Rechercher
Rechercher

Santé - Changement climatique

À la COP24, l’OMS appelle à agir pour le climat pour sauver des vies

L’agence onusienne a présenté son rapport sur la santé et le climat. Elle souligne que chaque année, la pollution de l’air provoque sept millions de décès dans le monde.

La centrale de Zouk en pleine activité. Selon l’OMS, la pollution de l’air provoque chaque année sept millions de décès dans le monde. Photo Michel Sayegh

C’est un appel à atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015 qu’a lancé cette semaine l’Organisation mondiale de la santé, à Katowice, en Pologne, lors de la présentation de son rapport sur la santé et le changement climatique à la COP24. À juste titre, puisque selon l’agence onusienne, « ce ne serait pas uniquement la planète qui bénéficierait de progrès dans l’action pour le climat ». Pour elle, « un million de vies pourraient être sauvées d’ici à 2050 grâce à la seule réduction de la pollution de l’air ». Celle-ci « provoque chaque année sept millions de décès dans le monde et coûte plus de cinq mille milliards de dollars en pertes de bien-être dans le monde », précise l’agence onusienne dans son rapport, notant que dans les quinze pays où les émissions de gaz à effet de serre sont les plus élevées, les impacts de la pollution atmosphérique sur la santé pèseraient plus de 4 % du PIB.

L’accord de Paris sur le climat, rappelons-le, engage les pays ayant ratifié la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à agir collectivement pour lutter contre les changements climatiques et s’adapter à leurs conséquences. Il s’est fixé à cet effet deux objectifs. Il s’agit, d’une part, de maintenir l’augmentation de la température mondiale « bien en dessous de 2°C », voire en dessous de 1,5°C, par rapport au niveau préindustriel et, d’autre part, de parvenir à un équilibre entre les émissions et les absorptions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) au cours de la seconde moitié du siècle.

Dans son rapport présenté mercredi, l’OMS souligne en outre que les avantages économiques d’une amélioration de la santé seraient deux fois plus élevés que le coût économique de l’atténuation du réchauffement planétaire et de la lutte contre la pollution atmosphérique. Le retour sur investissement est encore plus élevé dans les pays-clés dans la lutte contre les émissions mondiales de gaz à effet de serre, tels que la Chine et l’Inde, précise l’OMS dans un communiqué. Elle note dans ce cadre que le fait de maintenir le réchauffement à moins de 2°C, comme le prévoit l’accord de Paris, coûterait environ 1 % du PIB mondial.

(Lire aussi : Le monde appelé à faire plus pour limiter les catastrophes climatiques)



Recommandations à l’intention des décideurs
Le principal facteur de changement climatique est la combustion de fossiles, qui contribue également de manière importante à la pollution de l’air et à la dégradation de la santé dans le monde. « Le coût réel du changement climatique se fait sentir dans nos hôpitaux et dans nos poumons », a déclaré Maria Neira, directrice du programme de santé publique et des déterminants environnementaux et sociaux de la santé de l’OMS. « Le fardeau des sources d’énergie polluantes sur la santé est maintenant si lourd qu’il est désormais rentable de choisir des modes d’approvisionnement en énergie, de transport et d’alimentation plus propres et plus durables, a-t-elle ajouté. Lorsque la santé est prise en compte, l’atténuation du changement climatique est une opportunité, pas un coût. »

Le passage à des sources d’énergie à faible émission de carbone améliorera non seulement la qualité de l’air, mais offrira également des avantages supplémentaires pour la santé, constate l’OMS. L’introduction d’options de transport actif telles que le cyclisme, à titre d’exemple, contribuera à accroître l’activité physique, ce qui peut aider à prévenir des maladies telles que le diabète, le cancer et les maladies cardiaques.

Par ailleurs, le rapport comprend des recommandations à l’intention des décideurs sur la manière de traiter simultanément les problèmes liés au changement climatique et à la santé publique, notamment des politiques visant à réduire les émissions de carbone et la pollution atmosphérique; la mobilisation des maires pour effectuer des changements sur le plan local; des investissements dans des établissements de santé éco-intelligents ; et la mobilisation de la communauté de la santé en tant que puissant défenseur public de l’action pour le climat.

« Nous comprenons maintenant clairement ce qui doit être fait pour protéger la santé du changement climatique, des installations de santé plus résilientes et durables aux systèmes d’alerte améliorés pour des épisodes météorologiques extrêmes et les épidémies de maladies infectieuses. Mais le manque d’investissements fait que les personnes les plus vulnérables sont laissées pour compte », a déclaré la Dr Joy St John, sous-directrice générale de l’OMS pour le climat et les autres déterminants de la santé.

Et le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, d’affirmer : « L’accord de Paris est potentiellement l’accord le plus fort sur la santé de ce siècle. Les preuves montrent clairement que le changement climatique a déjà de graves conséquences sur la vie et la santé des personnes. Il menace les éléments de base dont nous avons tous besoin pour rester en bonne santé, à savoir un air pur, une eau potable, un approvisionnement en aliments nutritifs et des abris sûrs, et compromettra des décennies de progrès en matière de santé dans le monde. »

Source : OMS


Lire aussi
Concentration record des gaz à effet de serre en 2017, s'inquiète l'ONU

C’est un appel à atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015 qu’a lancé cette semaine l’Organisation mondiale de la santé, à Katowice, en Pologne, lors de la présentation de son rapport sur la santé et le changement climatique à la COP24. À juste titre, puisque selon l’agence onusienne, « ce ne serait pas uniquement la planète qui bénéficierait de progrès dans...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut