La formation du gouvernement que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, essaie de mettre sur pied depuis mai butait toujours samedi sur l'attribution du ministère de la Justice, que les Forces libanaises convoitent et auquel le président libanais, Michel Aoun, reste attaché.
"Le président a dit ce qu'il avait à dire au sujet du ministère de la Justice, il ne vas pas faire de concessions à ce niveau à quelque partie que ce soit", a déclaré une source à la chaîne LBCI.
Des sources proches de la présidence de la République, citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chedid, avaient rapporté dans la journée de vendredi que le chef de l’État n'entendait pas céder le ministère de la Justice aux FL. Ces sources avaient renvoyé cet attachement au fait que le président insiste pour que le ministère de la Justice soit à égale distance de toutes les parties, et qu'une personnalité qui lui est proche est seule capable d'assurer cette neutralité, le chef de l’État étant le garant du respect de la Constitution. Le ministère de la Justice est aujourd'hui dirigé par Salim Jreissati, nommé par le président de la République et affilié au Courant patriotique libre.
Des informations avaient évoqué ces derniers jours l’éventualité que le président de la République octroie ce ministère aux FL, mais une source du CPL avait affirmé à L’Orient-Le Jour que la Justice resterait entre les mains du parti aouniste.
(Lire aussi : Gouvernement : la Justice, dernier obstacle avant le dénouement ?)
Le député Antoine Habchi (FL) a dénoncé ce changement soudain. "Il y a deux jours, l'optimisme planait après que nous ayons facilité les choses et le ministère de la Justice allait revenir aux Forces libanaises, avec l'accord du président et du Premier ministre désigné, a-t-il dit. D'un coup de baguette magique il y a eu un changement et on ne sait pas comment la Justice ne revient plus aux FL". "En dépit de toutes les complications, nous sommes optimistes sur le fait que nous allons revenir à l'accord conclu il y a deux jours et que le gouvernement sera formé", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, Saad Hariri avait affiché son optimisme et affirmé à propos de cette polémique entourant l'attribution du ministère de la Justice que "tous les problèmes ont une solution".
Selon le député Ibrahim Kanaan (CPL), les contacts se poursuivaient samedi afin que soit formé le gouvernement le plus vite possible. "Chaque partie est censée avoir sa part", a-t-il dit affirmant que "la part des FL, (trois ministres et la vice-présidence du Conseil), tenait compte du critère adopté". Au sujet du portefeuille de la Justice, M. Kanaan a affirmé que le président Aoun "a annoncé à plusieurs reprises que son mandat débutait avec le premier gouvernement formé à l'issue des législatives et que la première base pour la réforme était la justice". "Priver le président Aoun de ce portefeuille n'est pas adéquat, il a un projet qu'il veut réaliser et pour cette raison il tient à ce portefeuille", a poursuivi le député.
Sur la possibilité qu'un gouvernement soit formé sans que les FL n'en fassent partie, M. Kanaan a répondu: "Personne ne veut cela".
A l'issue d'une réunion regroupant, en fin de journée, Saad Hariri et Samir Geagea à la Maison du Centre, en présence des ministres sortants de l'Information, Melhem RIachi (FL) et de la Culture, Ghattas Khoury (Futur), M. Riachi a affirmé que "l'atmosphère est positive". "Nous avons étudié en profondeur la situation actuelle concernant le gouvernement et la formation d'un cabinet équilibré", a-t-il souligné.
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En filigrane les sanctions prochaines et bien evidemment le TSL ...
Remy Martin
21 h 13, le 20 octobre 2018