Rechercher
Rechercher

Économie - Immobilier

Sit-in d’une partie des clients de Sayfco Holding

Le secteur immobilier libanais accumule les contrariétés depuis quelques mois. Photo P. H. B.

Une partie des clients de Sayfco Holding ont manifesté hier devant le siège de la société de promotion immobilière dont les difficultés financières ont éclaté au grand jour en mai.

Selon une source proche du dossier, il s’agit des acquéreurs de lots du projet Panorama à Mar Roukoz (Beyrouth), l’un des trois projets encore inachevés avec les Suites à Faqra, et Saint-Thomas à Nabay pour un total de 600 acquéreurs environ, et que les actionnaires de la société se sont engagés à livrer après avoir écarté leur ancien président, Chahé Yérévanian, qu’ils accusent de faillite frauduleuse. Quelque 270 acquéreurs sont concernés par le projet de Mar Roukoz d’après l’avocat de Sayfco Holding, Sakhr el-Hachem, qui confirme le chiffre avancé par l’un d’entre eux dans un reportage diffusé hier par la LBCI.

Selon ce dernier, les manifestants, dont certains attendent depuis sept ans la livraison de leur logement, reprochent à Sayfco de vouloir leur faire payer la somme de 10 000 dollars pour débloquer leur dossier, en dehors du prix de vente du bien. Un montant également confirmé par Me Hachem qui affirme que cette somme doit servir à payer les frais à Saradar Bank, au ministère des Finances ainsi qu’aux municipalités pour lever l’hypothèque de la banque et enregistrer les actes de propriété des acquéreurs concernés. « Ces frais sont malheureusement incompressibles et ont déjà été réglés par une partie des acquéreurs concernés qui sont désormais enregistrés », ajoute l’avocat, qui précise que le projet immobilier de Mar Roukoz est « complété à 90 % ».

L’avocat assure en outre que le nécessaire a été fait pour lancer et finaliser le projet immobilier de Saint-Thomas à Nabay, dont la construction devrait commencer dans un mois, après que 12 millions de dollars ont été injectés par les actionnaires et la banque liée au projet – Creditbank, selon l’avocat –, une version confirmée par une des « victimes de Sayfco », Hani Issa. Le chantier de Nabay devrait démarrer dans un mois, pour être complété dans une période allant de 18 à 24 mois, ajoute Me Hachem. Il affirme enfin que les difficultés sur le projet de Faqra ont été réglées, sans plus de détails.


(Lire aussi : Le secteur immobilier au Liban est « opaque », relève un rapport)


Prêts subventionnés
L’affaire Sayfco Holding a été révélée alors que le secteur immobilier libanais, au ralenti comme la majorité de l’économie du pays depuis le début du conflit syrien en 2011, a été frappé de plein fouet par la suspension, cette année, des mécanismes de subvention des prêts en livres mis en place depuis 2009 par la Banque du Liban (BDL). Selon le cadastre, les transactions immobilières ont reculé de 21 % et de 15,6 % en nombre et en valeur à fin mai, en glissement annuel (22 707 et 3,2 milliards de dollars). En mai, une autre société de promotion immobilière, Badawi Group, a publié un communiqué sur sa page Facebook dans lequel elle a reconnu des retards dans la réalisation de certains projets en raison de la mauvaise conjoncture économique.

Hier, le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi (Forces libanaises), et celui des Finances, Ali Hassan Khalil (Amal), ont évoqué trois pistes à l’issue d’une réunion consacrée à la crise des prêts subventionnés. Outre la possibilité d’accorder des exemptions fiscales aux banques qui accepteront de financer les subventions sur les intérêts, une solution proposée par le courant du Futur dans un projet de loi présenté le 9 juillet, l’affectation d’une enveloppe dans le budget de l’État ou une nouvelle injection de la BDL font partie des solutions citées – toutes difficiles à mettre en œuvre – par les deux ministres à l’issue de leur réunion.

Le député Kassem Hachem (Baas) a enfin proposé hier d’affecter 100 milliards de livres (66,3 millions de dollars) dans le budget 2018, adopté fin mars, pour financer les subventions des prêts contractés via l’établissement public de l’habitat (EPH), dont la mission est d’aider les ménages les plus modestes à acquérir un logement. Cette somme pourrait, selon plusieurs sources dont le parti Kataëb, couvrir le différentiel entre le taux d’intérêt fixé au bénéficiaire du prêt subventionné et ceux du marché sur environ 5 000 prêts accordés par l’EPH chaque année. Début juillet, l’établissement a affirmé qu’il n’acceptait plus de nouvelles demandes de prêts jusqu’à nouvel ordre. Le gouverneur de la BDL a, pour sa part, écarté dans une interview, publiée le 11 juillet dans le quotidien an-Nahar, le scénario d’un « effondrement » dans le secteur immobilier.



Lire aussi

Le secteur immobilier libanais veut rassurer après l’affaire Sayfco Holding

Affaire Sayfco Holding : accord pour une sortie de crise

Une partie des clients de Sayfco Holding ont manifesté hier devant le siège de la société de promotion immobilière dont les difficultés financières ont éclaté au grand jour en mai.Selon une source proche du dossier, il s’agit des acquéreurs de lots du projet Panorama à Mar Roukoz (Beyrouth), l’un des trois projets encore inachevés avec les Suites à Faqra, et Saint-Thomas à Nabay...

commentaires (2)

MAIS CE QUI SE PASSE EST UN EFFONDREMENT MEME SI PARTIEL !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 41, le 17 juillet 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • MAIS CE QUI SE PASSE EST UN EFFONDREMENT MEME SI PARTIEL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 17 juillet 2018

  • le secteur immobilier est tres mal gere. deja on devrait arreter de vendre sur plan comme aux US. Une fois le projet termine, vous avez la permission de vendre. Tout les projets on des retards et/ou la finition n'est pas en adequation avec le contrat. et je ne parle pas de la construction sauvage, sans aucun plan directeur, etc.... et la montagne decapitee pour assurer la demande... ma question est la suivante: lors de la re-construction de la syrie, est-ce qu'on va leur vendre la pierre? parcequ'a ce moment on peut dire au revoir a toute la montagne, le Liban entier sera un grand trou

    George Khoury

    07 h 53, le 17 juillet 2018

Retour en haut