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Culture - Cinéma

« Depuis 2009, nous avons visité plus de 110 villages et organisé plus de 270 projections »

Véronique Aulagnon.

Véronique Aulagnon, la conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France et directrice de l’Institut français du Liban, raconte l’histoire de Ciné Caravane.

Quelle est la genèse de Ciné Caravane ?
Cette idée, celle d’un festival itinérant de cinéma entièrement gratuit, nous est venue lors de la préparation du sommet de la Francophonie qui s’est tenu au Liban en 2003. Nous cherchions un moyen moderne pour promouvoir la francophonie auprès de tous les Libanais. D’où l’idée du cinéma, qui est un vecteur à la fois puissant et facile d’accès. À l’origine, les projections avaient lieu dans les grandes villes libanaises. L’idée était d’amener le cinéma là où il n’était pas alors présent. Aujourd’hui, les choses ont changé : des cinémas ont ouvert dans plusieurs grandes villes, comme Saïda ou Nabatiyé ; les gens ont aussi accès à des films via internet.
 
Depuis 2001, comment le projet a-t-il évolué ? Est-il depuis 17 ans un succès ?
Ce programme a beaucoup évolué. Sur le plan géographique tout d’abord : dès 2002, nous avons réorienté ce programme vers les villages, vers les endroits où les gens n’avaient pas du tout accès au cinéma, français ou même libanais. Notre souhait était également de faire découvrir le Liban aux Beyrouthins, en particulier en les encourageant à se déplacer. Ciné Caravane a aussi évolué sur le plan technique : nous sommes passés de projections en 35 mm à des projections numériques, tout en gardant une grande qualité de son et d’image. Depuis 2009, nous avons visité plus de 110 villages et organisé plus de 270 projections. Le succès ne s’est pas démenti au cours des années, bien au contraire : on nous réclame toujours plus de projections !
 
Pourquoi Ciné Caravane passe-t-il en été ? Pourrait-il passer toute l’année ?
Ciné Caravane se passe en été car l’ADN de ce programme, c’est de faire des projections en plein air et que l’été est la saison la plus sûre du point de vue de la météo. Nous pourrions bien sûr projeter des films toute l’année, mais l’atmosphère d’une projection en plein air est très différente de celle d’une projection en salle : elle permet une convivialité, des rencontres qui n’existent pas dans une salle fermée. Voir un film avec des étoiles au-dessus de la tête et la nature autour de soi est une expérience forte. Toutefois, pour répondre à la demande croissante du public, nous avons décidé d’allonger la durée de l’opération d’un mois à un mois et demi et augmenté le nombre de projections de 18 à 30. Ce sont ainsi plus de 4 000 personnes, notamment celles qui n’ont pas les moyens de participer aux festivals de l’été, qui pourront bénéficier de ces projections.
 
Pourquoi avoir choisi de faire passer Ciné Caravane dans des villages libanais ? Ces régions ne possèdent-elles pas de cinémas ou d’infrastructures culturelles ?
Il existe de petites infrastructures culturelles dans certaines municipalités, mais les cinémas se trouvent uniquement dans les grandes villes. Bien sûr, il y a ici et là des ciné-clubs qui organisent des projections de DVD sur un écran de télévision. Mais voir un film sur grand écran, dans des conditions techniques excellentes et en public, c’est autre chose. Le cinéma, ce n’est pas seulement voir un film, c’est vivre une expérience collective.

Comment sélectionnez-vous les films diffusés ?
Nous choisissons des films sortis en salle dans l’année : nous tenons à ce que les spectateurs aient accès à de nouveaux films. Des films français, bien sûr, mais également des films libanais, parce que nous soutenons le cinéma libanais depuis de nombreuses années. Tous les films sont sous-titrés en arabe, ce qui les rend accessibles à un public non francophone. Ce sont des films qui s’adressent au grand public ou à la jeunesse. Nous en sélectionnons 3 ou 4 chaque année, dont nous achetons les droits de rediffusion, et chaque village choisit le film qu’il veut voir. L’objectif est de proposer un moment de divertissement, convivial, familial, amical, qui donne envie aux gens de sortir.

Véronique Aulagnon, la conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France et directrice de l’Institut français du Liban, raconte l’histoire de Ciné Caravane. Quelle est la genèse de Ciné Caravane ? Cette idée, celle d’un festival itinérant de cinéma entièrement gratuit, nous est venue lors de la préparation du sommet de la Francophonie qui s’est...
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