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Campus - FRANCOPHONIE

Le Choix de l’Orient, un prix qui suit bon cours

Pour sa 7e édition, le prix littéraire Le Choix Goncourt de l’Orient continue de mobiliser les amoureux des lettres dans le monde de la francophonie. Depuis plusieurs semaines déjà, les étudiants des 33 universités parmi les 12 pays représentés s’adonnent à la lecture des ouvrages sélectionnés par l’Académie Goncourt en vue d’élire « le meilleur ouvrage d’imagination en prose » de l’année 2018. Verdict le vendredi 9 novembre lors de la proclamation du prix au nouveau BIEL (Furn el-Chebback).

Préparation studieuse du jury Goncourt étudiant à la faculté des lettres de l’Université libanaise, section 2, à Fanar. Photo DR

Voilà de quoi respirer un peu. De quoi sortir pour quelque temps de l’implacable marche d’un monde où l’efficience économique a remplacé l’humain ; de quoi souffler entre deux courses financières vers un lieu où l’évasion n’est pas condamnable, mais récompensée, vers un univers dans lequel on salue et respecte l’esthétique, où l’on applaudit la langue, où l’on valorise émotion et imagination.

Depuis 2012, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et l’Institut français du Liban, en partenariat avec le plus ancien, le plus médiatisé et peut-être le plus prestigieux des prix littéraires français, le Prix Goncourt (créé en 1892 par Edmond Goncourt), organisent Le Choix Goncourt de l’Orient, prix littéraire régional décerné par des étudiants des universités du Liban et du Moyen-Orient à une œuvre littéraire francophone issue de la deuxième sélection de l’Académie Goncourt. Cette année, on parle de plus de 400 étudiants impliqués dans l’événement issus des 12 pays participants – Liban, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, Irak, Iran, Jordanie, Palestine, Soudan, Syrie et Arabie saoudite – et 37 jurys étudiants créés. Des chiffres en hausse (il y avait 5 pays participants la première année) qui attestent de l’attractivité et de l’essor de ce prix à double identité orientale et francophone.

Et une nouvelle venue pour cette édition : l’Arabie saoudite, représentée par l’Université de la princesse Noura. Nadia Lise Ibrahim, coordinatrice du projet dans cette université, raconte : « Le Choix Goncourt de l’Orient est un prix littéraire d’une importance fondamentale pour l’Arabie saoudite, car l’étude de la littérature pour ce pays représente l’un des paliers essentiels sur lesquels se base l’histoire de la culture arabe, où l’on assiste à une véritable richesse littéraire. De plus, ce prix incite les étudiants à lire des œuvres contemporaines de littérature francophone et les encourage à porter un jugement critique, à débattre et rédiger des chroniques littéraires, facilitant le dialogue interculturel et permettant l’innovation pédagogique et le contact durable avec les étudiants des universités membres de l’AUF au Moyen-Orient. »

Des avantages certains pour la francophonie et les étudiants donc, que certains ayant déjà participé au prix rappellent, comme Musab Masri. Ce dernier, qui était président de jury issu de l’université Khartoum au Soudan lors de l’édition 2017, est « très fier que (son) université participe une nouvelle fois au Prix Goncourt Choix de l’Orient », soulignant au passage que « les études littéraires et non littéraires de français au Soudan se portent très bien grâce à l’intérêt pour la langue française qui monte et parce que le Soudan ouvre de plus en plus ses portes aux pays francophones de l’Afrique. Si la francophonie est à la mode au Soudan, c’est parce que le fait de parler français permet de trouver plus facilement du travail qu’une autre langue ici ». Du côté de l’Égypte, Mervat el-Shafey de l’université de Tanta, une étudiante qui participe pour la deuxième fois au prix et qui était présidente de jury l’année dernière, estime que « l’expérience de la lecture elle-même est très enrichissante pour les étudiants, car cela permet de connaître les auteurs contemporains et leurs œuvres, d’élargir leur bagage linguistique et de s’initier à la critique littéraire ». Elle ajoute enfin que « le contact avec les étudiants des autres universités est très intéressant sur le plan pédagogique ».

La lecture détourne de la violence

Au Liban, ouverte à tous les étudiants, la participation au prix en tant que juré attire des profils divers, tel Salem Dabliz, étudiant en 2e année de gestion à l’USJ, qui a pris ce cours en optionnel par intérêt pour la littérature. « À vrai dire, je suis bon lecteur en général, mais j’ignorais l’existence du Prix Goncourt Choix de l’Orient. Quand j’ai entendu parler d’un cours dirigé vers la littérature, j’ai tenté ma chance », explique-t-il. D’autant plus enthousiasmé que les livres de cette sélection sont « très divers et traitent de différents sujets ». Le futur gestionnaire voit loin et rappelle que « le Liban est dans un état instable à cause du climat politique et je crois bien que ce genre d’événements parvient à réunir tous les Libanais qui ont pour intérêt commun la littérature. Un tel prix est important dans notre pays aussi parce que la lecture détourne de la violence et unit les jeunes au-delà de toutes les différences ».

Rendez-vous le vendredi 9 novembre à 15h pour la proclamation du Prix Choix Goncourt de l’Orient en présence de deux grands auteurs : Tahar ben Jelloun, membre de l’Académie Goncourt, et Véronique Olmi, lauréate du Prix Choix Goncourt de l’Orient 2017. Elle sera suivie par un débat public dirigé par la romancière francophone Salma Kojok qui préside le grand jury étudiant.


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