« J’ai appris qu’il ne faut pas avoir peur de la diversité »

Le but du programme Study of the United States Institute for Students Leaders on Women Leadership est de repérer des étudiantes des quatre coins de la planète ayant le potentiel de devenir des leaders, pour leur fournir une formation académique intensive visant à améliorer leurs compétences, tout en leur donnant une meilleure compréhension de la culture américaine.

Si au cours des trois dernières années, quatre jeunes étudiantes de différentes universités libanaises ont participé au programme organisé annuellement par le département d’État américain, c’est la première fois, cette année, qu’une étudiante de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) de l’USJ est sélectionnée, ainsi que trois autres jeunes filles de l’AUB, de l’Université antonine et de la LIU, pour suivre une formation sur le leadership au féminin. Un programme d’une durée de 5 semaines, du 23 juin au 28 juillet derniers, qui a rassemblé plus de 80 participantes en provenance de différents pays du monde.

Le profil de la jeune étudiante en 4e année préparatoire de génie civil à l’ESIB – elle est capitaine dans une équipe de basket-ball, déléguée de classe et membre de plusieurs clubs étudiants – plaît au comité de sélection. La jeune fille de 22 ans, qui est acceptée à l’École nationale supérieure des mines de Paris où elle compte poursuivre ses études pour obtenir son diplôme d’ingénieure, décrit cette expérience comme étant « la plus belle de sa vie ».

Pendant plus d’un mois, les jeunes participantes assistent à des cours qui tournent, entre autres, autour de l’histoire des femmes américaines et de leurs combats pour leurs droits, des systèmes politiques, des droits de l’homme, de l’émancipation des femmes. Certains cours sont donnés par des femmes leaders américaines. « Ce fut une grande inspiration d’être encadrée par des femmes si puissantes et indépendantes », souligne Elsa Abi Akl. Le thème de la violence faite aux femmes a particulièrement marqué la jeune ingénieure en devenir. « Le sujet du harcèlement et de l’abus sexuel est plutôt tabou au Liban. On n’en parle pas. Écouter les témoignages de femmes abusées et regarder des vidéos sur cette question était très intense », poursuit-elle.

Bien que la formation ait eu lieu à South Bend, dans l’Indiana, les jeunes étudiantes ont pu effectuer des tours culturels, éducatifs et touristiques à Détroit, à Chicago et à Washington DC. La jeune ingénieure en devenir confie dans un sourire être impressionnée par toutes les villes visitées. « Il est vraiment difficile de choisir entre la beauté architecturale de Chicago et la grandeur de Washington DC. »

Elsa Abi Akl, qui désire ardemment avoir un impact positif sur sa communauté, a préparé un plan d’action afin de sensibiliser, d’éduquer et de contribuer à l’autonomisation des femmes au Liban. Évoquant les différentes nationalités des personnes rencontrées, elle ajoute : « Aujourd’hui, j’ai une nouvelle perspective sur les différentes cultures du monde, et beaucoup plus de tolérance. J’ai appris qu’il ne faut pas avoir peur de la diversité, mais qu’il faut l’explorer et l’adopter », affirme-t-elle.