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Crainte d'un "effet domino" à Marseille après la découverte d'un sixième corps sous les décombres

"Ça m'a fait remonter à la surface des souvenirs de la guerre, quand j'étais enfant", témoigne Yoanna, étudiante libanaise de 27 ans, après avoir été chercher quelques objets personnels à son domicile, un peu plus loin dans la rue.

Des pompiers retirant les décombres du site où se sont écroulés plusieurs bâtiments, le 5 novembre 2018, à Marseille, dans le sud de la France. AFP PHOTO / BMPM/SM / Loic AEDO

Le corps d'une sixième victime, un homme, a été retrouvé mercredi sous les gravats des trois immeubles vétustes qui se sont disloqués lundi au cœur de Marseille, dans le sud-est de la France, et plusieurs immeubles voisins sont désormais totalement interdits d'accès, par crainte d'"un effet domino".

Les corps de trois autres hommes et deux femmes avaient déjà été retrouvés dans les gravats depuis mardi matin.

Parmi ces six victimes, trois ont été identifiées comme étant des locataires de l'un des immeubles qui s'est effondré, a précisé Xavier Tarabeux, le procureur de la République de Marseille à l'AFP.

"A ce stade", les causes précises de l'effondrement des immeubles "ne sont pas établies", a souligné par ailleurs Xavier Tarabeux au cours d'une conférence de presse.

"En l'état, il est prématuré d'imputer des responsabilités pénales" compte tenu "de la complexité de la situation", a-t-il ajouté. "On ignore lequel des deux immeubles a entraîné l'effondrement", a-t-il poursuivi, rappelant que les constructions de la rue d'Aubagne dataient de la fin du XVIIIe siècle et que les immeubles avaient été construits en "s'appuyant les uns contre les autres".

Plus de 48 heures après l'effondrement des deux premiers immeubles, rue d'Aubagne, non loin du très touristique Vieux-Port, l'espoir de retrouver des survivants est de plus en plus mince.

"Les recherches se poursuivent pour retrouver d'autres victimes", a déclaré le procureur. "Cinq locataires de l'immeuble étaient selon nous présents au moment du drame, il est possible également que d'autres personnes aient été dans cet immeuble", a-t-il poursuivi.

"Très, très vraisemblablement cinq personnes", ainsi que "trois visiteurs", se trouvaient dans le seul des immeubles effondrés officiellement habité, au moment de la catastrophe, avait précisé le procureur de Marseille mardi soir.

Dès lundi soir, le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner avait prévenu qu'il avait "peu de chance que l'on puisse trouver des poches de survie", l'effondrement d'un troisième immeuble, lundi après-midi, ayant écrasé les gravats des deux premiers.

Les secouristes craignent également désormais "un effet domino" dramatique dans cette rue en pente, située au sein d'un quartier très populaire, "où les immeubles sont appuyés les uns sur les autres, en épi", comme l'a expliqué mardi matin un secouriste de Marseille à l'AFP.

Selon un rapport remis au gouvernement en 2015, le logement indigne menace la santé ou la sécurité de 100.000 habitants dans la deuxième ville de France.


(Pour mémoire : État d'urgence à Gênes après l'effondrement meurtrier d'un pont autoroutier)


"Souvenirs de la guerre au Liban"

De nombreux immeubles de la rue ont été évacués après le drame, mais dans certains d'entre eux, les habitants peuvent encore récupérer rapidement quelques affaires, un par un, accompagnés par les secouristes.

Dans un baluchon fabriqué avec des draps, Safina Athomani, mère de famille d'origine comorienne, casque de chantier sur la tête, a récupéré dans son appartement des vêtements et des peluches de ses deux enfants. Le pompier qui l'accompagne porte lui une lourde valise, ainsi qu'un sac plastique où elle a pu emporter une petite gazinière.

"Ca m'a fait remonter à la surface des souvenirs de la guerre, quand j'étais enfant", explique Yoanna, étudiante libanaise de 27 ans, après avoir été chercher quelques objets personnels à son domicile, un peu plus loin dans la rue.

Les 105 personnes évacuées par mesure de sécurité ont été relogées dans une soixantaine de chambres d'hôtels du centre-ville, a indiqué la mairie, pointée du doigt par les habitants du quartier, qui fustigent depuis lundi le mauvais état des immeubles.

Deux des trois immeubles écroulés étaient murés et théoriquement inhabités. L'un d'eux, frappé par un arrêté de péril en 2008, avait fini par être acheté par la mairie au bout de 10 ans de démarches.

Dans le troisième en revanche, neuf appartements sur dix étaient habités. Pourtant, depuis 2007, les signaux d'alerte se multipliaient: effondrement du plafond du hall d'entrée, fissures inquiétantes... Un expert agréé auprès du tribunal avait visité l'immeuble le 18 octobre sans préconiser de l'évacuer.


Pour mémoire

A Gênes, le pont s'est écroulé et la vie s'est arrêtée

Le corps d'une sixième victime, un homme, a été retrouvé mercredi sous les gravats des trois immeubles vétustes qui se sont disloqués lundi au cœur de Marseille, dans le sud-est de la France, et plusieurs immeubles voisins sont désormais totalement interdits d'accès, par crainte d'"un effet domino". Les corps de trois autres hommes et deux femmes avaient déjà été retrouvés dans...

commentaires (1)

Ca m'a fait remonter à la surface des souvenirs de la guerre, quand j'étais enfant", explique Yoanna, étudiante libanaise de 27 ans. Sauf que si elle a 27 ans elle est donc née en 1991 cad l'année de la fin de la guerre au Liban!

Tina Chamoun

21 h 35, le 07 novembre 2018

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Commentaires (1)

  • Ca m'a fait remonter à la surface des souvenirs de la guerre, quand j'étais enfant", explique Yoanna, étudiante libanaise de 27 ans. Sauf que si elle a 27 ans elle est donc née en 1991 cad l'année de la fin de la guerre au Liban!

    Tina Chamoun

    21 h 35, le 07 novembre 2018

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