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Spécial Banques - Juillet 2018

Karim Habib : Le plus grand défi des banques est le digital

Karim Habib, directeur du département de contrôle financier à l'IBL.

 Après une année 2017 réussie, l’IBL entend se maintenir parmi les trois premières banques du pays en termes de ratios, de liquidités, de solidité et de profitabilité. Karim Habib, directeur du département de contrôle financier, détaille la stratégie de son établissement à court et moyen termes.

Comment évaluez-vous les résultats financiers de votre banque en 2017 et au cours des six premiers mois de 2018 ?

L’année 2017 était une bonne année. Nous avons atteint plusieurs objectifs importants. Nous avons réalisé une croissance supérieure à la moyenne du secteur. L’année passée était très compliquée, mais nous avons pu réaliser de très bons résultats malgré les difficultés rencontrées, en particulier au dernier trimestre. Nous nous voyons comme une banque qui cherche la croissance. Nos objectifs sont toujours de faire mieux que la moyenne du secteur. Nous sommes arrivés deuxièmes sur le marché en termes de rendement des actifs, et premiers en termes de rendement en capitaux propres et de ratios coût-revenu. Ces résultats montrent que la banque est l’une des plus rentables du marché. Au niveau des fonds propres, notre ratio de solvabilité de 30 % figure parmi les plus élevés. Nous faisons partie des trois premières banques libanaises en termes de liquidités. Nous avons continué sur cette lancée en 2018. D’après le rapport d’Alpha group, au premier trimestre, nous étions aussi la première banque en termes de ratios de profitabilité, de liquidités et de solvabilité.

Comment projetez-vous les bénéfices et la croissance de l’établissement en 2018 ?

Au Liban, la dichotomie entre l’économie réelle et l’économie financière est très poussée. Il est vrai qu’au niveau de l’économie réelle, il y a un ralentissement économique. Mais au niveau de l’activité financière du marché monétaire, nous constatons que la balance des paiements est actuellement positive. On observe notamment une augmentation des flux financiers de 6 % sur les cinq premiers mois de l’année, ce qui montre que les banques en général, et IBL en particulier, se portent très bien. On ne peut donc qu’être optimiste. On ambitionne toujours de rester parmi les trois premiers en termes de ratios, de liquidités, de solidité et de profitabilité. Ce qui nous importe avant tout, c’est, d’une part, de créer de la valeur à nos actionnaires, et, d’autre part, que nos clients soient satisfaits. C’est pourquoi l’on regarde beaucoup plus les ratios que les chiffres dans l’absolu. C’est comme cela qu’aussi bien nos actionnaires que nos clients sont protégés et satisfaits.

Quelles sont vos perspectives de croissance à court et moyen termes ?

La banque regarde beaucoup vers les accords de la CEDRE. On attend la mise en place des accords. Ce sont onze milliards de dollars qui vont être injectés dans l’économie libanaise, ce qui représente près de 25 % du PIB. Cela va constituer un vrai tournant dans l’économie libanaise. Nos infrastructures ont besoin de ce rajeunissement. On s’attend à un boost qui, nous l’espérons, viendra le plus rapidement possible, probablement début 2019. Il sera suivi d’un second choc positif avec le développement du secteur pétrolier d’ici à trois ou quatre ans. Nous sommes optimistes sur le long terme. Si les organismes internationaux ont fait confiance au Liban en lui prêtant onze milliards et demi de dollars, on ne peut, en tant que Libanais, que croire en nous-mêmes.

Quels sont les principaux défis auxquels le secteur bancaire doit faire face dans le contexte actuel ?

Aujourd’hui, la conjoncture économique est certes difficile. Le vrai défi sur le court terme réside au niveau de la psychologie du consommateur et de l’investisseur. Nous ressentons un manque de confiance dans l’économie. Mais nous avons l’habitude de gérer ce genre de défis, qu’ils soient conjoncturels ou réglementaires. Le secteur a les compétences pour s’adapter aux changements, que ce soit au niveau de l’AML, de la comptabilité avec le IFRS 9 ou des différentes réglementations comptables. Une série de bonnes nouvelles permettrait de renverser un peu cette psychologie. Sur le moyen terme, le grand défi est la transformation digitale qui est un challenge pour toutes les sociétés et pas uniquement pour les banques. L’efficacité et les requis du travail changent, et il faut que les banques soient au rendez-vous. Cette mutation va demander de nouvelles compétences et va nécessiter de continuer à investir dans le capital humain mais aussi technologique.

Quels sont les produits que vous avez récemment lancés ?

Nous sommes la première banque au Liban à nous être lancés dans le financement d’un projet d’efficacité énergique avec nos Green Loans (prêts verts). Depuis, nous sommes leader sur ce marché. Nous croyons vraiment dans le développement durable. Le projet a été impulsé par notre conseil d’administration qui avait la volonté d’agir pour la protection de l’environnement. En parallèle, il y a eu une circulaire de la Banque centrale pour des prêts bonifiés pour le développement durable. Grâce à cette circulaire, la protection de l’environnement est passée d’un centre de coût à un centre de profit. Au final, on est dans une situation de « gagnant-gagnant » à la fois pour la banque, le client et l’environnement. Nous travaillons beaucoup là-dessus, et en réalité c’est beaucoup plus facile à mettre en place que ce que les gens pensent. Pas besoin de construire une usine, de petits changements suffisent pour créer un impact énorme non seulement sur l’environnement mais aussi sur le fonctionnement de nos clients, qu’ils soient des entreprises ou des privés. Par exemple, utiliser des lampes LED représente un tout petit coût, mais on sent la différence sur nos factures en très peu de temps, ou avec le double vitrage, on utilise moins la climatisation en été et en hiver.

Sur quels marchés régionaux opère votre banque ? Quels sont vos projets d’expansion sur les scènes locale et régionale ?

IBL est présente sur l’ensemble du territoire libanais, ainsi qu’à Chypre, à Limassol, et en Irak où nous avons trois branches à Erbil, Bagdad et Bassora. Nous avons également notre banque d’investissement au Liban et sommes actuellement en train d’ouvrir de nouvelles agences dans le pays, à Sin el-Fil et à Beyrouth, pour lesquelles nous venons de recevoir l’accord de la Banque centrale.


 Après une année 2017 réussie, l’IBL entend se maintenir parmi les trois premières banques du pays en termes de ratios, de liquidités, de solidité et de profitabilité. Karim Habib, directeur du département de contrôle financier, détaille la stratégie de son établissement à court et moyen termes.

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