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À La Une - Iran

Rohani rassure, le mouvement de protestation continue

Le gouvernement iranien est accusé de négliger les couches les plus fragiles de la population victimes de la hausse des prix induite par la dépréciation du rial. 

Le président Hassan Rohani a appelé mardi à l'unité nationale face aux difficultés économiques et tensions internes croissantes en Iran, au deuxième jour d'un rare mouvement de grève au Grand Bazar de Téhéran. AFP / ATTA KENARE

Le gouvernement iranien surmontera les pressions économiques entraînées par l'instauration de nouvelles sanctions américaines, a déclaré mardi le président Hassan Rohani alors que Téhéran, la capitale iranienne, était secouée par une deuxième journée de manifestations. Les contestataires protestent contre le renchérissement de la vie imputable notamment à la dévaluation du rial. Selon l'agence Fars, les échoppes du grand bazar de Téhéran, foyer de la révolution de 1979, sont restées fermées mardi pour le deuxième jour consécutif. 

Lundi, des commerçants s'étaient réunis devant le Majlis, le parlement iranien, pour réclamer des mesures de soutien au rial dont l'effondrement renchérit le coût des importations. Des affrontements se sont produits, conduisant la police à patrouiller dans le bazar.  Reuters n'était pas en mesure de vérifier les informations diffusées ce mardi par Fars, mais des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants incendiant des ordures et bloquant certaines artères de Téhéran pour empêcher les forces de l'ordre d'intervenir.

Les députés ont discuté à huis clos "des fluctuations sur le marché des changes, des manifestations de lundi et de la fermeture du Bazar", a indiqué l'agence officielle Irna. Selon Irna, la semaine estivale de vacance parlementaire des élus qui devait commencer samedi a été annulée afin de tenir des sessions destinées à "résoudre les problèmes économiques". 

"L'ennemi cherche actuellement à nuire à notre économie par des opérations psychologiques. Ces derniers jours, certains ont tenté de fermer le bazar, mais leur complot a été déjoué par la police", a déclaré l'ayatollah Sadeq Larijani, cité par l'agence Fars.  D'autres vidéos montrent des policiers antiémeutes brisant les vitrines de magasins fermés ou tapant sur des motos en stationnement.
La police a accusé ces derniers jours les manifestants d'infliger des dommages aux biens publics. Certaines stations de métro proches du bazar sont restées fermées mardi pendant plusieurs heures du fait des manifestations, ont rapporté les médias officiels iraniens.  Certains manifestants ont été arrêtés lundi aux abords du bazar et ne seront pas libérés tant qu'ils n'auront pas été jugés, a déclaré le procureur de Téhéran, Abbas Jafari-Dolatabadi. 



(Pour mémoire : Protestations en Iran: Rohani critique l'inaction des responsables)


Le mouvement ferait tâche d'huile
Des photos montrent d'autre part que le mouvement s'étend à des villes de province comme Arak, Shiraz, Tabriz et Kermanshah. Là non plus, Reuters n'était pas en mesure de vérifier immédiatement l'authenticité de ces images.

Défendant son bilan économique, Rohani a assuré que les recettes gouvernementales n'ont pas été pénalisées ces derniers mois et a mis la chute de la valeur du rial sur le compte de la "propagande des médias étrangers". "Et même dans le pire des scénarios, je promets que les besoins élémentaires des Iraniens seront pourvus. Nous avons assez de sucre, de blé et d'huile de cuisson. Nous avons assez de devises étrangères pour en injecter dans le marché", a-t-il déclaré dans un discours retransmis en direct par la télévision publique. 

La décision de Donald Trump de rétablir des sanctions contre l'Iran après le retrait des Etats-Unis de l'accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire de Téhéran risque de freiner les exportations de la République islamique, cinquième producteur mondial de pétrole brut, et de réduire le flux de devises étrangères. Cette perspective incite de nombreux iraniens à délaisser le rial pour épargner en dollars, ce qui pèse sur la valeur de la monnaie iranienne. Mardi un responsable du département d'Etat, a affirmé que les pays qui achètent du pétrole à l'Iran devraient se préparer à arrêter toutes importations de ce pays à partir de novembre avec le rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran.

Selon des estimations publiées en mars par le Fonds monétaire international, le gouvernement iranien détient 112 milliards de dollars (96 milliards d'euros) de réserves et d'actifs étrangers et le compte courant de sa balance des paiements est excédentaire, ce qui laisse entendre que Téhéran pourrait éviter une crise des paiements extérieurs.  

En décembre dernier, des manifestations déclenchées par les difficultés économiques avaient gagné plus de 80 villes du pays. Au moins 25 personnes avaient été tuées dans les troubles consécutifs, qui ont représenté le plus sérieux accès de mécontentement en Iran en près de dix ans. Ces manifestations avaient visé tout d'abord la hausse des prix et la corruption, mais elles avaient pris un tour politique rare, certains allant jusqu'à réclamer la démission du guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.


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Le gouvernement iranien surmontera les pressions économiques entraînées par l'instauration de nouvelles sanctions américaines, a déclaré mardi le président Hassan Rohani alors que Téhéran, la capitale iranienne, était secouée par une deuxième journée de manifestations.
Les contestataires protestent contre le renchérissement de la vie imputable notamment à la dévaluation du rial....

commentaires (3)

L,EDITORIAL DE MONSIEUR ISSA GORAIEB D,AUJOURD,HUI EST TRES EXPLICATIF EN LA MATIERE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 00, le 27 juin 2018

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Commentaires (3)

  • L,EDITORIAL DE MONSIEUR ISSA GORAIEB D,AUJOURD,HUI EST TRES EXPLICATIF EN LA MATIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 00, le 27 juin 2018

  • AVEC L,INTERDICTION D,ACHAT DE PETROLE IRANIEN A PARTIR DU 4 NOVEMBRE DECLARE PAR TRUMP L,IRAN ENTRE DANS DE GRAVES PROBLEMES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 44, le 26 juin 2018

  • continuez a financer le hezbollah, jusqu'a ce que le systeme s'ecroule

    George Khoury

    20 h 04, le 26 juin 2018

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