Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Aoun : Le gouvernement sera formé lorsqu’une mouture équilibrée sera présentée

"Nous avons un Pacte national et une Constitution, et nous ne sommes ni des moutons, ni des subordonnés pour que tel ou tel camp remette en cause notre identité et notre appartenance", lance le mufti Deriane en soutien à Hariri.

Le président libanais, Michel Aoun (c) et son épouse, Nadia Aoun, à leur arrivée le 10 septembre à Starsbourg. Photo Twitter/@LBpresidency

Le président libanais, Michel Aoun, qui est arrivé lundi à Strasbourg pour prononcer le lendemain un discours devant le Parlement européen, a affirmé que le gouvernement libanais sera formé une fois que le Premier ministre Saad Hariri aura présenté une mouture "équilibrée".

"Lorsque la mouture du nouveau gouvernement sera équilibrée, le cabinet sera formé, et aucune composante ou communauté religieuse n'a le droit de monopoliser la représentation ou de marginaliser les autres", a affirmé le chef de l'Etat aux journalistes qui l'accompagnaient à bord du vol Beyrouth-Strasbourg.

"On perd du temps à parler de prérogatives, alors que la Constitution consacre le partenariat entre les trois présidences (de la République, du gouvernement et du Parlement) lorsqu'il s'agit de former le gouvernement", a en outre affirmé le président Aoun.

Le président libanais, qui est accompagné de son épouse, Nadia Aoun, doit également s'entretenir avec de hauts responsables européens durant son séjour et aller à la rencontre de la diaspora libanaise à Strasbourg.

Le débat concernant les prérogatives de la présidence de la République et du président du Conseil avait été relancé lundi dernier lors de la présentation par le Premier ministre désigné, Saad Hariri, d'une nouvelle mouture de gouvernement. Le président Michel Aoun avait alors "formulé quelques remarques en se basant sur les critères qu’il avait fixés dans l’intérêt du Liban", lors d'un discours prononcé début août. Nombreuses formations politiques avaient alors estimé que la définition de tels critères ne rentrait pas dans les prérogatives du président de la République.

Interrogé par les journalistes sur un éventuel message que le chef de l'Etat adresserait ce mois-ci au Parlement afin d'inciter M. Hariri à former le gouvernement, le président Aoun s'est contenté de dire : "Cela est possible, il s'agit d'un droit prévu par la Constitution". Cette hypothèse est envisagée par le chef du Législatif, Nabih Berry.

Depuis sa désignation le 24 mai, M. Hariri a présenté plusieurs formules qui ont toutes été rejetées par le chef de l'Etat et certaines formations politiques. Le processus de formation du gouvernement continue de buter sur plusieurs obstacles, notamment le différend opposant le Courant patriotique libre aux Forces libanaises autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. À cela s’ajoute la querelle entre le chef druze Walid Joumblatt et son principal rival Talal Arslane, le CPL insistant à intégrer ce dernier à la future équipe ministérielle, contrairement à la volonté du leader druze qui veut nommer tous les ministres appartenant à sa communauté au sein du cabinet Hariri.


(Lire aussi : Gouvernement : le ton baisse, mais le feu couve toujours sous la cendre)


Le soutien de Deriane à Hariri
A l'occasion du nouvel an de l'Hégire que les musulmans célèbrent demain, le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, plus haute autorité religieuse sunnite du Liban, a apporté lundi son soutien à Saad Hariri.
"Je salue le Premier ministre désigné car il ne participe pas aux surenchères verbales qui ne servent qu'à semer la discorde", a déclaré le cheikh Deriane lors d'un discours prononcé à Dar el-Fatwa à l'occasion du nouvel an de l'Hégire, ajoutant que M. Hariri "œuvre en faveur de l'entente, de l'équilibre et du redressement de la patrie". "Nous souhaitons que son gouvernement soit formé et qu'il devienne le gouvernement de tous", a-t-il ajouté, dénonçant "les querelles communautaires qui menacent la nation". "Nous avons un Pacte national et une Constitution, et nous ne sommes ni des moutons, ni des subordonnés pour que tel ou tel camp remette en cause notre identité et notre appartenance", a-t-il également affirmé, soulignant que "nous vivons une grande crise, non seulement en raison de l'absence d'un gouvernement, mais aussi à cause de la situation économique et de la profonde fracture politique".

Le mufti jaafarite cheikh Ahmad Kabalan, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, le mufti Abdel Amir Kabalan, a pour sa part appelé à "hâter la formation d'un gouvernement d'union", implorant le président de la République "de céder sa part gouvernementale à ceux qui sont responsables du blocage afin de barrer la route à tous ceux qui veulent du mal au pays". "Nous appelons à dépasser les mesquineries et à se comporter avec les autres dans un esprit de partenariat, surtout dans cette période qui exige une solidarité entre tous", a ajouté le mufti jaafarite.


