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À La Une - procès

Le pasteur américain Andrew Brunson remis en liberté

"Mes pensées et prières vont au pasteur Brunson, et nous espérons le revoir rapidement et sans encombre à la maison", a tweeté Trump après avoir indiqué dans un premier message "travailler très dur" pour M. Brunson, dont la détention puis l'assignation à résidence en Turquie ont provoqué une grave crise entre Ankara et Washington.

Le pasteur américain Andrew Brunson, remis en liberté vendredi 12 octobre 2018, à Izmir où il était assigné à résidence. Photo prise le 25 juillet 2018. Demiroren News Agency, DHA via REUTERS

Un tribunal turc a remis vendredi en liberté le pasteur américain Andrew Brunson, dont la détention puis l'assignation à résidence en Turquie ont suscité une grave crise entre Ankara et Washington.

Le tribunal à Aliaga dans la région d'Izmir (ouest), a condamné le pasteur à trois ans et un mois de prison mais l'a remis en liberté en tenant compte du temps qu'il a déjà passé en prison et de son comportement pendant son procès, selon une correspondante de l'AFP sur place. Andrew Brunson s'est vu infliger cette peine de prison après avoir été reconnu coupable de "soutien à des "organisations terroristes", en l'occurrence le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes) et le réseau de Fethullah Gülen, le prédicateur accusé par Ankara d'avoir orchestré le putsch manqué de juillet 2016. Le tribunal a en outre accédé aux demandes du parquet de lever l'assignation à résidence et l'interdiction de quitter le territoire turc imposées à Andrew Brunson, qui pourra ainsi quitter le pays.

Le président américain Donald Trump s'est félicité de sa libération. "Mes pensées et prières vont au pasteur Brunson, et nous espérons le revoir rapidement et sans encombre à la maison", a-t-il tweeté après avoir indiqué dans un premier message "travailler très dur" pour M. Brunson, dont la détention puis l'assignation à résidence en Turquie ont provoqué une grave crise entre Ankara et Washington.


M. Brunson, 50 ans, a quitté le tribunal à l'issue de l'audience et s'est rendu chez lui à Izmir à bord d'un convoi de voitures, a constaté une correspondante de l'AFP. Son avocat américain Jay Sekulow a indiqué dans un communiqué que le pasteur "s'apprête à rentrer aux Etats-Unis".



(Pour mémoire : Crise USA-Turquie : l’Europe dans l’embarras)



"J'aime Jésus, j'aime la Turquie"
"Je suis un homme innocent. J'aime Jésus, j'aime la Turquie", a déclaré pendant l'audience le pasteur, portant un costume sombre sur une chemise blanche.
Installé en Turquie depuis une vingtaine d'années, il était à la tête d'une petite église protestante à Izmir. Il démentait en bloc les accusations d'activités "terroristes" qui pesaient sur lui.

La crise diplomatique alimentée par cette affaire entre ces deux pays alliés au sein de l'OTAN a provoqué un effondrement en août de la livre, la monnaie turque, et mis en lumière les fragilités de l'économie turque. Son cas a été brandi par des conservateurs chrétiens américains, une importante base électorale pour le président Donald Trump qui a qualifié Andrew Brunson de "merveilleux pasteur chrétien" et d'"otage patriote".

Washington a haussé le ton et imposé une série de sanctions à la Turquie après le refus du tribunal de libérer le pasteur lors d'une précédente audience en juillet. Le 10 août, notamment, Washington a doublé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium de provenance turque, ce à quoi la Turquie a immédiatement répliqué en prenant une mesure similaire.

Selon Anthony Skinner, du cabinet de consultants en risques Verisk Maplecroft, l'économie turque "se serait trouvée sous des pressions encore plus accrues" si le pasteur n'avait pas été libéré. "Washington aurait probablement imposé de nouvelles mesures punitives".

"Nous croyons depuis le tout début qu'il n'y a aucune suspicion criminelle forte. Il n'y aucune preuve contre lui dans ce dossier", a déclaré à l'AFP avant l'audience l'avocat du pasteur, Cem Halavurt.

Les deux parties ont récemment affiché une volonté d'apaisement, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo disant espérer une libération du pasteur et le président turc Recep Tayyip Erdogan faisant le vœu d'une amélioration des relations avec Washington.



(Pour mémoire : Jusqu’où peut aller le bras de fer américano-turc ?)



D'autres Américains incarcérés
Outre le cas de Brunson, les Etats-Unis dénoncent aussi l'incarcération de plusieurs Américains en Turquie, dont Serkan Gölge, un scientifique de la Nasa, ainsi que de deux employés turcs de missions diplomatiques américaines.

Un autre dossier qui nourrit les tensions entre les deux pays est celui de la banque publique turque Halkbank, dont l'ex-directeur général adjoint Mehmet Hakan Atilla, a été condamné en mai par un tribunal américain à 32 mois de prison après avoir été reconnu coupable de contournement des sanctions américaines contre l'Iran.

Une amende colossale pourrait être infligée à Halkbank, une perspective qui inquiète le pouvoir turc, qui selon des informations de presse, souhaite parvenir à un compromis sur ce dossier dans le cadre d'un éventuel marché impliquant la libération d'Andrew Brunson.



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Un tribunal turc a remis vendredi en liberté le pasteur américain Andrew Brunson, dont la détention puis l'assignation à résidence en Turquie ont suscité une grave crise entre Ankara et Washington. Le tribunal à Aliaga dans la région d'Izmir (ouest), a condamné le pasteur à trois ans et un mois de prison mais l'a remis en liberté en tenant compte du temps qu'il a déjà passé en...

commentaires (2)

MEGA DECULOTTAGE TURC !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 48, le 12 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • MEGA DECULOTTAGE TURC !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 48, le 12 octobre 2018

  • Le mini sultan à beau menacé, protesté, fait chanté les autorités américaines... De toute sa voix. Résultat : il n'a eu que le contraire de ce qu'il escomptait... Ralentissement de son économie et effondrement de sa monnaie ! C'est bien lui qui à cédé et c'était prévisible Les méthodes de voyous ne fonctionnent pas à tous les coups et tant mieux pour la justice.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 50, le 12 octobre 2018

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