La première borne de recharge pour voitures électriques au Liban a été inaugurée hier dans la station essence Medco Mar Maroun de Gemmayzé à Beyrouth. Dans un pays qui peine à répondre à ses propres besoins en électricité, l’initiative peut sembler avant-gardiste, mais les responsables de Medco et les responsables politiques présents ont affirmé que la voiture électrique représente un marché d’avenir au Liban.
Le budget 2018 a notamment exonéré de droits de douane l’importation de voitures électriques, et réduit à 20 % ceux des voitures hybrides. Pour les taxis, les véhicules électriques sont aussi exemptés de frais de mécanique et de frais d’enregistrement (7 %) lors de l’enregistrement, et les droits de douane sur les hybrides sont de 10 %. Les voitures électriques restent cependant soumises à la TVA (11 %).
Medco a ouvert trois autres bornes de recharge pour voitures électriques, a souligné Raymond Chammas, son PDG : à Dora, à Chiyah et près du bâtiment de l’Unesco. Selon lui, ces bornes, dont le nombre devrait progressivement augmenter, s’adaptent à tout type de voiture.
Voiture chargée en un quart d’heure
Lors de l’inauguration, une voiture électrique test a été rechargée en un quart d’heure par le ministre sortant de l’Énergie, César Abi Khalil. D’autres bornes, moins puissantes donc moins rapides (près d’une heure pour une recharge), seront bientôt installées dans les grandes surfaces, selon Nicolas Abouhalka, directeur du département lubrifiants et soutage chez Medco. Total devrait aussi se lancer prochainement dans l’installation de bornes de recharge.
Actuellement, le Liban compte seulement 28 voitures électriques. « Ce sont des voitures comme vous voyez ici, utilisées seulement pour des tests », précise Nicolas Abouhalka, en montrant du doigt la voiture de démonstration. Mais avec les nouvelles mesures ciblant les voitures électriques incluses dans le budget 2018, ce dernier espère que « d’ici à la fin de l’année, nous verrons un nombre de voitures électriques assez important au Liban ».
« Je ne pense pas que le nombre de voitures sera très élevé, car une voiture électrique coûte trois fois plus cher que sa version essence », souligne cependant Samir Homsi, président de l’Association des importateurs d’automobiles au Liban, contacté par L’Orient-Le Jour.
Le prix de la recharge dans une station Medco est de 1 000 livres libanaises le kilowatt-heure. D’après Nicolas Abouhalka, une recharge moyenne s’élève à 10 000 livres libanaises (6,6 dollars). Un prix « promotionnel », indique Maroun Chammas, vice-président du conseil d’administration de Medco, afin d’encourager les Libanais à tester les nouvelles bornes. À terme, le prix devrait augmenter, même si M. Chammas n’a pas précisé le montant final.
À titre de comparaison, le quotidien émirati The National rapportait en septembre dernier que le prix de recharge d’une Tesla coûte 29 dirhams émiriens (Dh) à Dubaï, soit 7,8 dollars. Les prix varient en fonction des marques. Recharger une Renault Zoé coûtait 7 Dh, soit 1,9 dollar.
Lors de son allocution, César Abi Khalil a souligné les efforts du Liban en matière d’efficacité énergétique. « Dans deux ans au minimum, nous voulons produire de l’électricité à partir du gaz qui est 27 fois moins polluant que l’essence normale. »
Le 18 mai, le ministre a annoncé le lancement d’un appel d’offres pour l’importation de trois unités flottantes de stockage et de transformation du gaz liquéfié. Cela devrait permettre au Trésor public de faire des économies budgétaires substantielles, dont les transferts à Électricité du Liban (EDL) constituent toujours le troisième plus important poste des dépenses publiques globales, après celui du service de la dette et des salaires.
commentaires (7)
Nos responsables et ministres sont champions pour débusquer les dernières trouvailles dans tous les domaines possibles, les acheter pour faire bénéficier leurs "copains" et éventuellement savoir les utiliser ! En plus ça fait de la pub dans les médias. Mais les services de base comme l'électricité 24h/24h, la gestion des déchets, nous fournir de l'eau propre etc., ça ils en sont incapables ! Irène Saïd
Irene Said
15 h 17, le 28 juin 2018