Rechercher
Rechercher

Liban - Table ronde

Le Liban veut agir au plus vite en termes de cybersécurité

Depuis 2017, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont conjointement mis en place un projet de coopération avec le Liban, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie en matière de lutte contre la cybercriminalité. Cette initiative, intitulée CyberSud, a notamment pour objectif d’aider ces pays à mettre en place une stratégie nationale de sécurité numérique. C’est dans ce cadre que le Liban s’est récemment doté d’un comité national pour la cybersécurité qui réunit experts, politiques, militaires et universitaires. Celui-ci tâchera d’établir une stratégie cohérente de défense et de dissuasion.

Objectif de ce comité : institutionnaliser la politique globale de lutte contre les menaces intérieures et extérieures à la sécurité informatique du pays. Et pour cela, « il faudra non seulement adapter les mécanismes de sécurité, mais aussi mettre en place des outils permettant à l’État de faire évoluer ses outils de protection au même rythme qu’évolue internet ». La « condition fondamentale du succès » étant avant tout une véritable coordination des différents services de l’État. Le comité mettra également en place une politique de sensibilisation, notamment des entreprises, pour qu’elles protègent mieux leurs données. Comme il le rappelle, « c’est parce qu’il n’y a que très peu de protection que les hackages les plus simples sont aussi les plus efficaces ».

Dans le cadre de la coopération CyberSud, une table ronde a réunie avant-hier les membres du Comité national pour la cybersécurité et des représentants des instances européennes, dont la France. Après une phase d’introduction, dans laquelle sont notamment intervenus le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, l’ambassadeur de France et la chef de la Délégation de l’Union européenne au Liban, les participants ont dressé un état des lieux de la situation du Liban en matière de cybersécurité. La transition numérique, l’état de la menace, les risques d’une cyberattaque massive, les secteurs les plus susceptibles d’être attaqués, ont constitué autant de sujets abordés. Le comité estime qu’il s’agit « d’identifier les risques pour avoir la solution la plus adaptée » tout en s’inspirant des modèles des « pays amis ». Cette volonté s’explique aussi par la demande de la Commission européenne d’une politique commune centralisée afin « d’éviter la fragmentation des efforts ».


(Lire aussi : Le premier cahier de vacances dédié à la sécurité numérique présenté au Liban)


Ainsi, pour partager les expériences et les pratiques, la journée s’est terminée par une présentation de la doctrine française de cyberdéfense et de cybersécurité en présence d’un représentant du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et d’un représentant de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Rappelant que « la souveraineté est aussi numérique », ils ont présenté aux experts les missions des différentes instances en charge de la cybersécurité en France, leurs priorités, leur coordination et leur partenariat avec le secteur privé.

Ce chantier est d’une importance fondamentale car, comme le rappelle l’un des membres du Comité national pour la cybersécurité, « internet évolue constamment, et avec lui les menaces contre les personnes, les sociétés et les États, qu’il s’agisse d’espionnage, de sabotage, de déstabilisation ou de cybercriminalité… ». Si internet a apporté une foule de progrès dans tous les secteurs, la dépendance de nos sociétés au web peut « menacer la capacité souveraine des États à protéger leurs citoyens ». À ces conséquences politiques, s’ajoutent des conséquences économiques comme en témoignent les 445 milliards de dollars que coûte chaque année la cybercriminalité à l’économie mondiale. C’est pour cela que les membres du Comité national pour la cybersécurité veulent agir au plus vite, se promettant de « cesser les conférences et les ateliers pour passer au plus vite à l’action ».

À juste titre car le Liban a du retard à rattraper : l’Union internationale des télécommunications l’a classé à la 118e position des pays en termes de politique cybersécuritaire. En comparaison, le sultanat de Oman est quatrième…


Lire aussi

Protection des données, sécurité, liberté d’expression et manipulation sur les médias sociaux à l’USJ

Cyberattaque : acte d'accusation contre Khalil Sehnaoui et deux jeunes hackers

Depuis 2017, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe ont conjointement mis en place un projet de coopération avec le Liban, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie en matière de lutte contre la cybercriminalité. Cette initiative, intitulée CyberSud, a notamment pour objectif d’aider ces pays à mettre en place une stratégie nationale de sécurité numérique. C’est...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut