Mgr Raï lors de son arrivée au siège de la paroisse Saint-Charbel, à Amman. Photo ANI
De Jordanie, où il se trouve depuis hier pour une visite pastorale et officielle de trois jours à l’invitation du Premier ministre jordanien, Omar al-Razzaz, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a appelé à une libre pratique de toutes les religions, réitérant par ailleurs son indignation à l’égard du vote par la Knesset (jeudi dernier) d’une loi définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif. « Il faut accorder le soutien nécessaire à toutes les communautés pour qu’elles pratiquent leurs rites et cultes dans une entière liberté », a affirmé Mgr Raï lors d’une rencontre avec le haut conseiller du roi Abdallah pour les affaires religieuses, le prince Ghazi ben Mohammad, soulignant que cela « favoriserait la préservation de leurs particularités et de leurs patrimoines, où qu’elles se trouvent ». Il s’est en outre félicité du projet de construction d’une église maronite sur un bien immobilier octroyé par le roi Abdallah II sur les bords du Jourdain, où saint Jean-Baptiste baptisait les fidèles.
Le prélat maronite avait débuté sa journée en se rendant à l’église de la paroisse Saint-Charbel à Amman. « Nous déplorons la décision prise jeudi par la Knesset de judaïser Jérusalem et de l’instituer capitale d’Israël », a déclaré Mgr Raï, après une prière faite pour « la paix et la stabilité dans la région », condamnant la résolution prise dans le même temps par le Parlement israélien de « supprimer la langue arabe en tant que langue officielle ».
« Nous appelons la nation arabe qui compte les religions pour sacrées à faire preuve de résilience pour préserver l’unité », a ajouté le patriarche maronite, en présence notamment de Mgr Ghazi Khoury, responsable de la paroisse Saint-Charbel, ainsi que de l’ambassadrice du Liban en Jordanie, Tracy Chamoun, et de la ministre jordanienne du Tourisme, Lina Annab.
Mmes Chamoun et Annab avaient accueilli en matinée Mgr Béchara Raï à l’aéroport international Reine-Alia.
Le patriarche s’était ensuite rendu au palais royal de Amman pour rencontrer l’oncle du roi Abdallah de Jordanie, l’émir Hassan ben Talal, connu pour promouvoir le dialogue interreligieux. Les deux interlocuteurs ont passé en revue les développements en cours dans la région, se penchant sur la nécessité de faire face aux crises à travers l’ouverture et le dialogue entre les religions.
Mgr Raï devait ensuite gagner le siège de l’ambassade à Amman, où une réception a été organisée par Mme Chamoun, à laquelle ont pris part notamment Mme Annab et le nonce apostolique en Jordanie, Mgr Alberto Ortega Martin.
En début de soirée, le patriarche a rencontré les membres de la diaspora libanaise au siège du vicariat patriarcal maronite à Amman où il réside, avant de célébrer une messe dans l’église du vicariat, à l’occasion de la fête de saint Charbel.
Tolérance réciproque entre les religions, dialogue inter-religieux, promotion de la citoyenneté politique, dans le cadre du pluralisme religieux. Ce ne devrait pas être un laïcisme, ramenant la vérité de la Foi catholique à un syncrétisme et confusion des diverses religions. La tolérance religieuse, la citoyenneté et la liberté politique sont les garants de la convivialité entre les religions et du respect de chacune, dans le cadre d'un Etat et d'une communauté internationale pluralistes, ouverts au véritable œcuménisme, à la mesure de ce que nous pouvons atteindre collectivement dans notre vie terrestre. Cela ne contredit pas les intentions louables de cet article et de cette rencontre, au contraire.
13 h 37, le 24 juillet 2018