Lire aussi

Et au palais de Baabda, y a-t-il des adultes ?, l'édito de Ziyad Makoul

Geagea : Que de crimes sont commis au nom du mandat

« Il faut préserver la réconciliation » interchrétienne

Le président libanais, Michel Aoun, qui est arrivé lundi à Strasbourg pour prononcer le lendemain un discours devant le Parlement européen, a affirmé que le gouvernement libanais sera formé une fois que le Premier ministre Saad Hariri aura présenté une mouture "équilibrée"."Lorsque la mouture du nouveau gouvernement sera équilibrée, le cabinet sera formé, et aucune composante ou...

commentaires (8)

Il y a un Parlement européen à Strasbourg et il existe un autre à Bruxelles. Je suis pessimiste en concernant le futur de l'union européenne: à la limite les décisions doivent être prises dans les parlements nationaux comme à Londres et Paris et Berlin ou Rome et Madrid. Comment le président libanais peut-t-il parler devant un Parlement européen ? ce n'est pas logique, nous européens nous avons déjà assez de problèmes nous mêmes donc pas besoin d'inviter des libanais.

Stes David

10 h 51, le 11 septembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Il y a un Parlement européen à Strasbourg et il existe un autre à Bruxelles. Je suis pessimiste en concernant le futur de l'union européenne: à la limite les décisions doivent être prises dans les parlements nationaux comme à Londres et Paris et Berlin ou Rome et Madrid. Comment le président libanais peut-t-il parler devant un Parlement européen ? ce n'est pas logique, nous européens nous avons déjà assez de problèmes nous mêmes donc pas besoin d'inviter des libanais.

    Stes David

    10 h 51, le 11 septembre 2018

  • C'est quoi une mouture équilibrée ? Une fois que le partage du fromage convient à chacun ? M.Aoun, vous ne pensez pas qu'il est temps d'arrêter de nous mener en bateau !!! Quand sera t il temps de parler de gestion d'un pays ? d'un tout petit pays ! Votre rôle n'est il pas d'aider le PM désigné à présenter un gouvernement de gestion ? Non, on sait que votre rôle c'est de satisfaire ceux qui vous ont aidé à vous assoir sur le fauteuil présidentiel Un président doit être fier de son pays vous en êtes loin gesticulations et manigances Il vous arrive de vous regarder dans le miroir ? Vous risquez de découvrir votre misère

    FAKHOURI

    21 h 03, le 10 septembre 2018

  • AVANT ON A PARALYSE LE PAYS POUR DEUX ANS POUR ACCEDER A LA CHAISE... MAINTENANT ON LE DETRUIT DE CETTE CHAISE MEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 01, le 10 septembre 2018

  • "Aucune formation ne doit marginaliser les autres. C'est noble et beau. Où sont les chiites hors Amal-Hezbollah ? Où sont les sunnites hors Futur ? Ou sont les druzes hors PSP ? Où sont les chrétiens hors CPL-FL ? Le Liban sans la convivialité inter-communautaires et à l'intérieur des communautés est voué à la disparition. La disparition programmée du Liban avait commencé en 1943. J'y reviendrai.

    Un Libanais

    19 h 11, le 10 septembre 2018

  • Au fait...quel pays Michel Aoun représente-t-il à Strasbourg...le Liban est-il encore une nation digne de ce nom ? Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 29, le 10 septembre 2018

  • Je ne savais pas que la Constitution prévoyait "le partenariat entre les trois présidences lorsqu'il s'agit de former le gouvernement". Je croyais que c'était du ressort du président de la république et du chef du gouvernement seuls. Par ailleurs si "aucune composante ne peut monopoliser la représentation ni marginaliser les autres", il faut que les chiites hors Hezbollah-Amal soient aussi représentés.

    Yves Prevost

    18 h 27, le 10 septembre 2018

  • "La mouture équilibrée" y est. Il manque une rectification minime : Ajouter un ministre Kataéb. Ainsi, les 15 ministres chrétiens seront : 9 Quota+CPL, 4 FL, un Kataeb et un Marada. Ainsi aucune formation chrétienne ne doit marginaliser les autres. Quant aux 15 ministres musulmans, il ne m'appartient pas d'en parler.

    Un Libanais

    16 h 22, le 10 septembre 2018

  • TRISTE PAYS TRISTE AVENIR MAIS LE PIRE A VENIR HELAS........

    Obeid Laurent

    16 h 17, le 10 septembre 2018

Retour en haut