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Moyen Orient et Monde - Législatives

Au Kurdistan irakien, le PDK part une nouvelle fois grand favori

Un an après le désastreux référendum d’autodétermination et la crise avec Bagdad, les Kurdes sont appelés aux urnes demain dimanche, mais la messe semble déjà quasiment dite.


Un combattant peshmerga lève son doigt taché d’encre après avoir voté dans un bureau de vote au sud-ouest de la ville kurde irakienne de Souleimaniyeh, tôt dans la matinée du 28 septembre 2018. Shwan Mohamme/AFP

Après avoir voté lors des élections législatives irakiennes de mai dernier, les Kurdes d’Irak sont à nouveau appelés aux urnes demain dimanche, mais cette fois pour renouveler les 111 sièges de leur Parlement, à Erbil. Ces élections surviennent cinq ans après celles de septembre 2013 qui avaient vu le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), alors présidé par l’icône de la cause indépendantiste kurde et président du Gouvernorat régional du Kurdistan (GRK), Massoud Barzani, remporter la majorité avec 38 sièges.

De précédentes élections devaient avoir lieu en novembre 2017, mais elles avaient été repoussées en raison de la crise entre le GRK et le gouvernement irakien suite au référendum d’autodétermination organisé en septembre 2017. Même si le « oui » à l’indépendance l’a emporté à 93 % des voix avec près de 72 % de taux de participation, Erbil a été très lourdement sanctionné par le pouvoir central qui a notamment repris par la force les territoires conquis par les peshmergas depuis 2003, y compris les champs pétrolifères de la province de Kirkouk. Ces pertes avaient engendré de multiples divisions politiques entre les deux partis rivaux, le PDK et l’UPK (l’Union patriotique du Kurdistan), s’accusant mutuellement d’être fautifs de la déroute face au gouvernement irakien. Massoud Barzani a également dû renoncer à renouveler son mandat de président du GRK, entraînant une répartition du pouvoir entre le Premier ministre, le Parlement et la Cour suprême. Le poste de président est d’ailleurs « gelé » depuis ces événements. Mais un an après les faits, les Kurdes semblent avoir (un peu) sorti la tête de l’eau.

Un dialogue constructif semble s’être instauré avec Bagdad et les Kurdes ont remporté près de 15 % des sièges à l’Assemblée nationale irakienne. Ils ont ainsi récupéré leur rôle de « faiseurs de rois » sur la scène politique du pays. « C’est avec eux qu’on a nommé le président de l’Assemblée nationale, qu’on va nommer le président de la République, et c’est avec eux qu’on nomme et qu’on désigne le Premier ministre irakien », explique Adel Bakawan, chercheur associé au Centre d’analyse et d’intervention sociologiques et spécialiste de la question kurde, contacté par L’Orient-Le Jour. Mais si les Kurdes ont opéré un changement d’attitude avec Bagdad, qui a par ailleurs porté ses fruits, les choses sont tout autres au niveau de la politique au sein du GRK.


(Lire aussi : Un an après le référendum d’autodétermination, le rêve indépendantiste kurde toujours présent)


« Retour au bipartisme »

Même si plusieurs partis politiques locaux ont fait la course aux électeurs depuis près de trois semaines en vue des élections de dimanche, les deux favoris restent encore et toujours le PDK et l’UPK. Le premier est néanmoins donné grand favori, notamment en raison de la fragmentation de la région de Souleimaniyeh (dans l’est du Kurdistan irakien, fief de l’UPK). « On pense que le PDK restera à la tête de la région, notamment en raison du morcellement de la partie de Souleimaniyeh. Tous les partis hors PDK (UPK, Gorran, le Parti laïc de la nouvelle génération, etc.) sont de Souleimaniyeh, sauf les partis islamiques qui sont dans les deux zones », explique une source proche des milieux politiques kurdes à Erbil contactée par L’OLJ. Par ailleurs, toujours selon cette source, « le PDK aurait annoncé de nouveaux travaux d’infrastructure et Massoud Barzani a dit que de grands changements auront lieu. Il n’a toutefois pas apporté plus de précisions sur la nature de ces changements et s’ils seront régionaux ou locaux ».

