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Culture - Festival

« Le cinéma brésilien est ancré dans le réel »

Pour la troisième année consécutive, le Brazilian Film Festival exporte le meilleur du cinéma brésilien au Metropolis et au Cascada Mall, du 4 au 16 septembre. Questions à Rima Saadé, membre du secteur culturel de l’ambassade du Brésil et coordinatrice de l’événement.

Vous en êtes à la troisième édition, expliquez-nous comment est né ce festival ?

Au départ, nous faisions partie de l’Iberico-American Film Festival qui regroupe les pays de l’Amérique du Sud ainsi que le Portugal et l’Espagne. Et puis en constatant le nombre de Brésiliens installés au Liban et l’amour réciproque des Libanais pour le peuple brésilien, nous avons voulu créer notre propre festival. C’était important pour l’ambassade du Brésil de construire un pont entre la culture du pays et le Liban. Et quoi de mieux que le cinéma pour cela ? C’est une passerelle incroyable pour créer et entretenir un lien entre les peuples. Un film est un vecteur de transmission accessible et rapide. C’est une heure trente en immersion dans un pays, un univers, une société.

Y a-t-il un thème précis et commun aux films et comment se fait la sélection ?

Il n’y a pas de thème en particulier, les films sont choisis en fonction de leur récente sortie en salle mais aussi du succès qu’ils rencontrent lors de leur diffusion dans les festivals étrangers. Ce sont des films populaires au Brésil mais aussi soutenus par la critique, comme Araby, d’Affonso Uchoa et João Dumans, qui a marqué l’ouverture du festival du film de Rotterdam en 2017 et qui sera présenté le 7 septembre au Metropolis. Concernant l’ouverture du Brazilian Film Festival, le 4 septembre, nous avons sélectionné João, o Maestro, de Mauro Lima, un blockbuster autobiographique sur la vie du compositeur João Carlos Martins. Nous avons pensé qu’un récit tiré d’une histoire réelle, le destin d’une icône brésilienne, pouvait être un intéressant point de départ.

Comment définiriez-vous le cinéma brésilien ? Quels points communs avec le cinéma libanais ?

Le principal point commun entre les réalisateurs libanais et brésiliens, c’est de faire du cinéma naturaliste, ancré dans le réel. Ils abordent le quotidien, la vie de tous les jours. Des préoccupations palpables, proches de nos existences. Au Brésil comme au Liban, il y a peu de production de science-fiction par exemple.

Le choix de « l’OLJ »

« Araby »

d’Affonso Uchoa et João Dumans

Une plongée dans le monde ouvrier et, à travers lui, la société brésilienne tout entière. Le jeune André vit avec son jeune frère à côté d’une ancienne usine d’aluminium à Ouro Preto. Par le biais de sa tante Márcia, il rencontre brièvement Cristiano, un ouvrier taciturne qui s’effondrera, un jour au travail, victime d’un cancer au poumon. À la demande de Márcia, le jeune André ramène les quelques affaires du pauvre homme à l’hôpital. Sans le vouloir, André découvre le journal intime du vieux manutentionnaire… Le récit de sa vie va pouvoir commencer, et le film aussi. Un road-movie brûlant et politique sur ces invisibles, héros du quotidien.

« Bach in Brazil »

d’Ansgar Ahlers

Inspiré d’une histoire vraie, le film conte la rencontre loufoque de deux étrangers que tout oppose, un Brésilien et un Allemand. Marten Brueckling, un professeur de musique à la retraite, a hérité d’une partition originale du fils de Bach. Marten doit récupérer la feuille dans la belle et baroque ville d’Ouro Preto, au cœur du Brésil. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et les deux compères se verront obligés d’enseigner la musique classique aux enfants d’un centre de détention pour mineurs. Une comédie réjouissante qui réussit un pari fou : réunir les rythmes endiablés de la samba et les plus belles partitions de Jean-Sébastien Bach sur grand écran.

« The Story of my Life »

de Selton Mello

Un film brésilien certes, mais avec une « French touch » incarnée par le charismatique Vincent Cassel. L’acteur interprète un père de substitution pour Tony, jeune garçon né d’une mère brésilienne et d’un homme inconnu. Un récit d’apprentissage autour d’un drame familial : celui de l’abandon. Comment devenir adulte quand on est à moitié orphelin ? Comment tomber amoureux quand on a soi-même manqué d’amour ? Un film puisant inspiré du roman d’Antonio Skármeta Un père lointain.

Brazilian Film Festival, du 4 au 9 septembre au Metropolis Empire Sofil, Achrafieh. Du 11 au 16 septembre au Cascada Mall Empire, Békaa.


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