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Économie - Investissements

Une délégation chinoise au Liban pour tâter le terrain

La Chine considère le Liban comme un partenaire « naturel » du projet de la nouvelle route de la soie.

Le vice-président de la Conférence consultative politique du peuple chinois, Chen Xiaoguang, à Beyrouth. Photo P.H.B.

Une délégation menée par le vice-président de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC, sorte de « Sénat » chinois), Chen Xiaoguang, et composée de représentants de plusieurs secteurs d’activité en Chine a entamé hier une visite officielle de deux jours au Liban pour y rencontrer des dirigeants et des entrepreneurs. Un déplacement pour tâter le terrain alors que la Chine, premier fournisseur du Liban (la valeur des importations en provenance de Chine était à près de 1,9 milliard de dollars en 2017), veut se positionner sur plusieurs chantiers locaux et régionaux.Chen Xiaoguang s’est d’abord réuni à Baabda avec le président Michel Aoun, qui a évoqué avec ses interlocuteurs la nécessité de développer les infrastructures – port, routes et chemins de fer – au Liban-Nord pour permettre aux deux pays de devenir « acteurs » de la reconstruction en Syrie, un chantier de plusieurs centaines de milliards de dollars.

Consortium bancaire

« La Chine, qui est en pleine guerre commerciale avec les États-Unis, veut se positionner sur tous les grands chantiers régionaux en Syrie, en Irak et au Liban – où le gouvernement a préparé un programme d’investissement dans les infrastructures dont une partie a été présenté à la CEDRE, en avril », explique une source proche du dossier. « La Chine est prête à investir dans la région depuis un moment, mais elle attend que la situation le permette. Ce type de visite permet à ses responsables de se rendre compte de la situation sur le terrain », ajoute-t-elle.Pékin s’investit en effet au Moyen-Orient depuis des années, sans pour autant prendre parti dans les conflits régionaux. Au Liban, des entreprises chinoises ont par exemple contribué depuis la fin des années 2000 au développement de la zone portuaire de Tripoli, la deuxième plus importante du Liban après celle de Beyrouth. En juillet, le président chinois Xi Jinping s’est en outre engagé à octroyer 20 milliards de dollars de prêts et 106 millions d’euros d’aide financière au développement à plusieurs pays du Moyen-Orient, dont la Syrie et le Liban. Un consortium de banques chinoises et arabes, parmi lesquelles figure la Fransabank, avait été lancé dans la foulée de cette annonce.Si la Chine s’intéresse au Moyen-Orient, c’est parce que certains pays, dont la Syrie et le Liban, doivent normalement faire partie de la Nouvelle Route de la Soie (initiative One Road, One Belt), le projet chinois qui vise à relier la Chine à l’Europe via un réseau de routes, voies ferrées, ports et sites énergétiques. Dans un discours prononcé au siège de Fransabank, à Beyrouth, où la délégation s’est rendue après sa réunion avec M. Aoun, Chen Xiaoguang a assuré que la Chine considérait le Liban comme un partenaire « naturel » pour réaliser ce projet. La délégation chinoise a rencontré dans l’après-midi le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, où a été principalement abordée la question de la situation politique du pays. Elle s’est également réunie, en soirée, avec le Premier ministre Saad Hariri.


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