Ce sont des propos d’une importance capitale qu’a tenus hier le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à Sin el-Fil, le chef de la diplomatie a réitéré son appel à la formation d’un cabinet conformément à un critère bien déterminé. Selon M. Bassil, tous les cinq députés devraient être représentés par un ministre, et tout cabinet d’union nationale devrait refléter la répartition des forces au Parlement issu des législatives de mai dernier.
Le leader du courant aouniste s’en est par ailleurs violemment pris aux Forces libanaises, les accusant de demander des quotes-parts gouvernementales auxquelles ils n’ont pas droit, selon lui, et soulignant que ce parti devrait être représenté par trois ministres seulement. Des propos qui devraient amplifier la querelle opposant sa formation à celle de Samir Geagea. Et ce même si M. Bassil a assuré son attachement à la réconciliation interchrétienne du 18 janvier 2016.
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Un forcing du président ?
Mais c’est surtout par leur timing que les déclarations de M. Bassil revêtent toute leur importance. Elles interviennent au lendemain d’une interview accordée par le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à la chaîne MTV. L’occasion pour le chef de gouvernement de faire part de son optimisme quant à une possible mise sur pied du futur cabinet « d’ici à dix jours ». Il avait également appelé toutes les parties, dont le président de la République, Michel Aoun, à faire des concessions pour faciliter la mise sur pied de la future équipe ministérielle.
La conférence de presse de M. Bassil vient quelque peu doucher cet optimisme. Le CPL semble camper sur ses positions, tout comme les FL, toujours attachées à ce qu’elles appellent leur « droit » à une représentation ministérielle conforme à leur poids parlementaire issu du scrutin de mai dernier. Nous sommes donc revenus à la case départ, estiment certains milieux politiques. D’autres expliquent néanmoins la conférence de presse de M. Bassil comme une opération de surenchères avant de faire les concessions à même de permettre à M. Hariri de mener à bien sa mission. D’autant que des sources diplomatiques croient savoir que le président de la République pourrait commencer à exercer un forcing pour la formation d’un cabinet avant le 31 octobre, date du deuxième anniversaire de son accession à la première magistrature de l’État.
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« Gebran Bassil a tout ruiné »
Interrogé par L’Orient-Le Jour, un cadre FL ne mâche pas ses mots. « Gebran Bassil ne veut pas d’un gouvernement », déclare-t-il sans détour, estimant que le chef du CPL « a ramené tout le processus à la case départ ». « Gebran Bassil a tenu une conférence de presse pour présenter un bouquet de critères pour la formation du cabinet. Il a donc empiété sur les prérogatives du Premier ministre désigné. Mais il a surtout voulu réduire le poids des FL », souligne-t-il, avant de poursuivre : « Nous ne céderons pas. Nous sommes attachés à une représentation gouvernementale telle que nous la percevons : nous voulons le tiers des portefeuilles consacrés aux chrétiens. »
Dans ce contexte, Moustapha Allouche, membre du bureau politique du courant du Futur, ne cache pas son pessimisme quant à un éventuel progrès des tractations gouvernementales au vu des propos du leader du CPL. « Gebran Bassil a tout ruiné, à l’heure même où Saad Hariri faisait état d’une atmosphère positive », dit-il à L’OLJ.
Bien au-delà des querelles partisanes liées à la politique politicienne, c’est une dimension symbolique mais importante que donne l’ancien député de Tripoli aux propos de M. Bassil. « Ils prouvent que le CPL et le chef de l’État ne sont pas sur la même longueur d’onde », estime-t-il, sans pour autant écarter la thèse selon laquelle « il s’agirait d’un partage des rôles » entre Baabda et la formation aouniste.
Pour M. Allouche, « l’éclaircie n’est pas pour demain. Mais la solution commence par un abandon par Michel Aoun d’un siège au profit des FL qui, tout comme le Parti socialiste progressiste, formulent des demandes logiques ».
Saad Hariri œuvre à préparer une mouture qui serait proche des demandes de tous les protagonistes, assure, de son côté, une source au sein du bloc parlementaire du Futur, qui ne souhaite pas commenter les propos de M. Bassil. Cette source souligne, en revanche, que le Premier ministre désigné se rendra la semaine prochaine à Baabda pour un entretien avec Michel Aoun.
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commentaires (11)
Case départ!!?? Définition Petit Aarousse: 1-case des parts, chacun prend la sienne et ri aussi fort que possible. 2- case départ :retour à l'âge de pierre où tout un chacun tape sa femme avec une branche et l'amène chez lui sans se soucier des autres. 3-case désespoir: retour à l'âge de Pierre : pour ne pas discuté des choses sérieuses on se contente de deviner l'âge de Pierre et la taille de Paul... Allah yisseidak ya lebnen
Wlek Sanferlou
15 h 45, le 07 octobre 2018