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Liban - Palestiniens

Retour à la normale dans le camp de Miyé w Miyé

Le départ en Syrie de Jamal Sleimane, chef d’Ansar Allah, a été facilité par le Hezbollah, selon une source bien informée.


Le camp de Miyé w Miyé, une scène instable ces dernières semaines. Photo d’archives/ANI

« Après les efforts fournis par les parties palestinienne et libanaise, qui ont permis de trouver des solutions essentielles aux événements tragiques et désolants qui ont eu lieu dans le camp de Miyé w Miyé, la situation est maintenant revenue à la normale dans le camp », ont annoncé les différentes factions palestiniennes. Dans un communiqué, elles ont assuré que « les éléments armés se retireront du camp et les écoles et commerces vont rouvrir leurs portes ». « Les habitants peuvent rentrer chez eux et nous allons commencer les travaux de réparation des dommages causés », ont-elles précisé.

Hier matin, le chef du groupuscule palestinien Ansar Allah (proche du Hezbollah), Jamal Sleimane, est parvenu à s’échapper du camp, accompagné de 17 partisans, une condition du Fateh pour mettre fin aux combats entre les deux parties. L’Agence nationale d’information (ANI, officielle) a indiqué que Sleimane, recherché par la justice libanaise, ainsi que les autres fugitifs sont partis vers la région de Mazzé, en Syrie, et que les 17 personnes l’accompagnant sont des membres de sa famille et ses gardes du corps.


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En début d’après-midi, l’armée avait démenti des informations selon lesquelles elle aurait participé à une réunion de sécurité dans une caserne de Saïda pour préparer le départ de Jamal Sleimane. « Le commandement de l’armée dément cette information et invite les médias à vérifier leurs informations auprès de sources compétentes avant toute publication », souligne le communiqué.

Toutefois, selon une source bien informée interrogée par L’Orient-Le Jour, cette fuite en Syrie est le résultat d’une réunion qui s’était tenue dans la banlieue sud de Beyrouth entre Ansar Allah, le Hezbollah et l’armée, qui n’aurait certes pas voulu que son implication dans ce processus soit publique, d’où le démenti. Priée de commenter ce départ de Sleimane vers la Syrie, cette source estime que « rien n’arrive à son terme au Liban ». Elle s’explique : l’intention première de l’armée et du Fateh était d’en finir avec ce groupuscule et de livrer Sleimane aux autorités, lui qui fait l’objet de plusieurs poursuites, notamment dans plus d’une accusation d’assassinat. Mais c’est le Hezbollah, poursuit-elle, qui a refusé que des comptes soient demandés au chef de ce groupe, arrangeant par le fait même son départ vers la Syrie.

Le départ de Jamal Sleimane devrait mettre un terme à la tension dans ce petit camp où les combats avaient inquiété les habitants du village libanais de Miyé w Miyé qui le jouxte. Mardi, des sources proches du dossier avaient indiqué à L’Orient-Le Jour que le Fateh exigeait que Jamal Sleimane sorte du camp en échange d’un allègement de la pression exercée sur les miliciens de sa formation. Selon ces sources, le chef d’Ansar Allah était retranché avec une quarantaine de ses partisans dans un « périmètre de sécurité » qu’il contrôlait dans le camp.

Le Fateh avait mobilisé ses partisans, qui avaient organisé récemment un sit-in pour réclamer le départ de Jamal Sleimane. Mais le même jour, un communiqué signé des « fils de Miyé w Miyé », partagé sur les réseaux sociaux, exhortait le chef du groupuscule à demeurer dans le camp.

Selon les mêmes sources, Jamal Sleimane est recherché par la justice libanaise, notamment après les aveux de son numéro deux, arrêté en septembre pour son implication dans la tentative d’assassinat d’un responsable de la sécurité à l’ambassade de Palestine, Ismaïl Charrouf, à Saïda en janvier 2017.

La semaine dernière, après plusieurs jours de combats, les factions palestiniennes présentes dans le camp avaient conclu un accord de cessez-le feu, prévoyant notamment l’acheminement de vivres à l’intérieur du camp et le déploiement de partisans non armés du Hamas, du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), ainsi que d’un autre groupuscule, afin de surveiller le respect du cessez-le-feu. Les accrochages avaient fait deux morts et une vingtaine de blessés dans les rangs du Fateh.


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