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Moyen Orient et Monde - Contestation

D’Israël à la Serbie : les gilets jaunes français inspirent

Des manifestants portant des gilets jaunes à Bassora, en Irak, le 11 décembre 2018. Reuters/Essam al-Sudani

Le mouvement des gilets jaunes, alors qu’il est difficile à cerner et à définir en France, est devenu, au-delà des frontières de l’Hexagone, un symbole de protestation. Ces dernières semaines, des manifestants en Israël, en Irak, en Belgique et d’autres pays européens ont été vus arborant un gilet jaune. Leurs revendications sont disparates. En Allemagne, des militants d’extrême droite vêtus de gilets jaunes ont protesté contre le pacte mondial de l’ONU sur les migrations, adopté le 10 décembre à Marrakech. En Pologne, des agriculteurs réclament une aide aux éleveurs touchés par la peste porcine africaine. Et au Liban, le Parti communiste libanais a appelé à une manifestation dimanche. Mais toutes ces manifestations ont un point commun, la colère contre le gouvernement de leur pays.

Alors que le mouvement des « gilets jaunes » appelle de nouveau à se rassembler à Paris et dans les autres villes de France aujourd’hui, nous faisons un tour d’horizon des mouvements faisant référence aux gilets jaunes à travers le monde.

Israël

Hier, quelques centaines de manifestants portant des gilets jaunes, répondant à un appel sur les réseaux sociaux, ont protesté à Tel-Aviv et Jérusalem contre l’augmentation du coût de la vie annoncée en 2019.

Les Israéliens ont appris cette semaine par la presse que les prix des produits alimentaires, de l’électricité, de l’eau ou encore des abonnements téléphoniques, mais aussi les impôts locaux, allaient augmenter l’année prochaine sous l’effet de l’affaiblissement du shekel, la monnaie nationale, par rapport au dollar et à l’euro. Israël est déjà connu pour le coût élevé de la vie.

L’ancien ministre israélien des Finances, Yair Lapid, fondateur du parti Yesh Atid, qui se situe au centre de l’échiquier politique israélien, a été tancé sur les réseaux sociaux après avoir posté une photo de lui portant un gilet jaune.

Égypte

À quelques semaines du 8e anniversaire de la révolte de janvier 2011, qui a renversé le régime du président Hosni Moubarak après des manifestations de masse, les autorités égyptiennes ont soumis au contrôle de la police la vente des gilets jaunes. « Elles ont peur de la contagion après les manifestations en France », expliquait à l’AFP un détaillant qui vend ce vêtement. À l’occasion de cet anniversaire, les autorités égyptiennes craignent des manifestations non autorisées et des débordements.

Par ailleurs, la justice égyptienne a ordonné, mardi dernier, la détention pour 15 jours de Mohammad Ramadan, un avocat connu pour ses prises de position en faveur des droits de l’homme, notamment pour « menace à la sécurité ». Cet avocat, arrêté lundi à Alexandrie (Nord), aurait publié sur Facebook une adresse où les Alexandrins pouvaient, selon lui, se procurer des gilets jaunes, a déclaré son avocat.

Irak

Mardi, des centaines de personnes vêtues d’un gilet jaune se sont rassemblées à Bassora, dans le sud du pays, pour réclamer de meilleurs services de première nécessité, comme l’électricité et l’eau. Un des organisateurs de cette manifestation a néanmoins expliqué au site de la chaîne américaine NBC News que le gilet jaune était déjà porté par des manifestants dénonçant la corruption au sein du gouvernement en 2015.

Depuis septembre, Bassora est le théâtre de manifestations contre le gouvernement qui n’apporte toujours pas de solutions aux problèmes sanitaires et économiques de la province.

Allemagne

Une manifestation à l’appel du mouvement contre « l’islamisation de l’Occident » Pegida a été organisée le 1er décembre devant la porte de Brandebourg, mais a réuni moins de 1 000 personnes. Outre-Rhin, les « gilets jaunes » sont soutenus par l’une des dirigeantes du parti d’extrême droite AfD Alice Weidel, tout comme par le parti de la gauche radicale Die Linke.

