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À La Une - crise

Semaine cruciale pour Macron à la recherche d'un nouveau souffle

Quand la France sera-t-elle dotée d'un ministre de l'Intérieur à temps plein ? Au sommet de l'Etat, la question ne semble pas encore tout à fait tranchée.


Le président français, Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, à Paris, le 24 octobre 2017. REUTERS/Philippe Wojazer/File Photo

Début de semaine crucial pour Emmanuel Macron et son gouvernement en sursis depuis le départ fracassant du ministre de l'Intérieur la semaine dernière, le président et le Premier ministre français tentent de remanier l'équipe avec l'espoir de trouver un nouveau souffle.

Quand la France sera-t-elle dotée d'un ministre de l'Intérieur à temps plein ? Au sommet de l'Etat, la question ne semble pas encore tout à fait tranchée, bien que ce poste soit un rouage essentiel de tout gouvernement français, chargé notamment des questions de sécurité. Depuis la démission de Gérard Collomb, un vieux routier de la politique et un des piliers du gouvernement, c'est le Premier ministre Edouard Philippe qui assure l'intérim. C'est donc un intérimaire qui assistera lundi soir au début de la réunion du G6 des ministres européens de l'Intérieur, notamment consacrée à l'immigration, un des sujets ultra-clivants en Europe actuellement, en présence d'une des figures de proue des populistes, l'Italien Matteo Salvini, qui adore s'en prendre à la France.

Le remaniement, dont l'ampleur exacte est inconnue, serait donc dévoilé plutôt mardi, selon des sources gouvernementales. "Je pense que tout le monde est vraiment dans le flou. Quand le président et le Premier ministre ne veulent pas faire fuiter une conversation, ils savent le faire", confiait à la mi-journée un ministre à l'AFP : "C'est l'attente. Les cabinets sont quasiment tous à l'arrêt."

Les spéculations sur le nom du remplaçant de M. Collomb vont bon train, certains prédisant que ce sera un autre membre du gouvernement qui glissera sur ce poste clé, d'autres affirmant que ce sera quelqu'un de l'extérieur, au profil nettement moins politique mais plus technique. Pour le journal de droite Le Figaro, l'exécutif est "confronté à la faiblesse de son +vivier politique+".

Emmanuel Macron, dans son accession météorique aux plus hautes charges et armé de sa volonté de briser les structures anciennes, n'a pas bâti son pouvoir sur des fondations politiques profondes, et son mouvement, la République en marche (LREM), manque de figures proéminentes dans son entourage à qui il pourrait confier un ministère aussi sensible que l'Intérieur.

L'incertitude règne également sur l'ampleur de la réorganisation gouvernementale. "Le nombre de bêtises, fake news, manips, noms jetés en pâture sur le remaniement, c'est vertigineux", a commenté sur Twitter le conseiller du Premier ministre, Gilles Boyer.


(Pour mémoire : Macron cède au ministre de l'Intérieur qui insistait pour démissionner)


Rééquilibrage politique ?
Ce remaniement pourrait surtout être l'occasion de chercher à redonner de l'élan à ce gouvernement qui patine, enlisé depuis plusieurs mois dans les difficultés et l'impopularité.

"Si le président décide d'un remaniement ample et profond, c'est d'évidence qu'il faudra que le nouveau gouvernement demande la confiance" aux députés, a fait valoir dimanche Richard Ferrand, le nouveau président de l'Assemblée nationale et rouage essentiel du pouvoir. M. Ferrand plaide pour un "nouveau souffle", mettant notamment l'accent sur la nécessité de se "réconcilier avec les territoires", alors que les relations sont tendues entre gouvernement et grandes associations d'élus. Ainsi le ministre de la Cohésion des Territories Jacques Mézard pourrait être poussé vers la sortie.


(Lire aussi : Polémique après des conseils de Macron à un chômeur)



Autre ministre fragilisée : Françoise Nyssen actuellement à la Culture, qui est gênée par une enquête préliminaire sur des travaux d'agrandissement dans les locaux d'Actes Sud, la maison d'édition qu'elle dirigeait auparavant.

Emmanuel Macron pourrait aussi être tenté de rééquilibrer son assiette politique, après le départ de M. Collomb, issu du Parti socialiste, pour ménager tous ses flancs. Le gouvernement pourrait ainsi accorder une plus large place aux centristes, qui ont donné des signes de mécontentement récemment.

"Il est temps de faire plus de place au centre et à la gauche sociale-démocrate pour avoir un gouvernement politiquement plus équilibré", a aussi plaidé dans le Parisien la députée du parti présidentiel Laurianne Rossi, issue du Parti socialiste, tout en estimant qu'il "faut aussi avoir une vraie expérience politique et un parcours militant, ce qui a pu faire défaut au gouvernement actuel".

Enfin, ultime donnée de l'équation: les ministres nourrissant des ambitions municipales pour 2020 devraient pour l'heure rester au gouvernement. "On ne va pas caler nos comportements sur le comportement de Gérard Collomb", a expliqué dimanche le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui réfléchit lui-même à une candidature à Paris.


Pour mémoire
L'exécutif de nouveau sur le gril dans l'affaire Benalla

Remaniement restreint du gouvernement Philippe

Début de semaine crucial pour Emmanuel Macron et son gouvernement en sursis depuis le départ fracassant du ministre de l'Intérieur la semaine dernière, le président et le Premier ministre français tentent de remanier l'équipe avec l'espoir de trouver un nouveau souffle. Quand la France sera-t-elle dotée d'un ministre de l'Intérieur à temps plein ? Au sommet de l'Etat, ...

commentaires (2)

Un excellent Président, mal-compris par certains français, et qui aime sincèrement le Liban. S'il était Président à la place de Hollande, Daech n'aurait pas pu pris ses aises en Irak et en Syrie avant d'être vaincu par les russes.

Shou fi

23 h 18, le 08 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • Un excellent Président, mal-compris par certains français, et qui aime sincèrement le Liban. S'il était Président à la place de Hollande, Daech n'aurait pas pu pris ses aises en Irak et en Syrie avant d'être vaincu par les russes.

    Shou fi

    23 h 18, le 08 octobre 2018

  • En politique les échelles sont si courtes ....il suffit de prendre la bonne échelle et l'ascension devient vertigineuse.... Vous pouvez sauter les étapes ainsi... Maire, président d'agglomération, président de conseil général, ministre des sports, puis des finances et enfin avec un peu de ruse et de chance vous devenez président ...de la république. Qui peut gravir aussi vite dans une entreprise privé ? Allez un petit sourire et bonne soirée A toutes et à tous.

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 37, le 08 octobre 2018

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