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Campus - DISTINCTION

« Cette médaille montre au monde la force et la détermination des femmes libanaises »

Un prix prestigieux, la Médaille académique du gouverneur général du Canada, a été décerné à Nadia Naffi, professeure ajointe à l’Université Concordia.

Nadia Naffi, heureuse récipiendaire de la Médaille académique du gouverneur général du Canada, entourée de ses enfants, Karim, Zein et Rima Abou Khalil.

Diplômée de l’université libano-américaine LAU en architecture d’intérieur en 1995, Nadia Naffi, aujourd’hui professeure adjointe à l’Université Concordia à Montréal, a décroché en 2018 un doctorat en technologie éducative, en obtenant la moyenne cumulative la plus élevée dans les programmes de troisième cycle. Un résultat exceptionnel qui lui a valu de recevoir la Médaille académique du gouverneur général du Canada, prix précédemment accordé aux grandes personnalités de la presse, à des artistes, des scientifiques et des politiciens comme l’ancien Premier ministre canadien Pierre Trudeau. « La Médaille académique du gouverneur général est le prix le plus prestigieux qu’un étudiant pourrait recevoir au Canada. En tant que femme, immigrante, mère, et non anglophone à la base, cette médaille représente une immense valeur à mes yeux. Elle montre au monde la force et la détermination des femmes libanaises », confie la brillante professeure libanaise.

L’obtention de la Médaille académique du gouverneur général par Nadia Naffi n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’années de travail assidu ponctuées par de nombreux prix et maintes conférences codirigées, dont 22 dirigées en tant qu’auteure principale. L’activisme social de cette femme franche qui se fait entendre débute à la LAU, alors qu’elle est étudiante en architecture d’intérieur. « J’ai toujours voulu que mes projets aient un impact positif sur la société. Ainsi, pour mon projet de fin d’études, j’ai conçu Path, une prison pour jeunes qui les aiderait à comprendre le pourquoi de leur comportement délinquant, et leur permettrait de devenir les citoyens dont notre pays a besoin, au lieu de les perdre à jamais en les punissant dans des prisons aux environnements toxiques », explique Mme Naffi. À la LAU, elle bénéficie d’un enseignement interactif, ouvert aux idées des étudiants, qui lui permet d’avoir une « fondation solide et multiples perspectives », « forgeant ainsi (son) identité de designer », précise-t-elle.

Mais c’est au Canada qu’elle décide de poursuivre son parcours académique et son activisme social. Après un master en technologie de l’éducation à Concordia, elle obtient un doctorat en technologie de l’éducation, se focalisant sur la haine, la peur et les préjugés répandus sur les réseaux sociaux, et développant des stratégies pour les combattre à travers l’éducation. Elle partage ses idées dans des conférences académiques et des entrevues médiatiques au cours desquelles elle souligne l’importance du développement de communautés d’apprentissage, de l’enseignement à travers les réseaux sociaux, de l’éducation sur l’extrémisme et de l’inclusion sociale, pour une société plus juste, plus sûre, plus inclusive. « En tant qu’immigrante, je vois que les pays d’accueil s’attendent à ce que les nouveaux arrivants s’intègrent au nouvel environnement. Mes recherches s’intéressent à comment préparer ces communautés d’accueil à inclure elles-mêmes les migrants », ajoute Mme Naffi.


« Deux terres formidables »
Au sein du département d’éducation de l’Université Concordia, à laquelle elle attribue la clé de son succès, Nadia Naffi travaille actuellement sur des collaborations de recherche avec deux universités libanaises. « Ma loyauté est envers mes deux pays : le Liban et le Canada. Je suis le produit de ces deux terres formidables. Chacune d’elles m’a offert des opportunités qui m’ont permis d’arriver où je suis », indique la docteure Naffi qui se prépare à intervenir, les 15 et 16 septembre courant, au Lebanese Diaspora Energy, dans un panel sur l’éducation à l’ère de l’intelligence artificielle.

Par ailleurs, la brillante chercheuse affirme que les liens sociaux au Liban sont forts. La seule chose sur laquelle il faudrait travailler, à son avis, c’est d’arrêter de vouloir toujours prouver que l’autre a tort. « Nous ne pouvons pas changer la façon de penser des autres sans comprendre pourquoi ils pensent de cette manière », explique-t-elle, en ajoutant que les Libanais gagneraient en remplaçant la critique systématique de l’autre par de l’empathie.

La récipiendaire de la Médaille académique du gouverneur général du Canada, qui confie avoir effectué sa recherche de thèse « pour » ses enfants et « avec eux », conclut sur un message adressé aux Libanaises, mères de famille, qui hésitent à s’investir plus hors de leur maison : « Ne doutez pas de vos capacités. Trouvez un système de soutien, que ce soit votre famille, vos enfants, un proche. À travers vos réussites, vous donnez un merveilleux exemple à vos enfants. »

Pour en savoir plus sur Nadia Naffi : www.nadianaffi.com



Diplômée de l’université libano-américaine LAU en architecture d’intérieur en 1995, Nadia Naffi, aujourd’hui professeure adjointe à l’Université Concordia à Montréal, a décroché en 2018 un doctorat en technologie éducative, en obtenant la moyenne cumulative la plus élevée dans les programmes de troisième cycle. Un résultat exceptionnel qui lui a valu de recevoir la...

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