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À La Une - Proche-Orient

Suspension du fioul à Gaza : Israël accentue la pression sur le Hamas

L'Autorité palestinienne "est en proie à une paranoïa profonde", croyant à "un vaste complot entre Israël, les Etats-Unis et l'ONU pour créer un mini-Etat à Gaza et mettre Abbas sur la touche", selon un expert.

Un camion citerne alimente en fuel une centrale électrique à Nousseira, dans la bande de Gaza, le 9 octobre 2018. AFP / SAID KHATIB

En suspendant la livraison de fioul à Gaza après un nouvel accès de violence dont il accuse le Hamas, Israël remet en cause une mesure qui était censée soulager les maux du territoire palestinien et atténuer des mois de tensions.
L'accord sur la livraison de fioul, obtenu par l'ONU et soutenu par les Etats-Unis, avait vu la livraison cette semaine de milliers de litres de fioul payé par le Qatar dans l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

Mais le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a annoncé vendredi l'arrêt "immédiat" d ces livraisons, vitales pour la production d'électricité dans cette enclave sous blocus, après des affrontements qui ont coûté la vie à sept Palestiniens dans la bande de Gaza, le long de la frontière avec Israël.
Samedi, M. Lieberman a affirmé sur son Twitter que les livraisons de carburants et de gaz à Gaza ne reprendront qu'en cas "d'arrêt total des violences, du lancement de ballons incendiaires (de Gaza vers Israël) et de l'utilisation de pneus brûlés face aux localités israéliennes" voisine du territoire.
L'accord sur le fioul a été conclu sans l'aval de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, une première pour Gaza selon des diplomates.
Il a soulevé à cet égard des interrogations quant à une éventuelle marginalisation de M. Abbas, interlocuteur obligé de la communauté internationale pendant des années.

Des camions transitant par Israël avaient livré depuis mardi des centaines de milliers de litres de carburant destinés à la seule centrale électrique du territoire coincé entre l'Etat hébreu, l'Egypte et la Méditerranée. Le Qatar, soutien de longue date du Hamas, paie le carburant (60 millions de dollars pour six mois).


(Lire aussi : Sept Palestiniens tués à Gaza, Israël ordonne l'arrêt des livraisons de fioul)


Rupture avec l'émissaire onusien
L'objectif était que les Gazaouis puissent avoir du courant plus longtemps que les quatre heures qu'ils reçoivent chaque jour tout en dissipant les tensions faisant craindre une quatrième guerre entre Israël et le Hamas. 
L'Autorité palestinienne avait toutefois dénoncé cet accord.
Cette instance, préfiguration d'un Etat découlant des Accords d'Oslo signés il y a 25 ans, reste officiellement l'interlocuteur reconnu, y compris pour Gaza, alors que le Hamas est considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis ou l'Union européenne.
En fait, l'Autorité ne gouverne plus que sur des fragments de la Cisjordanie occupée par Israël. Le Hamas l'a évincée de Gaza par la force en 2007. Et elle craint aujourd'hui que l'administration Trump et d'autres ne cherchent à la court-circuiter, à éloigner davantage Gaza de la Cisjordanie et à assombrir encore les perspectives de création d'un Etat palestinien.
Mais, selon des officiels étrangers s'exprimant sous couvert d'anonymat, l'Autorité n'a pas fait grand-chose pour Gaza depuis dix ans. Au contraire, elle a pris de sévères sanctions financières pour forcer le Hamas à lui laisser reprendre pied à Gaza.
"On pourrait finir par devoir choisir entre travailler avec l'Autorité et soulager Gaza d'un point de vue humanitaire", dit un diplomate occidental.

Au-delà des questions humanitaires, M. Abbas s'alarme des efforts déployés par l'ONU et l'Egypte pour instaurer une trêve durable entre Israël et le Hamas.
Un haut responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont émane l'Autorité, a indiqué jeudi que les Palestiniens ne voulaient plus traiter avec l'envoyé de l'ONU, Nickolay Mladenov, en raison de son intercession entre Israël et le Hamas.


(Lire aussi :  Conflit israélo-palestinien : la solution à deux Etats et les alternatives)


"Paranoïa"
Dans une récente et rare interview, le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, a exhorté la communauté internationale à admettre que le mouvement était incontournable et à traiter avec lui.
Ramallah, où siège l'Autorité, "est en proie à une paranoïa profonde", croyant à "un vaste complot entre Israël, les Etats-Unis et l'ONU pour créer un mini-Etat à Gaza et mettre Abbas sur la touche", dit Hugh Lovatt, expert au centre de réflexion European Council of Foreign Relations.
Donald Trump a indiqué en septembre qu'un plan de paix américain pourrait être présenté dans "deux, trois ou quatre mois".
Or le président Abbas boycotte l'administration américaine depuis la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Pour Nour Odeh, expert basé en Cisjordanie, "les Américains veulent diviser les Territoires palestiniens, les traiter séparément les uns des autres à l'aide d'initiatives économiques, sans se préoccuper du problème de fond: l'occupation israélienne".


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En suspendant la livraison de fioul à Gaza après un nouvel accès de violence dont il accuse le Hamas, Israël remet en cause une mesure qui était censée soulager les maux du territoire palestinien et atténuer des mois de tensions.L'accord sur la livraison de fioul, obtenu par l'ONU et soutenu par les Etats-Unis, avait vu la livraison cette semaine de milliers de litres de fioul payé par le...

commentaires (2)

Qu’est ce qu’ils veulent en plus ? Les hacher menu ?

L’azuréen

22 h 48, le 14 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • Qu’est ce qu’ils veulent en plus ? Les hacher menu ?

    L’azuréen

    22 h 48, le 14 octobre 2018

  • ON NE PEUT PAS PAR DES ACTES INHUMAINS FAIRE PLIER LA VOLONTE D,UN PEUPLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 51, le 14 octobre 2018

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