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Économie - Entretien

Nadim Kassar plaide à l’ONU pour l’inclusion économique des femmes

Le PDG de la BLC Bank a participé au sommet du Pacte mondial des Nations unies à New York

Le PDG de la BLC Bank, Nadim Kassar, participant à la table ronde au sommet du Pacte mondial des Nations unies. Photo S.Z.

Lors du sommet, lundi dernier au siège de l’ONU à New York, des leaders du Pacte mondial – une initiative lancée en 2000 pour inciter les entreprises à adopter une attitude socialement responsable –, le PDG de la BLC Bank, Nadim Kassar, a participé à une table ronde réunissant plus de 31 chefs d’entreprise du monde entier. Désigné comme l’un des dix leaders les plus engagés par le Pacte mondial et figurant parmi les rares patrons du secteur bancaire de la zone MENA à porter avec force la question de l’inclusion économique des femmes et du soutien aux PME, Nadim Kassar s’est engagé à appliquer ces principes du Pacte mondial à la BLC Bank et à ouvrir la voie à d’autres chefs d’entreprise libanais pour le programme 2030.

Lors de ce sommet pour le « financement du programme de développement durable à l’horizon 2030 », qui s’est tenu en présence de la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina J. Mohammed, de la présidente du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, et de 300 chefs d’entreprise et de représentants de la société civile, sous la direction de Lise Kingo, PDG du Pacte mondial pour le développement durable et ses réseaux, Nadim Kassar a notamment plaidé pour la lutte contre les inégalités et en faveur de l’inclusion économique de la femme. Pour ce faire, « il est nécessaire de travailler sur l’homme pour le convaincre que le développement de la femme n’est pas incompatible avec le sien, bien au contraire », relève-t-il dans une interview à L’Orient-Le Jour, recueillie à New York.

Autonomiser la femme

La BLC Bank est depuis longtemps à l’avant-garde de la promotion de l’égalité des chances et l’élimination de toute discrimination. « Depuis 2012, la banque a adopté une initiative stratégique en s’engageant à offrir aux femmes des opportunités d’apprentissage et de développement des PME, dans le but d’assurer une durabilité », souligne Nadim Kassar, membre fondateur de Global Compact Network (la dénomination anglaise du Pacte mondial) Lebanon, et membre fondateur de LIFE (Lebanese International Finance Executives).

Pour autonomiser la femme, le groupe Fransabank, qui a racheté la BLC Bank, avait essayé à l’époque de lui trouver une niche en soutenant des PME dirigées par des femmes trop souvent confrontées à des difficultés de financement. « La loi libanaise ne garantissant pas l’égalité entre l’homme et la femme, cette dernière restait légalement et financièrement dépendante de son conjoint. Nous avons trouvé des moyens pour la responsabiliser et lui donner la force de lancer sa propre entreprise », poursuit-il. Pour cela, « une équipe a été mise sur pied pour trouver des ouvertures dans la législation libanaise afin de lui permettre d’ouvrir des comptes en banque et d’acquérir une certaine indépendance financière afin de réaliser ses rêves », relève-t-il.

22 000 adhérentes au « We Initiative »

Par ailleurs, la BLC Bank a lancé, en 2012, la We Initiative, « une démarche basée sur l’apprentissage et ayant pour objectif l’organisation d’un séminaire annuel ouvert à toutes les femmes au niveau national, afin de les conseiller et de les soutenir pour l’ouverture d’une entreprise », note Nadim Kassar. « À celles qui ont déjà monté une affaire, nous apprenons comment atteindre de nouveaux marchés », poursuit-il, avant d’ajouter qu’aujourd’hui, les femmes sont les meilleures ambassadrices de la We Initiative, qui compte désormais « plus de 22 000 adhérentes ».

« La BLC Bank applique d’autres principes du Pacte mondial, notamment en matière de développement de l’énergie durable », dit-il encore. La banque a ainsi décidé de « mettre à la disposition de sa clientèle des produits à des conditions particulièrement favorables pour promouvoir des initiatives vertes. Par ailleurs, nous appliquons nous-mêmes ce que nous prêchons, puisque la majorité de nos agences et bâtiments sont verts », souligne-t-il.

Dans le cadre de la santé et du bien-être, « la banque a mis en place des assurances plus développées qui couvrent presque tous les cas de maladies pour les employés et leurs familles. Au Liban, une femme est généralement couverte par son mari. Nous lui avons donné la possibilité de couvrir ses propres enfants », note-t-il. Enfin, « en ce qui concerne l’innovation, nous avons ajouté au Brilliant Lebanese Awards un prix pour l’innovation et la technologie afin de pousser les jeunes talents à rester au Liban, parce qu’en fin de compte, la technologie permet aujourd’hui de travailler sans avoir à se déplacer », note-t-il.

Convaincre l’homme

Nadim Kassar déplore toutefois le manque de coopération de la part des hommes libanais pour encourager le développement économique des femmes. « J’assiste à de nombreuses conférences sur le renforcement du rôle de la femme. Je constate qu’il n’y a malheureusement que des femmes qui assistent à ces événements. C’est dommage, parce que celui qui empêche le développement de la femme n’est pas la femme », déclare-t-il. « Il est nécessaire de travailler sur l’homme pour le persuader que le développement de la femme n’est pas incompatible avec le sien, bien au contraire », martèle-t-il. « Nous essayons donc de proposer des idées au gouvernement, notamment la mise en place d’une mesure d’allègement fiscal si la femme travaille, pour que l’homme encourage son épouse à travailler au lieu de l’empêcher de le faire. Ce sont des idées simples, mais il faut trouver des oreilles qui écoutent ! » poursuit-il.

À l’ONU, Nadim Kassar a enfin porté deux messages, plus généraux : « Le premier est la nécessité d’impliquer la jeunesse pour qu’elle reste au Liban. Le second est plus national. Sans gouvernement, le pays va à la dérive. »


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