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À La Une - Chronologie

Deux mois de contestation sociale en Irak

Les troubles ont fait 27 morts depuis juillet.

Un manifestant irakien fait le signe de la victoire devant les bâtiments en flammes du consulat iranien à Bassora, le 7 septembre 2018. Photo AFP / Haidar MOHAMMED ALI

L'Irak fait face depuis deux mois à un mouvement de contestation sociale, né dans la province pétrolière de Bassora contre la corruption et la vétusté des services publics.
La contestation sociale a fait 27 morts depuis juillet.

Premier décès

Le 8 juillet, des dizaines de personnes manifestent dans la province méridionale de Bassora pour réclamer des emplois pour les jeunes et de meilleurs services. Un manifestant est tué.
La province de Bassora est la plus riche du pays en pétrole, mais elle est l'une des moins dotées en infrastructures.
Les manifestations se poursuivent, les protestataires fermant certaines routes ou tentent de prendre d'assaut des bâtiments publics.
Le 12, le ministre du Pétrole Jabbar al-Luaibi affirme que les manifestants ont tenté de pénétrer dans des raffineries, dans un champ pétrolier, et ont mis le feu à certains bâtiments.


Les manifestations s'étendent dans le sud

Le lendemain, des centaines de personnes manifestent dans le centre-ville de Bassora, devant le siège du conseil provincial, encadrées par un important dispositif de sécurité.
A Najaf (centre), des dizaines de personnes envahissent la salle d'attente de l'aéroport où s'étaient déployées les forces de l'ordre. A Nassiriya, dans la province de Zi Qar, plusieurs manifestants et policiers sont blessés.
La plus haute autorité chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, apporte son soutien aux manifestants, tout en les appelant à éviter les désordres.




Promesses, mais nouveaux morts

Le 14 juillet, deux manifestants sont tués par balles dans la province méridionale de Missane, selon les services de secours.
Des manifestants tentent de mettre le feu au siège de la puissante organisation Badr -soutenue et armée par l'Iran- à Bassora, provoquant des heurts avec les forces de sécurité. Les autorités décrètent un couvre-feu nocturne dans la province.
Le Premier ministre Haider al-Abadi annonce une allocation d'environ 3 milliards de dollars pour la province, outre des promesses d'investissement dans l'habitat, les écoles et les services.
Mais le 15, deux nouveaux manifestants sont tués à Samawa (province de Mouthanna, sud) par des tirs devant le siège du gouvernorat. A Bassora, des heurts entre forces de sécurité et protestataires font 50 blessés, principalement des manifestants.
M. Abadi dénonce les actes violents contre les biens publics et les forces de l'ordre. Il appelle les services de sécurité "à se tenir en alerte", mais leur ordonne "de ne pas faire usage de balles réelles sur des manifestants non armés".


(Lire aussi : Bagdad promet la "sévérité" à Bassora après l'incendie du consulat d'Iran)


La contestation gagne Bagdad

Le 20 juillet, un civil est "mortellement touché par balles" à Diwaniyah (sud), selon une source médicale. Ces balles ont été tirées par un garde du siège de l'organisation Badr devant lequel manifestaient des centaines de personnes.
La grogne gagne Bagdad, où des centaines de manifestants sont dispersés à coup de canons à eau et de gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient d'entrer dans la zone verte ultra-sécurisée où siègent les autorités.
Le 27, quelques centaines de personnes scandent à Bagdad "Non à la corruption" et "Iran, dehors!". Ils conspuent les dirigeants "voleurs" et "corrompus".


Des responsables renvoyés 

Le 29 juillet, le ministre de l'Electricité Qassem al-Fahdaoui est suspendu, "en raison de la détérioration du secteur de l'électricité".
Le 31, la Cour suprême suspend le versement des retraites des anciens députés. Le Premier ministre contestait une loi votée par les députés sortants par laquelle ils s'attribuaient des avantages jugés exorbitants.
Le 9 août, quatre directeurs généraux au ministère de l'Electricité sont démis.


(Lire aussi : À Bassora, les habitants ont atteint le point de rupture à l’égard des pouvoirs)


Nouveaux troubles

Le 2 septembre, des centaines de manifestants bloquent différents points stratégiques de la province. 
Le 4, six manifestants sont tués à Bassora selon un responsable local, journée la plus sanglante depuis le début de la grogne sociale qui repart de plus belle sur fond de grave crise sanitaire.
Le 7, dans la nuit, trois obus s'abattent sur la Zone verte où siègent les autorités à Bagdad. Le grand ayatollah Ali Sistani dénonce "le mauvais comportement des hauts dirigeants".
Des centaines de manifestants mettent le feu au consulat iranien à Bassora, lors d'une nouvelle soirée de protestations.
Le 8, quatre roquettes s'abattent dans l'enceinte de l'aéroport de Bassora. Le soir même, les autorités lèvent le couvre-feu dans la ville après une soirée sans incident.
En cinq jours, 12 manifestants ont été tués, et de nombreux sièges d'institutions publiques ou de partis ont été incendiés.


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