Belgique

Samedi dernier, environ 400 personnes ont été arrêtées à Bruxelles lors d’une manifestation. Il y a eu aussi des actions de blocage, parfois de la casse. Les manifestants ont bloqué la rue de la Loi, l’artère où se situent les institutions européennes. Des heurts ont éclaté avec la police, dont deux camions ont été incendiés. Les manifestants dénoncent les taxes sur l’eau, l’électricité et l’achat d’un bien immobilier.

Bulgarie

Plusieurs milliers de Bulgares, parmi lesquels des « gilets jaunes », ont bloqué de grands axes routiers ainsi que des postes-frontières entre la Bulgarie, la Turquie et la Grèce, le 18 novembre dernier. Ils protestaient contre l’augmentation du prix des carburants. À Sofia, des dizaines de manifestants – certains également en gilets jaunes – ont bloqué des boulevards en criant des slogans tels que « Mafia ! » et « Démission ! »

Hongrie

Le vote au Parlement hongrois, le 12 décembre, d’une loi controversée de flexibilisation du temps de travail s’est déroulé dans une grande tension en raison d’une fronde inédite des partis d’opposition qui qualifient ce texte de « droit à l’esclavage ». Le projet suscitait depuis plusieurs semaines déjà une vive contestation sociale. Des milliers de manifestants s’étaient ainsi mobilisés à Budapest dès le 9 décembre pour dénoncer un « droit à l’esclavage ». Certains avaient revêtu un gilet jaune en signe de solidarité avec le mouvement de protestation qui agite la France. Le 12 décembre, des manifestants arboraient de nouveau un gilet jaune pour protester contre l’adoption de la loi.

Pays-Bas

Quelques centaines de personnes, dont quelques Français, ont battu le pavé le 1er puis le 8 décembre à Amsterdam, mais aussi à Rotterdam et à La Haye. Le 8 décembre, ils étaient environ 200 à Amsterdam, 200 à Rotterdam, 200 à Maastricht et 100 à La Haye, selon le quotidien néerlandais Algemeen Dagblad. Les manifestants dénoncent principalement l’âge du départ à la retraite, fixé à 67 ans, le prix des mutuelles ou encore l’immigration massive.

Pologne

Mercredi, des agriculteurs polonais vêtus de gilets jaunes ont bloqué pendant plusieurs heures une autoroute en direction de Varsovie pour réclamer du gouvernement une aide aux éleveurs touchés par la peste porcine africaine. « On proteste à la française, comme les gilets jaunes, car les protestations pacifiques menées jusqu’à présent n’ont donné aucun résultat. » Les policiers venus sur place pour convaincre les manifestants de libérer l’axe routier portaient, eux aussi, des gilets jaunes...

Serbie

« Nous voulons des prix normaux de l’essence, ou vous aurez des gilets jaunes dans les rues de Belgrade et de Serbie », a prévenu Bosko Obradovic, patron de la formation de droite nationaliste Dveri. En juin dernier, la hausse du prix de l’essence en Serbie avait provoqué un bref mouvement de protestation dans plusieurs villes au cours duquel des routes ont été bloquées.

Afrique du Sud

Quelques gilets jaunes ont fait leur apparition lors de manifestations quotidiennes contre la mauvaise qualité des services publics. Le mouvement français a reçu divers soutiens, parmi lesquels celui de la deuxième confédération syndicale d’Afrique du Sud, la South Africa Federation of Trade Unions (Saftu), qui y voit le modèle des futures luttes sociales.

Sénégal

Des photos de jeunes gens en gilets jaunes dans une boîte de nuit sénégalaise sont devenues virales en Afrique de l’Ouest, une soirée « futile » pour certains. Le site de fact-checking de l’AFP a par ailleurs publié un article sur les intox sur les gilets jaunes en Afrique.

Le mouvement des gilets jaunes, alors qu’il est difficile à cerner et à définir en France, est devenu, au-delà des frontières de l’Hexagone, un symbole de protestation. Ces dernières semaines, des manifestants en Israël, en Irak, en Belgique et d’autres pays européens ont été vus arborant un gilet jaune. Leurs revendications sont disparates. En Allemagne, des militants...

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