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À La Une - Syrie

Les alliés d'Assad prônent le "nettoyage" d'Idleb

Le chef de la diplomatie iranienne a été reçu par le président Assad.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif reçu par le président syrien Bachar el-Assad le 3 septembre 2018 à Damas. SANA/Handout via REUTERS

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a rencontré lundi à Damas le président syrien Bachar el-Assad, au moment où les autorités font planer la menace d'une offensive contre l'ultime grand bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest du pays. L'Iran est l'un des plus proches alliés du régime Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de sept ans et qui a fait plus de 350.000 morts.

Le déplacement de M. Zarif intervient à quelques jours d'un sommet qui doit réunir vendredi à Téhéran les chefs d'Etat iranien, russe et turc, dont les pays parrainent les principaux belligérants en Syrie. Le ministre iranien a rencontré M. Assad pour discuter des "développements (...) en Syrie et dans la région" et pour évoquer "les questions à l'ordre du jour du sommet tripartite", selon la présidence syrienne. Il s'est également entretenu avec son homologue syrien Walid Mouallem.

Plus tôt dans la journée, Mohammad Javad Zarif a déclaré que la province d'Idleb devait être "nettoyée". "Tout le territoire syrien doit être sécurisé ; toutes les communautés et tous les groupes devraient entamer ensemble la reconstruction du pays et les déplacés devraient rentrer chez eux", a dit le ministre, selon des propos rapportés par l'agence iranienne Fars. "Les terroristes qui restent à Idleb doivent être éliminés et la région ramenée sous le contrôle du peuple syrien", a-t-il poursuivi.

A Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a lui aussi estimé que le statu quo dans la province d'Idleb ne pouvait pas "durer indéfiniment" et que le président Assad avait le droit de "liquider les terroristes" sur son territoire, rapporte l'agence Interfax.

L'ONU estime à 10.000 le nombre de jihadistes présents dans la province d'Idleb, principalement liés à l'ex-Front al-Nosra et à el-Qaëda, deux organisations classées comme terroristes par les pays occidentaux, au milieu d'environ trois millions de civils et de rebelles plus modérés, principalement soutenus par la Turquie.

Les présidents russe, iranien et turc - Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan - participeront vendredi prochain à Téhéran à un sommet qui devrait être largement consacré à la situation en Syrie.


(Lire aussi : Qui est Hayat Tahrir al-Cham, dans le viseur du régime à Idleb ?)


Crainte d'attaque chimique
Vendredi, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré que les Etats-Unis considéreraient une offensive des forces gouvernementales contre Idleb comme une "escalade d'un conflit déjà dangereux". Il a souligné que les Etats-Unis répondraient à toute attaque chimique qui serait lancée par les forces de Damas. La France a dit redouter une "catastrophe". Il y a dix jours, le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a accusé les rebelles syriens de préparer une attaque chimique dans la province d'Idleb pour en accuser ensuite le gouvernement de Damas, ce qui donnerait ainsi un prétexte aux Occidentaux pour frapper les positions de l'armée syrienne.

"Lors de la réunion que nous aurons vendredi prochain à Téhéran, dans la continuité des discussions politiques à trois, nous examinerons les moyens de faire face aux groupes extrémistes et terroristes comme Tahrir al Cham", a dit Mohammad Javad Zarif à l'agence Irna.

L'Iran et la Syrie ont signé il y a huit jours un accord de coopération militaire à l'occasion de la visite à Damas du ministre iranien de la Défense, Amir Hatami. Aux termes de cet accord, l'Iran va maintenir sa présence militaire en Syrie.

Pour soutenir le président syrien face aux rebelles, les gardiens de la Révolution, force d'élite de l'armée iranienne, ont envoyé ces dernières années des milliers de soldats et des armes en Syrie. Plus de 1.000 combattants iraniens, dont des officiers de haut rang des gardiens de la Révolution, sont morts depuis le début du conflit il y a sept ans.

A Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a souligné lundi que l'Iran allait soutenir Damas dans son offensive contre les insurgés d'Idleb. "Le gouvernement syrien a le droit de combattre les terroristes dans cette région. L'Iran, qui appuie le gouvernement syrien, est présent et continuera à apporter son aide et ses conseils, aussi longtemps que le gouvernement syrien le voudra", a-t-il dit.




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