photo Hoda Chédid.

La formation du gouvernement, qui se fait attendre depuis sept mois, pourrait être imminente, ont laissé entendre mardi le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui mène une médiation visant à résoudre l'obstacle de la représentation des députés sunnites pro-8 Mars, et ces derniers.

Le général Ibrahim, qui s'est entretenu aujourd'hui avec le président, Michel Aoun, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, ainsi que les six députés sunnites pro-8 Mars, a confirmé la levée de tous les obstacles qui entravaient la mise sur pied du cabinet.

"Je remercie le président Aoun pour l'initiative qu'il a lancée et qu'il nous a chargés de mettre en œuvre", a déclaré le général Ibrahim, mandaté par le chef de l'Etat, à l'issue d'une réunion avec les députés sunnites au domicile de Abdel Rahim Mrad à Beyrouth. "Cette rencontre (avec les députés sunnites) est une étape qui s'inscrit dans le cadre de cette initiative. Toutes les rencontres jusque-là ont été couronnées de succès", s'est-il félicité. "Si Dieu le veut, et s'il n'y a aucun nouvel obstacle, et je ne crois pas qu'il y en aura, le gouvernement sera bientôt formé", a-t-il assuré aux journalistes présents.

Interrogé par l'un d'eux sur une éventuelle rencontre entre Saad Hariri et les six députés sunnites, le général Ibrahim a répondu : "C'est au président Hariri de décider (s'il veut s'entretenir avec les députés sunnites). En tout cas, il ne cherche pas à fuir cette décision".

Saad Hariri a jusqu'à présent fait savoir qu'il refuse d'accorder un poste ministériel à une personnalité qui représenterait Abdel Rahim Mrad (député de la Békaa-Ouest), Adnane Traboulsi (Beyrouth) Jihad Samad (Denniyé), Walid Succarié (Baalbeck-Hermel), Fayçal Karamé (Tripoli) et Kassem Hachem (Rachaya).

Mais selon les dernières informations de la LBCI, les six députés sunnites attendent le retour de l'un d'entre eux, Fayçal Karamé, qui se trouve à l'étranger, pour s'entretenir "en principe" vendredi avec le président Aoun et le Premier ministre désigné et leur remettre les noms de leurs candidats. Selon les informations de notre correspondante Hoda Chedid, la rencontre entre les députés sunnites et M. Hariri aurait lieu soit à la Maison du Centre soit au Grand Sérail. 

Toujours selon Hoda Chédid, chacun des six députés devait remettre à Abbas Ibrahim le nom d'un candidat issu de leurs rangs. Le président Aoun choisirait ensuite l'un d'eux afin de les représenter au sein du futur gouvernement en incluant ce ministre dans sa quote-part. Ce nom doit également obtenir l'aval du Premier ministre désigné.


(Lire aussi : Gouvernement : qui sont les six députés sunnites pro-8 Mars au cœur du dernier blocage ?)


Dans les deux prochains jours ?
"Toutes les formations ont fait des sacrifices, le Hezbollah inclus. L'initiative a besoin davantage de temps pour qu'elle porte ses fruits et le Rassemblement consultatif (le groupe formé par les six députés sunnites) choisit qui va le représenter. Il n'y a de veto contre personne", a assuré Abbas Ibrahim.

"Dans les deux ou trois prochains jours, vous entendrez la bonne nouvelle de la bouche du général Ibrahim. Il n'y a plus d'obstacles, ils ont tous été surmontés. Le général Ibrahim est confiant, il ne s'inquiète plus d'éventuels obstacles", a pour sa part affirmé M. Mrad.

Des sources du Hezbollah ont également indiqué à l'agence Markaziya que "les grands obstacles ont été surmontés et le gouvernement sera formé dans les deux prochains jours". Le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, a lui aussi estimé que le cabinet devrait être formé avant les vacances de Noël.

Le général Ibrahim s'est rendu dans l'après-midi à la Maison du Centre où il a été reçu par Saad Hariri. Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de ce tête à tête. Il a ensuite été reçu au palais de Baabda par le président Aoun, mais n'a également pas fait de déclarations à l'issue de cet échange. Mais selon notre correspondante, le directeur de la SG a transmis au chef de l'Etat la "volonté du Rassemblement consultatif de faciliter (la formation du gouvernement) et de se montrer coopératif" à l'égard de l'initiative" du président Aoun. La chaîne al-Manar a pour sa part rapporté que le chef de l'Etat, cité par des sources qui lui sont proches, se dit "rassuré" après les derniers développements.

