L'émissaire de l'ONU pour le Yémen est arrivé samedi à Sanaa pour des discussions en urgence sur Hodeida, port stratégique tenu par les rebelles houthis et théâtre d'une offensive des forces progouvernementales au risque d'un nouveau désastre humanitaire.
La poursuite de l'offensive lancée mercredi sur Hodeida (ouest) par ces troupes progouvernementales, aidées par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, fait craindre une interruption de l'aide humanitaire qui passe principalement par ce port sur la mer Rouge. Cette aide est essentielle pour un pays en guerre depuis plus de trois ans et qui est frappé par "la pire crise humanitaire du monde", selon l'ONU.
D'après un correspondant de l'AFP, Martin Griffiths devrait proposer aux responsables des rebelles, qui tiennent la capitale Sanaa, de transférer le contrôle de Hodeida à un comité supervisé par l'ONU, afin d'éviter de nouveaux combats. L'émissaire onusien n'a pas fait de déclaration à son arrivée.
Depuis mercredi, les combats entre les rebelles et les forces progouvernementales ont fait près de 140 morts: 118 rebelles et 21 soldats yéménites, selon des sources médicales. Samedi matin, l'armée yéménite avait affirmé dans un tweet avoir pris l'aéroport de Hodeida, fermé à l'aviation depuis 2014 et situé au sud de la ville. Un correspondant de l'AFP sur le terrain n'avait toutefois pas été en mesure de confirmer cette annonce. Et plus tard dans la journée, des sources militaires au sein du camp gouvernemental yéménite ont indiqué que les forces loyalistes n'étaient pas encore dans l'aéroport. Ces sources ont juste évoqué des combats sporadiques à l'entrée sud du complexe. Vendredi, des affrontements avaient lieu à 2 km au sud de l'aéroport, selon un correspondant de l'AFP.
Par ailleurs, pour empêcher les forces loyalistes d'acheminer des renforts vers Hodeida par la route côtière au sud de la ville, les rebelles ont lancé une attaque sur cet axe depuis l'intérieur des terres, tuant 12 soldats, selon des sources militaires et médicales. Les affrontements se poursuivent samedi et les forces gouvernementales ont enregistré "des pertes", ont indiqué à l'AFP des sources militaires loyalistes, sans fournir d'autres précisions.
Au siège des Nations unies, M. Griffiths avait appelé mercredi les parties à "s'engager de manière constructive" dans les efforts de l'ONU "pour éviter toute confrontation militaire à Hodeida". "Il n'y a pas de solution militaire au conflit", avait-il ajouté.
Lire aussi
A Sanaa, des regards inquiets tournés vers Hodeida
commentaires (2)
C,EST L,UNIQUE OCCASION OFFERTE A LA COALITION D,OCCUPER HODEIDA ET DE CHASSER LES MERCENAIRES IRANIENS ET PARTANT L,IRAN... JE NE CROIS PAS QUE L,EMISSAIRE DE L,ONU REUSSIRA GRANDE CHOSE A EVITER LA CONFRONTATION !
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 13, le 16 juin 2018