Geagea : Nous n'accepterons pas de participer au gouvernement en échange de notre silence sur la corruption

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a assuré vendredi que sa formation n'allait pas rester silencieuse face à la corruption en échange d'une participation au prochain gouvernement que tente de former depuis plus d'un mois le Premier ministre désigné, Saad Hariri.

"La formation du gouvernement doit se faire en vertu de la Constitution, tout en étant en continuité avec la volonté populaire qui s'est traduite dans les urnes (lors des élections législatives du 6 mai)", a affirmé le leader chrétien, lors d'une cérémonie à Meerab à l'occasion de la remise des cartes du parti aux nouveaux adhérents.

"Nous n'accepterons pas d'obtenir une présence au sein du gouvernement en échange de notre silence sur la corruption et la dilapidation des fonds, car notre présence à pour objectif de lutter contre la corruption, non pour obtenir des sièges", a assuré le chef des FL.

"Notre lutte contre la corruption et les marchés douteux n'était pas dirigée contre un ministre ou un groupe en particulier, mais contre cet establishment qui existe au Liban depuis l'indépendance" en 1943, a expliqué Samir Geagea.

L'opposition des Forces libanaises à plusieurs plans prônés au sein du gouvernement par le Courant patriotique libre, notamment celui du ministre sortant de l’Énergie César Abi Khalil concernant la production de courant électrique, a exacerbé les tensions entre les deux formations.

Dans ce contexte, Samir Geagea a évoqué l'accord de Meerab, conclu en 2016 entre sa formation et le CPL fondé par le président de la République, Michel Aoun, et dirigé actuellement par le chef de la diplomatie sortant, Gebran Bassil.

"Si nous sommes attachés à l'accord de Meerab, ce n'est pas pour former des binômes ou des alliances à trois ou quatre dans le camp chrétien. Cet accord a pour but d'instaurer une stabilité au niveau de la société qui soit ensuite transposée au niveau national", a expliqué Samir Geagea. Il a assuré que sa formation respecte tous les partis politiques et ne cherche pas à isoler d'autres formations, appelant les autres partis à faire de même, en allusion au chef du CPL, Gebran Bassil, qui est en froid avec le chef des FL.