De leur côté, les députés du bloc du Futur (du Premier ministre désigné) se sont dit "satisfaits" des résultats de l'initiative du président Aoun et des solutions proposées pour surmonter l'obstacle des sunnites du 8 Mars. Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion hebdomadaire, les députés ont souligné "la nécessité" de former le cabinet le plus rapidement possible, "étant donnés les défis économiques et financiers que l'Exécutif va devoir affronter et l'importance de lancer des chantiers administratifs, législatifs et des réformes dans les institutions".

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a, lui, assuré, à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc Liban Fort, que personne n'a été exclu du prochain gouvernement dont la composition devrait être annoncée, selon lui, avant les fêtes.
"Le président de la République et le Premier ministre désigné décideront quand annoncer la formation du gouvernement, nous espérons que ce sera fait avant les fêtes", a déclaré M. Bassil. "Personne n'a été exclu et rien n'a été imposé" dans la solution qui a été trouvée. "Toutes les parties concernées ont fait des concessions", a également dit le ministre sortant. "Beaucoup de temps été perdu et cela ne peut être compensé que par un gouvernement productif travaillant 24 heures sur 24", a-t-il ajouté. 

En matinée, l'ex-Premier ministre et député Nagib Mikati avait été reçu par le chef de l'Etat. "Nous allons dépasser la crise gouvernementale, et le président Aoun est confiant quant à la formation du gouvernement. Nous espérons que le prochain cabinet sera capable de surmonter tous les obstacles", avait-il dit aux journalistes qui l'attendaient à sa sortie de l'entretien. "Personne ne peut poser de conditions au Premier ministre désigné", Saad Hariri, avait-il ajouté.


Lire aussi

Jusqu’où peuvent aller les mouvements de contestation actuels au Liban ?


Pour mémoire

Formation du gouvernement : "Nous sommes dans les 100 derniers mètres", assure Hariri

Les haririens plus que jamais déterminés à affronter le Hezbollah

La formation du gouvernement, qui se fait attendre depuis sept mois, pourrait être imminente, ont laissé entendre mardi le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui mène une médiation visant à résoudre l'obstacle de la représentation des députés sunnites pro-8 Mars, et ces derniers. Le général Ibrahim, qui s'est entretenu aujourd'hui avec le président, Michel Aoun, le...

commentaires (7)

ABBAS IBRAHIM... UN NEGOCIATEUR AGUERRI !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 05, le 19 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • ABBAS IBRAHIM... UN NEGOCIATEUR AGUERRI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 05, le 19 décembre 2018

  • Très souvent quand on est braqué on donne le portefeuille ou l'on se laisse flinguer. Les choix des libanais sont restreints

    Wlek Sanferlou

    01 h 26, le 19 décembre 2018

  • TOUT LE MONDE TOUT LE MONDE EST REPRÉSENTÉ......QU'EST CE QU'IL EN PENSE SAMI.G. ?

    Gebran Eid

    20 h 49, le 18 décembre 2018

  • EN EFFET, LE LIBAN EST LE SEUL PAYS AU MONDE, OÙ UNE FORCE USURPATRICE ET OCCUPANTE RÊVE DE CONTINUER À DOMINER CE PAYS PAR L'ENTREFAIT DE CERTAINS RÉGIONAUX ET LOCAUX, ALORS MÊME QUE CE PAYS USURPATEUR RACISTE ET BELLIQUEUX S'EST FAIT PÉTER LA GUEULE PAR LA RESISTANCE DE CE PAYS. LIBRE FORT ET DORÉNAVANT INDÉPENDANT. MERCI.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 20, le 18 décembre 2018

  • SANS commentaire , de peur de se faire taxer de prétentieux et autre critiques pour le simple fait d'avoir entrevue la vérité qui fera que notre PAYS Liban EST FORT libre et indépendant. Merci.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 08, le 18 décembre 2018

  • Dans quel pays du monde, une formation politico-militaire armée par l'étranger, bloque tout un régime durant deux ans et demi pour imposer son candidat à la tête de l'Etat ? Dans quel pays du monde, une formation politico-militaire armée par l'étranger, bloque tout un régime durant plus de sept mois pour imposer à un chef de gouvernement d'intégrer malgré lui un ministre-adversaire ? Dans quel pays du monde, une formation politico-militaire armée par l'étranger, bloque tout un régime durant des mois pour placer un prince-consort de surcroît perdant aux élections, à la tête d'un ministère juteux ? Réponse : Le Liban.

    Un Libanais

    17 h 07, le 18 décembre 2018

  • Donc le chef du gouvernement M.Saad Hariri a fini par accepter un Sunnite ministre qu'il ne voulait pas . Pays super tribal .

    Antoine Sabbagha

    16 h 49, le 18 décembre 2018

Retour en haut