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À La Une - Arabie saoudite

Khashoggi/Ventes d'armes à Riyad : Merkel dit toujours non, Macron dit toujours oui

Le ton est plus mesuré mais sur le fond la division reste donc claire entre les deux leaders, la chancelière se plaçant sur un terrain moral alors que le président français s'affiche plus pragmatique.


La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, le 27 octobre 2018 à Istanbul, lors d'un sommet sur la Syrie. REUTERS/Murad Sezer

Angela Merkel reste décidée à ne plus vendre d'armes à Riyad, et Emmanuel Macron à les poursuivre : les deux dirigeants se sont de nouveau opposé samedi sur les sanctions à décider après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais sans les critiques acerbes de la veille.

Présents à Istanbul pour un sommet sur la Syrie, les deux dirigeants ont improvisé un bref échange pour tenter de crever l'abcès, après les violentes critiques implicites d'Emmanuel Macron la veille contre la chancelière. Tout deux "ont eu un échange apaisé" et convenu d'avoir à l'avenir "une position coordonnée au niveau européen" sur des sanctions contre Riyad, a expliqué la présidence française. "Pour une prochaine prise de position, ils n'annonceront rien sans s'être coordonnés d'abord", a assuré l'Elysée.

Mais lors de la conférence de presse à l'issue du sommet, chacun a réaffirmé avec force sa position. Angela Merkel a redit avoir "pris la décision d'arrêter toute exportation d'armes" vers l'Arabie saoudite. Emmanuel Macron a aussitôt pris la parole pour déclarer fermement que toute sanction contre Riyad devait être prise "au niveau européen" et "ne saurait se limiter à tel ou tel secteur".

Comme il l'a dit vendredi et répété à la chancelière samedi lors de leur tête-à-tête, pour lui les ventes d'armes n'ont "rien à voir" avec l'assassinat du journaliste. Une fois "les responsabilités établies", a-t-il ajouté devant la presse, "des sanctions devront être prises" mais "cohérentes, complètes, extrêmement concrètes et proportionnées".

En début de semaine, l'Allemagne avait appelé les Européens à cesser les ventes d'armes à Ryad et décidé de les stopper. Un appel qui ciblait en particulier la France, grand fournisseur d'armes à ce pays.

Interrogé par la presse à Bratislava vendredi, Emmanuel Macron a réagi avec virulence, accusant implicitement l'Allemagne de "démagogie". "C'est pure démagogie que de dire d'arrêter les ventes d'armes", avait-il lancé, avant d'ironiser sur les pays qui réclament cet embargo alors "qu'ils vendent parfois plus (d'armes) que la France à travers leurs joint-venture". Deux allusions qui ciblaient clairement l'Allemagne. Il avait même suggéré que les sanctions portent sur les ventes de voitures, dont l'Allemagne est un grand exportateur.


(Lire aussi : Affaire Khashoggi : le dilemme des marchands d’armes)


A qui vend-on des armes ?
Dans leur bref entretien de samedi, le Français a évité les mots qui fâchent. "Ils ne sont pas revenus sur les termes de +démagogie+ ou de +joint venture+", a précisé la présidence française, même si "aucun n'a fait de mea culpa". Mais Angela Merkel lui a "redit que la question qui se pose est à qui on vend des armes et à quel type de pays", selon la même source.

Le ton est plus mesuré mais sur le fond la division reste donc claire entre les deux leaders, la chancelière se plaçant sur un terrain moral alors que le président français s'affiche plus pragmatique.

Un positionnement qui rappelle celui de Donald Trump, qui, tout en condamnant avec force l'assassinat du journaliste, s'est dit opposé à l'arrêt des ventes d'armes à Riyad. Le président américain a expliqué qu'une telle décision nuirait "beaucoup plus aux Etats-Unis" qu'à l'Arabie saoudite.

Ce désaccord franco-allemand tombe au mauvais moment, alors qu'Emmanuel Macron cherche à rassembler ses alliés modérés européens, à sept mois des élections européennes, et fragilise un couple moins solide qu'auparavant.

Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Paris aurait menacé indirectement de mettre un terme au projet de développement d'un avion de combat franco-allemand, si Berlin ne donnait pas son accord dès le début pour que le futur appareil soit vendu sans restriction à l'export, "y compris dans des pays en crise comme l'Arabie saoudite".


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Angela Merkel reste décidée à ne plus vendre d'armes à Riyad, et Emmanuel Macron à les poursuivre : les deux dirigeants se sont de nouveau opposé samedi sur les sanctions à décider après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais sans les critiques acerbes de la veille. Présents à Istanbul pour un sommet sur la Syrie, les deux dirigeants ont improvisé un bref échange pour ...

commentaires (4)

TOUS FINIRONT PAS SEPARER L,ECONOMIE DONC LES VENTES D,ARMES DE L,AFFAIRE KHASHOGGI QUI EST UN CRIME DONT SEULE LA JUSTICE DOIT S,EN OCCUPER !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 54, le 28 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • TOUS FINIRONT PAS SEPARER L,ECONOMIE DONC LES VENTES D,ARMES DE L,AFFAIRE KHASHOGGI QUI EST UN CRIME DONT SEULE LA JUSTICE DOIT S,EN OCCUPER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 54, le 28 octobre 2018

  • VOICI COMMENT 2 PAYS AVEC LES MÊMES PRINCIPES DITS DE ( DEMOCRATIE, LIBERTE D'EXPRESSION, DE LA FEMME ETC....) QU'ON VOIT REAGIR DIFFEREMMENT . POURQUOI EST CE COMME CA ? DES RAISONS ECONOMIQUES ? DES RAISONS DE MORALE A 2 BALLES ? OU ALORS DES INTERETS PROPRES A CHAQUE PAYS ? TOUJOURS EST IL QUE LA CACOPHONIE EST DU COTE OCCIDENTAL , BIEN EN MAL GLOBALEMENT , ON NE VOIT MEME PLUS LE CHARCUTAGE DE CE PAUVRE JOURNALISTE PAR UN HERITIER CHARCUTIER , MAIS ON ESSAYE A PRESENT DE PENSER STRATEGIE CAD COMMENT CONTRER L'AVANCEE DES RESISTANTS JUSQU' AU COEUR MEME DE LEUR PAUVRE CONSCIENCE MILITARO-POLITICO-MILITAIRE .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 02, le 28 octobre 2018

  • L'Allemagne n'a tien à perdre elle vend peu de choses comme armements , son bilan est excédentaire, c'est une garce. Regardez ce qu'elle a fait à la Grèce

    Eleni Caridopoulou

    11 h 33, le 28 octobre 2018

  • LA JUSTICE DANS L,AFFAIRE KHASHOGGI DOIT SUIVRE SON COURS. LES SANCTIONS ECONOMIQUES OU SUR LES ARMES SERAIENT CONTRE LA SAOUDITE UNE ERREUR ENORME SURTOUT EN CE QUI CONCERNE LA GUERRE DU YEMEN. LA FAUTE DE L,ELIMINATION DE SADDAM DEVRAIT SERVIR D,EXEMPLE. IL A SERVI A L,EXPANSION IRANIENNE DANS LA REGION. L,AFFAIBLISSEMENT DE L,ARABIE AURAIT DES REPERCUSIONS PIRES CAR IL FACILITERAIT L,HEGEMONIE IRANIENNE DANS LA REGION ET RESULTERA EN GUERRES REGIONALES ! DONC EN PLUS DE MIGRANTS VERS L,EUROPE ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 11, le 28 octobre 2018

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