Rechercher
Rechercher

Liban - Vie politique

« Si je me récuse, je n’accepterai pas d’être nommé à nouveau », assure le PM désigné

Le courant du Futur rejette les critères que le CPL essaie d’imposer, sans nommer le parti de Gebran Bassil.

Le Premier ministre Saad Hariri et le courant du Futur avaient du mal à cacher hier leur ras-le-bol face aux limites et aux conditions que le chef du CPL, Gebran Bassil, essaie d’imposer pour que la composition du nouveau gouvernement réponde à ses propres attentes.

S’il continue de se montrer rassurant et de promettre une nouvelle équipe ministérielle « dans les dix prochains jours », le PM désigné a toutefois laissé entendre sans ambages que s’il se récuse, il n’acceptera pas d’être nommé à nouveau pour former une équipe ministérielle. « Les circonstances qui ont prévalu lors de mon premier gouvernement ne sont pas les mêmes aujourd’hui », a-t-il expliqué, lors d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes avant la réunion de son bloc parlementaire. En 2009, il avait renoncé à former son équipe, avant d’accepter de nouveau cette mission. M. Hariri répondait ainsi indirectement à Gebran Bassil, qui avait estimé lors de sa conférence de presse, vendredi dernier, que même s’il décide de jeter l’éponge, Saad Hariri sera de nouveau nommé par les députés lors des consultations contraignantes pour la formation d’un cabinet.

Ce dernier n’a pas hésité à souligner que les propos tenus par M. Bassil, lors de cette conférence de presse, « n’étaient pas positifs », et à justifier sa détermination à mettre en place son équipe dans les délais les plus brefs, par la gravité de la situation économique dans le pays. Il a réaffirmé son attachement à un gouvernement d’union nationale, rejetant indirectement les critères que le chef du CPL avait avancés dans sa conférence de presse, dans laquelle il avait pratiquement douché les espoirs de formation d’un cabinet, que Saad Hariri avait diffusés la veille, lors de son interview télévisée sur la MTV. M. Bassil était revenu à la charge au sujet de la nomination d’un ministre pour chaque cinq députés, estimant que les Forces libanaises, représentées au Parlement par 15 députés, ne devraient être représentées au cabinet que par trois ministres.

« À partir du moment où nous commençons à établir des critères, nous nous imposons, pour la constitution des équipes ministérielles à l’avenir, des contraintes qui ne trouvent leur origine dans aucune Constitution et aucune règle », a averti M. Hariri, avant de révéler des changements qu’il a affirmé avoir opérés dans la distribution des portefeuilles ministériels, mais sans vouloir en dire davantage.

Selon lui, toutes les parties avaient fait des concessions, y compris les FL et le CPL. « La situation actuelle a obligé tout le monde à faire des concessions et tous les problèmes sont sur le point d’être résolus », a-t-il dit, en expliquant que son optimisme découle de sa dernière rencontre avec le président Michel Aoun.

Une feuille de route

Dans le communiqué qu’il a fait paraître par la suite, le bloc du Futur a repris à son compte les idées avancées par son chef, rejetant les critères que le CPL essaie d’imposer. « Le PM désigné se conforme aux seuls critères constitutionnels ainsi qu’à ceux imposés par l’intérêt national », a souligné le bloc en critiquant « les réactions et les normes sur mesure avancées au lendemain de l’interview télévisée » de M. Hariri « et qui étaient suffisantes pour anéantir le climat d’optimisme entretenu » par ce dernier.

Après avoir affirmé qu’il « se conforme à toute décision que M. Hariri prendrait si jamais le blocage prémédité à la formation du cabinet se poursuit », le bloc a estimé que les positions exprimées par son chef durant l’interview télévisée « constituent une feuille de route complète pour en finir avec ce blocage et mettre en place les mécanismes de formation du gouvernement ». Il a indirectement rejeté les appels à la formation d’un gouvernement de majorité et souligné son « attachement aux exigences du compromis politique qui avait mis fin au vide présidentiel ».

Le Premier ministre Saad Hariri et le courant du Futur avaient du mal à cacher hier leur ras-le-bol face aux limites et aux conditions que le chef du CPL, Gebran Bassil, essaie d’imposer pour que la composition du nouveau gouvernement réponde à ses propres attentes.S’il continue de se montrer rassurant et de promettre une nouvelle équipe ministérielle « dans les dix prochains...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut