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À La Une - France

A Verdun, Macron promeut une Europe forte contre "l'absurdité" des nationalismes

Le président dénonce sur "l'absurdité de ces conflits, l'absurdité du nationalisme belliqueux". 

Le président français Emmanuel Macron à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) le 5 novembre 2018. AFP / POOL / ludovic MARIN

Le président français Emmanuel Macron se rend mardi dans trois lieux symboliques du carnage de la Grande Guerre, dont Verdun, l'occasion de promouvoir une Europe forte et pacifique contre "l'absurdité" des nationalismes.

A l'aube de la troisième étape de son "itinérance mémorielle" entamée dimanche, le président a dénoncé sur Europe 1 "l'absurdité de ces conflits, l'absurdité du nationalisme belliqueux" dont il décèle le retour dans "une Europe de plus en plus fracturée" par des partis qui "jouent sur les peurs partout". Il a appelé, dans un entretien enregistré la veille au soir, à entendre ces peurs, notamment celle d'une "Europe ultralibérale qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre".

"On a besoin d'une Europe qui protège davantage les salariés, qui soit moins ouverte à tous vents", a-t-il plaidé, sans omettre la peur des migrants : "Il faut lui apporter une réponse véritable, avec nos principes, en octroyant l'asile à ceux qu'on doit protéger, avec une politique de développement et de sécurité et de protection de nos frontières par ailleurs".

A six mois des élections européennes en vue desquelles les partis antisystème ont le vent en poupe, le président se veut à l'initiative, et cela passe aussi par des grands projets. Face au désengagement américain, face au péril "des puissances autoritaires qui réémergent et se réarment aux confins de l'Europe", il a ainsi promu dans son interview une Europe capable de prendre en charge sa sécurité "de manière plus souveraine".

M. Macron a notamment appelé les Européens à se "protéger à l'égard de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis d'Amérique", en évoquant la décision de Donald Trump de se retirer d'un traité de désarmement nucléaire datant des années 80.

La président est arrivé dans la matinée aux Eparges, théâtre de combats dantesques en 1915. L'occasion pour Emmanuel Macron de saluer la mémoire de Maurice Genevoix, l'un de ses écrivains préférés, qui y a été blessé et en a fait le récit saisissant dans son recueil "Ceux de 14". "C'est un choix du cœur", a-t-il expliqué dans un entretien aux quotidiens de l'Est du groupe Ebra. Il devrait annoncer son "projet mémoriel pour Genevoix", qui pourrait faire son entrée au Panthéon, au milieu des grandes figures de la Nation.

Une telle démarche est souhaitée par la famille de l'auteur de Raboliot, décédé en 1980.


L'Armée noire célébrée
Emmanuel Macron est attendu ensuite à Verdun, à quelques kilomètres, pour honorer les héros de la plus longue et la plus célèbre des batailles de la guerre. Il visitera avec 20 lycéens l'émouvant ossuaire où reposent les restes de 130.000 soldats français et allemands.

Au total, 300.000 combattants ont été tués entre février et décembre 1916, dans l'enfer de Verdun, fait de boue, de froid et de bombardements dans les tranchées, comme celle, légendaire, des Baïonnettes.

Cette journée se terminera à Reims avec un hommage aux héros de "l'Armée noire", ces troupes coloniales composées principalement de tirailleurs sénégalais. Ils sont 200.000 à être montés au front et 30.000 sont morts.

Emmanuel Macron sera accompagné du président malien Ibrahim Boubakar Keita, le premier des chefs d'Etat à participer aux célébrations avant la Britannique Theresa May, l'Allemande Angela Merkel et l'Américain Donald Trump, présent à Paris les 10 et 11 novembre avec une soixantaine d'autres dirigeants internationaux.

Comme la veille à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), le chef de l'Etat rencontrera les élus de la Meuse au cours d'un déjeuner républicain, l'occasion d'écouter leurs doléances alors que l'exécutif mène une vaste offensive pour améliorer ses relations avec les collectivités après des mois de froid.

Attentif également à la grogne qui monte contre la hausse du prix des carburants, Emmanuel Macron a annoncé sur Europe 1 vouloir regarder "comment améliorer le chèque énergie" pour les ménages modestes; ainsi que l'extension à l'ensemble de la France de la défiscalisation de l'aide au transport mise en place par la région Hauts-de-France.

Qualifiant de "bonne philosophie" ce coup de pouce pour ceux qui ont plus de 30 km par jour de déplacement, il a confirmé que "cette aide sera défiscalisée" dans toute la France.

Le président français Emmanuel Macron se rend mardi dans trois lieux symboliques du carnage de la Grande Guerre, dont Verdun, l'occasion de promouvoir une Europe forte et pacifique contre "l'absurdité" des nationalismes.A l'aube de la troisième étape de son "itinérance mémorielle" entamée dimanche, le président a dénoncé sur Europe 1 "l'absurdité de ces conflits, l'absurdité du...

commentaires (5)

Plus qu'une nuance entre nationalisme et patriotisme. Le premier divise les peuples et dans certains cas s'apparente au fascisme. Le deuxième est sain, souhaitable et essentiel pour la défense d'un pays et une nation. La mesure n'est-elle pas la plus précieuse des sagesses ?

Sarkis Serge Tateossian

12 h 52, le 06 novembre 2018

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Commentaires (5)

  • Plus qu'une nuance entre nationalisme et patriotisme. Le premier divise les peuples et dans certains cas s'apparente au fascisme. Le deuxième est sain, souhaitable et essentiel pour la défense d'un pays et une nation. La mesure n'est-elle pas la plus précieuse des sagesses ?

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 52, le 06 novembre 2018

  • Le nationalisme c' est l' attachement à la terre , c' est la dette vis-à-vis des generations passées qui l' ont preservé. L' Europe est un concept arithmétique, fait d' addition, et beaucoup de soustractions...Un violence rampante faite à l' histoire, une arche de Noé vulnérable ouverte à tous les assauts, et qui va rapidement se retrouver quille à l' air...

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 34, le 06 novembre 2018

  • On pourra petit déjeuner , aller nous promener dans les bois , ensuite on pourra déjeuner et faire une sieste carabinée , on pourra faire une balade sur les Champs Elysées , avant de passer à table pour le diner , on ira se prendre un verre dans un pub irlandais ou écossais , aller se coucher pour une bonne nuit .....et la France de Macron ou d'un autre sera toujours là à parler , à parler , à parler , à parler ......

    FRIK-A-FRAK

    12 h 13, le 06 novembre 2018

  • Le nationalisme peut être négative mais aussi positive. Ce n'est pas une bonne stratégie de dénoncer le nationalisme en géneral, sans faire distinction de facettes positives et négatives du nationalisme ...

    Stes David

    11 h 36, le 06 novembre 2018

  • Je suis d'accord avec le président Macron.... Mais quel est l'intérêt de dénoncer le nationalisle belliqueux et inviter pour les cérémonie marquant le centenaire de cette boucherie de la première guerre plus de 80 présidents de différents pays parmi eux le président Erdogan .... représentant le nationalisme turc le plus exacerbé à la porte de l'Europe, dont son pays a commis le premier génocide du siècle dernier et qui continu à le nier, et reste inpuni ! C'est ce langage de faiblesse qui encourage le nationalisme "belliqueux" Des fascistes ignares.

    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 46, le 06 novembre 2018

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