La particularité de cette élection, c’est qu’elle devrait voir le PDK et l’UPK effectuer un retour à une sorte de « duumvirat » dans la région. « Les deux grandes forces politiques économiques et militaires du Kurdistan ont conclu un certain accord de partage du pouvoir, du territoire et de la population. On a un retour au système bipartite dans la région. Les micropartis qui participaient activement à la formation du gouvernement et à l’assemblée générale du Kurdistan irakien en 2009 seront marginalisés. De 1992 à 2009, les deux partis avaient la main sur tous les secteurs de la région, et on pourrait bien revenir à ce système ces prochains jours », explique Adel Bakawan. « Le PDK et l’UPK vont conserver leur domination sur le Parlement kurde et vont former eux-mêmes le gouvernement sans consulter les autres micropartis », poursuit-il. Mais une fois l’élection de la majorité passée, viendra l’heure de l’élection du Premier ministre.


Quel Premier ministre ?

Le chef du gouvernement est nommé par la majorité. Étant donné que le PDK est quasiment assuré de la conserver, c’est un membre du clan Barzani qui devrait être nommé à ce poste. Mais lequel ?

Les deux grandes figures du clan Barzani et membres du PDK, l’actuel Premier ministre Nechirvan (neveu de Massoud Bazrani, soutenu par les Occidentaux) et son cousin Masrour (fils de Massoud Barzani), directeur des services de renseignements kurdes, sont divisés depuis la crise d’octobre 2017, et tous deux ont un poids important dans la politique de la région. Selon la source présente à Erbil, « on pense que Masrour Barzani va être nommé Premier ministre, notamment parce qu’il apparaît toujours au bras de son père qui conserve une image d’homme puissant ». Une rumeur qui ne paraît pas être partagée par M. Bakawan qui pense qu’il « est peu probable que Masrour Barzani devienne Premier ministre. Massoud Barzani a pris toutes les dispositions pour que son fils prenne les rênes du PDK et non du gouvernement », nuance-t-il. « Selon les coutumes tribales du PDK, il y a des règles à respecter : Massoud Barzani est le président, mais il ne remplacera jamais son neveu au poste de Premier ministre. Nechirvan Barzani, par le PDK et par la famille Barzani, est mandaté pour gérer les affaires gouvernementales, et Masrour restera en coulisses avec la présidence du PDK et aura la main sur toutes les autres affaires », poursuit-il. « Selon les accords entre le PDK et l’UPK, tant que le poste de Premier ministre appartient au PDK, c’est Nechirvan Barzani qui restera à la tête du gouvernement », conclut l’expert.


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Après avoir voté lors des élections législatives irakiennes de mai dernier, les Kurdes d’Irak sont à nouveau appelés aux urnes demain dimanche, mais cette fois pour renouveler les 111 sièges de leur Parlement, à Erbil. Ces élections surviennent cinq ans après celles de septembre 2013 qui avaient vu le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), alors présidé par l’icône de la cause...

commentaires (2)

Encore un peuple qui va se faire jeter par ses sponsors du moment, que sont l'Amérique du clown et israel du criminel de guerre . Pour le moment erdo les tient par les cojones . Comme à Bassora en Irak après avoir tenté d'allumer la mèche, les usa détalent vite fait , ils ferment leur nid d'espions qui leur sert de consulat .

FRIK-A-FRAK

12 h 19, le 29 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • Encore un peuple qui va se faire jeter par ses sponsors du moment, que sont l'Amérique du clown et israel du criminel de guerre . Pour le moment erdo les tient par les cojones . Comme à Bassora en Irak après avoir tenté d'allumer la mèche, les usa détalent vite fait , ils ferment leur nid d'espions qui leur sert de consulat .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 19, le 29 septembre 2018

  • LE REVE KURDE NE MOURRA PAS !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 50, le 29 septembre 2018

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