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Liban - Médias

Le blocage de la chaîne des houthis fait partie du « compromis en négociation pour mettre fin au conflit au Yémen »

Capture d’écran de la version anglaise du site web d’al-Massira.

L’opérateur de satellites de télécommunications égyptien NileSat a bloqué mercredi dernier la chaîne télévisée al-Massira, relevant des rebelles houthis yéménites et dont les bureaux sont basés à Beyrouth. Une décision qui intervient au moment où la pression internationale se fait de plus en plus forte pour une résolution de la guerre qui ravage le Yémen depuis 2014.

« Al-Massira était le fer de lance médiatique dans la confrontation des houthis avec les Saoudiens. La chaîne rapportait des faits en direct du terrain ainsi que des informations concernant les avancées technologiques militaires des houthis », explique un responsable proche du Hezbollah, soutien des houthis, interrogé par L’Orient-Le Jour. « Cette chaîne a réussi à faire beaucoup de mal aux Saoudiens, dans le cadre de la guerre psychologique que les deux parties se livrent. Voilà pourquoi ils voulaient la faire taire », ajoute-t-il. À noter que les satellites de NileSat couvrent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

« Ce n’est pas la première fois que Riyad exerce une pression dans ce sens. Il s’agit d’une confrontation ouverte entre deux axes, deux systèmes médiatiques, deux cultures et deux camps (…) NileSat a déjà bloqué la chaîne du Hezbollah, al-Manar, en avril 2016, rappelle le responsable. Ils veulent faire taire les houthis. Cela fait partie du compromis en négociation pour mettre fin au conflit au Yémen », estime-t-il, avant d’ajouter : « Les Égyptiens ont plié au bout du compte face aux demandes saoudiennes. » Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, s’est rendu la semaine dernière en Égypte dans le cadre d’une tournée à l’étranger.


(Lire aussi : Une opportunité inédite pour la tenue de négociations sur le Yémen ?)


Le responsable du parti chiite pense toutefois que l’organe des rebelles yéménites soutenus par l’Iran continuera quand même à diffuser ses émissions, « probablement en ayant recours à des satellites russes ou à internet ». « Je doute qu’ils puissent retourner sur NileSat bientôt. Même le Hezbollah n’a pas encore pu le faire », souligne-t-il.

Commentant le blocage de NileSat, le Hezbollah avait dénoncé dans un communiqué publié mercredi « une décision immorale », fruit de « pressions saoudo-américaines servant à exercer plus de crimes à l’encontre du peuple yéménite soumis à l’injustice ». L’Union des radios et télévisions islamiques basée en Iran a également condamné mercredi la décision de NileSat et salué « le professionnalisme d’al-Massira ainsi que les sacrifices de ses journalistes présents sur le terrain ». Le Parti syrien national social a, quant à lui, dénoncé hier dans un communiqué « une atteinte à la liberté des médias et la liberté d’expression et une tentative d’escamoter les crimes qui sont perpétrés à l’encontre des Yéménites ».


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