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À La Une - France

Macron se recueille à Strasbourg, où le bilan de l'attentat s'alourdit

La quatrième victime est un journaliste italien. 

Emmanuel Macron s'est recueilli vendredi soir à Strasbourg. Photo AFP.

Trois jours après l'attentat contre le marché de Noël de Strasbourg, Emmanuel Macron s'est recueilli vendredi soir dans la ville endeuillée de l'est de la France, où le bilan de l'attentat jihadiste s'est alourdi avec un quatrième décès, celui d'un journaliste italien.

Une victime est en état de mort cérébrale et onze autres sont blessées, certaines grièvement, à la suite de cette attaque, dont le tireur a été tué jeudi soir par la police au terme d'une chasse à l'homme de 48 heures. Sept membres de son entourage sont toujours en garde à vue et les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour identifier d'éventuels complices.

En début de soirée, le président français a déposé une rose blanche devant le mémorial improvisé pour les victimes sur une place du centre-ville, à côté des centaines de bougies, fleurs et mots, tandis que des militaires entonnaient autour de lui une Marseillaise.

"C'est la nation toute entière qui est aux côtés des Strasbourgeois. C'est ce que je voulais leur dire ce soir", a déclaré devant les micros Emmanuel Macron. Il a longuement consolé un enfant en pleurs au détour d'une allée du marché de Noël, qui avait rouvert plus tôt dans la journée. "Je suis venue pour prier pour ceux qui ne sont plus là", a témoigné dans la foule de centaines de personnes autour de lui Annette, 80 ans.

Emmanuel Macron s'est aussi rendu dans le centre d'accueil des familles, où il a rencontré les proches d'un Strasbourgeois tué dans l'équipée meurtrière de Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans devenu jihadiste.

Dans l'après-midi, l'Italie a annoncé la mort d'Antonio Megalizzi, journaliste italien de 28 ans originaire de Trente (nord-est). Le jeune homme, qui couvrait une session du Parlement européen à Strasbourg, a été touché à la tête et était inopérable.

La métropole alsacienne a continué de panser ses plaies, comme lors des obsèques d'un garagiste afghan venu en France pour échapper à la violence dans son pays et tombé sous les balles de Chérif Chekatt. "Le meilleur des êtres humains", a affirmé l'imam, n'est pas "celui qui est le plus utile pour les musulmans, pour les juifs, les chrétiens ou les athées, mais pour toute l'humanité". Un touriste thaïlandais a aussi été tué dans l'attaque.

Le groupe Etat islamique, qui appelle régulièrement à viser les pays membres de la coalition internationale anti-jihadiste en Syrie et en Irak, a affirmé jeudi soir que Chekatt était l'un de ses "soldats", peu après la mort de ce dernier. Mais cette revendication a été qualifiée de "totalement opportuniste" par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

L'enquête devra élucider si le tueur a bénéficié d'éventuelles complicités "susceptibles de l'avoir aidé ou encouragé dans la préparation de son passage à l'acte", a souligné le procureur de Paris, Rémy Heitz.



800 témoignages

Sept membres de l'entourage du tueur étaient en garde à vue vendredi, dont ses parents et deux de ses frères. Un autre de ses frères, également radicalisé et visé par un mandat de recherche émis après l'attentat, a été interpellé en Algérie, selon plusieurs sources proches du dossier.

Né à Strasbourg, Chérif Chekatt avait un passé judiciaire très chargé (27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse) et était fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste.

Faute de piste, malgré les importants moyens déployés, la police avait fini par diffuser un avis de recherche avec sa photo mercredi soir. Selon le procureur, cela a "permis de recueillir près de 800 appels" dont deux témoignages "déterminants" pour localiser la zone où se cachait le fugitif, au sud du centre-ville.

Repéré par une patrouille de police, Chérif Chekatt a fait mine d'entrer dans un immeuble avant de pointer son arme vers les policiers qui se rapprochaient, selon la même source. "Un projectile a atteint le véhicule de la police au-dessus de la portière arrière gauche. Deux des trois policiers ont alors riposté, tirant à de nombreuses reprises, et tuant l'auteur", a précisé le procureur.


Prosélytisme "parfois agressif"

Malgré les hommages rendus aux forces de l'ordre, des questions demeurent sur d'éventuelles failles. "La sûreté à 100%, c'est très difficile à organiser mais les forces de sécurité qui étaient présentes et nombreuses sur le marché de Strasbourg ont parfaitement réagi", a estimé vendredi la ministre des Armées, Florence Parly.

Autre débat, des voix se sont aussi élevées dans l'opposition de droite pour réclamer des mesures plus strictes à l'encontre des personnes suivies par les services de renseignement pour leur radicalisation religieuse.

À chacun de ses séjours en prison, Chérif Chekatt avait été repéré pour son prosélytisme "parfois agressif", lui qui avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules.

Les "fichés S" tels que lui doivent pouvoir être déférés devant la justice pour "intelligence avec l'ennemi", a réclamé la présidente du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, rejointe par certains responsables de la droite modérée.


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commentaires (2)

Selon le dictionnaire; TUER est un acte volontaire or dans cet article je pense que le terme adéquat est NEUTRALISER. La police n'a pas choisi de le tuer.

Shou fi

17 h 05, le 14 décembre 2018

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Commentaires (2)

  • Selon le dictionnaire; TUER est un acte volontaire or dans cet article je pense que le terme adéquat est NEUTRALISER. La police n'a pas choisi de le tuer.

    Shou fi

    17 h 05, le 14 décembre 2018

  • J'ai passé le plus beau des Noël de ma vie à Strasbourg en 2010 . Féerique, la basilique est d'une très grande beauté , le marché de Noël est des plus achalandés. Dans cette période de fête on a pas le droit de la gâcher par des alliances coupables et complices . Bon débarras !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 45, le 14 décembre 2018

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