L'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, le prince Khaled ben Salmane ben Abdelaziz, l'un des fils du monarque saoudien, a affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi que le Hezbollah tenait toujours le Liban en otage, rappelant que quatre membres du parti chiite sont accusés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) du meurtre de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. Des propos qui interviennent alors que se tiennent, depuis lundi et pour deux semaines, les déclarations de clôture du procès des assassins de Hariri devant le TSL, à La Haye.
"En 2005, le Premier ministre Rafic Hariri a été tragiquement assassiné dans une attaque terroriste. Le Tribunal spécial pour le Liban a renouvelé son accusation à l'encontre de quatre membres du Hezbollah, alors que ces derniers sont toujours en liberté. A travers le Hezbollah, le Liban est toujours otage du terrorisme iranien", a écrit le diplomate saoudien sur son compte Twitter.
"La communauté internationale doit s'unir et tenir pour responsables ceux qui ont commis ce crime contre la souveraineté du Liban, en identifiant les conspirateurs et en les punissant. Les régimes voyous qui recourent à l'assassinat politique afin d'instaurer le chaos dans notre région doivent en payer le prix", a martelé Khaled ben Salmane ben Abdelaziz. Le Hezbollah ayant refusé de livrer les accusés, ils sont jugés en leur absence, sans avoir été en contact avec les avocats qui les représentent.
(Pour mémoire : "Le régime iranien a assassiné Rafic Hariri", affirme l'ambassadeur saoudien à Washington)
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a réaffirmé mercredi que les assassins de son père "en paieront le prix", alors que la dernière étape du procès devant le TSL a commencé. M. Hariri a également insisté sur le fait qu'il n'a jamais souhaité recourir à la vengeance.
L'accusation a poursuivi mercredi son réquisitoire devant le TSL, se concentrant sur l'attribution des lignes téléphoniques, utilisées dans le cadre de l'attentat, à chacun des quatre accusés, rapporte notre correspondante sur place, Sandra Noujeim. Durant l'audience de mardi, l'accusation avait effectué un exposé technique afin de montrer la fiabilité, selon elle, des éléments de preuve basés sur les données téléphoniques, en référence aux quatre réseaux téléphoniques utilisés par les accusés.
(Lire aussi : TSL : L’accusation mise au défi des preuves circonstancielles)
La lecture des déclarations de clôture devant le TSL doit durer deux semaines. Rafic Hariri, Premier ministre jusqu'à sa démission en octobre 2004, a été tué le 14 février 2005, lorsqu'un kamikaze a fait exploser une camionnette bourrée d'explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth. L'attaque a coûté la vie à 21 autres personnes et a fait quelque 226 blessés.
Repère
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commentaires (3)
Et le Yémen...de qui est-il l'otage, Khaled ben Salmane ? De votre rivalité avec l'Iran... mais en définitive ce ne sont pas vous, bien à l'abri dans vos divers palais qui souffrez et payez de vos vies, mais des innocents. Irène Saïd
Irene Said
15 h 18, le 13 septembre 2018