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Liban - Social

Amideast, cinquante ans de rêve américain pour les étudiants libanais

L’ONG aide des jeunes désireux de construire un avenir aux États-Unis ou... au Liban.

Au cours d’une des sessions assurées par Amideast à l’intention des étudiants.

Amideast Liban a cinquante ans. Cours gratuits, consultations, aides à la constitution de dossiers, préparation aux tests du niveau de langue… Cette organisation à but non lucratif est basée au centre-ville de Beyrouth, mais diffuse ses programmes dans les écoles de chaque région du Liban. Amideast aide en particulier les jeunes à améliorer leur niveau en anglais afin de pouvoir prétendre aux universités américaines au Liban, notamment l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et l’Université libano-américaine (LAU), ou ailleurs, aux États-Unis.

C’est le cas de Marc Haddad. Joint par WhatsApp, il raconte avec enthousiasme depuis New York ses deux années passées sur le campus de l’Université de Rochester. À 19 ans, il suit des études d’ingénierie mécanique. Lors de ses études secondaires, Marc a pu bénéficier du programme d’été proposé par l’ONG et s’entraîner pour réunir les difficiles tests d’entrée aux universités américaines. Un été passé à travailler, mais qui en valait hautement la peine. « À Amideast, ils m’ont donné de l’espoir et les moyens de me rendre aux États-Unis », insiste-t-il. Sans grande ressource, Marc se rappelle avec émotion du jour où, entouré de ses parents et de son frère, il a reçu le mail d’acceptation à Rochester. Ce mail était accompagné d’une lettre lui assurant un financement d’un montant de 68 000 dollars, couvrant tous les frais à venir.

Quand Amideast ne peut pas prendre en charge la totalité des frais, elle s’emploie à sécuriser des bourses universitaires pour l’étudiant candidat au départ. À ce jour, plus de 113 étudiants dans le besoin ont pu s’envoler pour les États-Unis. Vingt-quatre femmes et hommes d’affaires libanais, comme Wafa F. Saab, également membre du conseil consultatif d’Amideast, proposent du tutorat et suivent, à distance, les trajectoires de ces jeunes prometteurs. « Des fois, on organise des formations dans les régions pour expliquer quels services nous proposons, souligne-t-elle. Certains des jeunes qui se sont rendus aux États-Unis ne pouvaient même pas se payer un trajet jusqu’à Beyrouth. »


Plus de 33 000 étudiants en cinquante ans
Au total, ce sont plus de 33 000 jeunes qui ont été suivis par l’organisation depuis 1968. Farah Sanjar a 18 ans et entame, gratuitement, sa seconde année de psychologie à la LAU grâce à une bourse de l’USAid. Fille d’un charpentier et d’une infirmière, c’est son année passée – sans frais et grâce à Amideast – dans un collège du Michigan qui a orienté la suite de son parcours professionnel. « Intégrer une université américaine n’apporte que des avantages, confie-t-elle. Cela enrichit l’expérience parce que c’est multiculturel et offre de nombreuses opportunités bien plus larges. Cela renforce également votre caractère de construire un tel projet. »

Marc apprécie aussi l’aspect multiculturel. Il partage son expérience new-yorkaise avec des amis originaires d’Afrique du Sud, d’Éthiopie, du Vietnam et de Roumanie.

Pour les deux étudiants, réaliser son cursus universitaire dans une université libanaise n’était pas inenvisageable. Simplement, cela ouvre bien moins de portes qu’un diplôme obtenu dans une université américaine. Le frère et la sœur de Farah l’ont bien compris et veulent imiter leur aînée. Mais Farah le regrette. « Je souhaite simplement qu’il y ait au Liban plus d’opportunités en psychologie, constate-t-elle. Aujourd’hui, peu de gens poursuivent leur éducation au Liban pour un master ou un doctorat en psychologie. » En effet, 175 étudiants libanais ont décroché des bourses pour suivre leur master aux États-Unis, et quarante-huit d’entre eux ont même obtenu des bourses pour mener à bien leur doctorat de recherche.

Partir parfaire sa formation aux États-Unis avant… de revenir au Liban, son doctorat en poche, est le rêve de Farah. « Je veux revenir parce que je pense qu’au Liban, nous sommes encore aux premiers balbutiements de la psychologie, affirme-t-elle. Il y a beaucoup de choses à faire au Liban et je veux faire profiter mon peuple de ces connaissances. »

Cinquante ans après les premiers pas d’Amideast au Liban, Rana Melki, directrice des ressources humaines, assure : « Nous pouvons aider tout le monde à accéder à ses formations. »


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