La Société internationale de télécommunication aéronautique (SITA), qui gère l’ensemble du système de télécommunications de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), a présenté hier ses excuses après le chaos provoqué à l’AIB dans la nuit du 6 au 7 septembre par une panne du système informatique. Pointée du doigt dans la paralysie temporaire de l’aéroport, la société a assuré qu’elle était prête à assumer ses responsabilités et à dédommager les parties lésées, « dans le cadre de ses obligations légales ».
C’est lors d’une conférence de presse tenue hier à l’hôtel Phoenicia, à Beyrouth, que Hani el-Assaad, président de la SITA pour le Moyen-Orient, l’Inde et l’Afrique, a présenté à plus d’une reprise ses plus plates excuses avant d’expliquer la nature technique de la panne survenue. « Nous présentons nos excuses à l’aéroport, aux compagnies d’aviation et aux voyageurs. Il s’agit d’une erreur technique qui peut avoir lieu et nous en sommes désolés. Ce qui s’est passé est un incident malencontreux », a lancé M. Assaad avant d’ajouter : « En 20 ans à l’AIB, nous n’avons pas eu un seul problème. »
Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, l’AIB a connu un encombrement monstre lorsque le système informatique s’est soudainement arrêté, rendant l’enregistrement des passagers impossible et retardant de ce fait plusieurs vols. Des vidéos qui ont circulé sur le net montraient une foule compacte de voyageurs massés dans les salles de l’aéroport en attendant de pouvoir enregistrer leurs bagages. Certains voyageurs affirment même avoir perdu leurs valises après coup.
« Nous assumerons nos responsabilités dans le cadre des contrats que nous avons avec l’AIB et les compagnies d’aviation. Nous dédommagerons ces parties-là dans le cadre de nos obligations légales », a déclaré Hani el-Assaad qui assuré que la SITA n’était pas en contact direct avec les voyageurs et que le dédommagement de ces derniers devra se faire à travers l’AIB ou les compagnies aériennes.
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« Maintenance préventive »
La SITA, qui gère l’ensemble des opérations de l’AIB et de 70 % des aéroports dans le monde, est accusée d’avoir procédé à un changement de système informatique en pleine période d’affluence. Des informations que M. Assaad a démenties, expliquant que la compagnie avait procédé dans la nuit du 6 au 7 septembre à une « maintenance préventive planifiée à un moment où il y a moins de monde que d’habitude ».
« Quelques jours avant les faits, notre équipe à Beyrouth a été notifiée qu’il y avait une panne sur une des composantes-clés du système de télécoms de l’AIB. Cette pièce nécessitait d’être remplacée au plus vite. Elle était dotée d’un système qui garantit que tout continue de fonctionner même pendant les travaux de maintenance », a-t-il expliqué.
La procédure est alors lancée, mais « lors du processus de synchronisation, une erreur exceptionnelle a résulté en un arrêt du système à 22h57. La télécommunication a été complètement arrêtée à l’AIB ». « Nous avons immédiatement réagi à l’incident. Notre équipe d’ingénieurs a essayé de régler la situation en utilisant des pièces de rechange disponibles. Après plusieurs tentatives, les ingénieurs ont décidé de migrer le réseau de l’AIB en urgence vers une autre plateforme de connexion », a souligné M. Assaad.
« La SITA avait déjà décidé de migrer le système vers cette nouvelle plateforme après les vacances et avait déjà fait les tests nécessaires. Tout en sachant que ce processus est complexe, nous étions certains, vu nos préparations antérieures, que ce serait la meilleure option. Une fois la migration complétée, le service est revenu à la normale à 5 heures du matin le 7 septembre », a ajouté le président de la SITA qui s’est félicité du fait que cette opération délicate « a pu être effectuée en 3 heures et demie ».
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Dans l’attente des résultats de l’enquête
Hani el-Assaad a par ailleurs dit attendre les résultats de l’enquête avant de se prononcer de manière définitive. Le procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, avait chargé samedi dernier le service de renseignements des FSI de procéder aux investigations en vue de connaître les raisons de la panne. Vendredi dernier, le directeur de l’Inspection centrale, Georges Attiyé, avait convoqué le directeur de l’AIB et le directeur général de l’Aviation civile, leur demandant de préparer les documents susceptibles de définir les responsabilités.
Le ministre sortant de la Justice, Salim Jreissati, avait pour sa part annoncé il y a quelques jours que le parquet avait été mobilisé afin de savoir si un acte criminel était à l’origine de la panne en question. Une thèse écartée par M. Assaad. « Je ne pense pas qu’il y ait eu sabotage. Il y a tout le temps de petites pannes que nous réglons sans que les passagers se doutent de quoi que ce soit (…). Le système n’était pas supposé s’arrêter, on a joué de malchance. Cet incident ne risque pas de se répéter, nous travaillons selon des standards internationaux », a-t-il assuré.
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commentaires (4)
C'est pas grave ce n'est pas le pont de Gène qui a fait plus de 45 morts
Eleni Caridopoulou
17 h 49, le 26 septembre 2018